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Ligne von Wartburg

La ligne von Wartburg (ou ligne Nantes-Épinal) est une appellation commune donnée à une frontière linguistique mise en évidence par Walther von Wartburg dans son étude Les origines des peuples romans publiée en 1941. Cette ligne permet de distinguer, au IXe siècle, les variétés septentrionale et méridionale du gallo-roman[1]. Elle a été signalée pour la première fois par Jakob Jud[2].

Langues de l'espace gallo-roman
1 Limites actuelles de la langue occitane
2 Limites anciennes de la langue occitane[3]
3 Limites actuelles du francoprovençal[4]
4 Limites anciennes du francoprovençal[5]
5 Limites méridionales du français au VIIIe s. (ligne Von Wartburg)
6 Limites méridionales du français au XIIIe s[3].
7 Limites du breton au XIXe s.
8 Limites du breton au IXe s.
9 Limite actuelle des langues germaniques
10 Pertes du français sur les langues germaniques[3]
11 Recul des langues germaniques par rapport au français
En orange, la ligne von Wartburg. En bleu, la limite actuelle entre langue d'oïl au nord et langue d'oc et francoprovençal au sud.

Selon Walther von Wartburg, cette frontière linguistique est la conséquence de l'établissement des Francs au "nord de la Loire" et coïncide avec la limite ethnique et politique qui s'est formée vers l'an 500 entre le royaume franc de Neustrie au nord et l'Aquitaine et la Bourgogne au sud. Pour d'autres chercheurs, le latin parlé en Gaule du nord était déjà différencié avant l'arrivée des Francs[6] - [7].

Avec le temps, cette ligne s'est déplacée notablement vers le sud jusqu’à devenir la limite actuelle entre langue d'oïl d'une part et langue d'oc et francoprovençal d’autre part[8].

Description géographique

La ligne Von Wartburg part de l’embouchure de la Loire, suit le fleuve jusqu'à la Sologne qu'elle laisse au nord avant de rejoindre de nouveau la Loire aux alentours de Cosne-Cours-sur-Loire. De là, elle passe au nord du Morvan, laisse au sud une partie importante de la Bourgogne et l'ensemble de la Franche-Comté avant d'atteindre le sud du massif des Vosges.

Bibliographie

  • Walther von Wartburg, Les Origines des peuples romans, Presses universitaires de France, Paris, 1941.
  • Jean-René Trochet, Aux origines de la France rurale : outils, pays et paysages, CNRS éditions, Paris, 1993[9].

Voir aussi

Notes et références

  1. Christian Bromberger et Alain Morel, Limites floues, frontières vives : Des variations culturelles en France et en Europe, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, coll. « Ethnologie de la France », (ISBN 978-2-7351-0908-1, lire en ligne)
  2. Charles Parain, Le développement des forces productives en Gaule du Nord, Recherches Internationales à la Lumière du Marxisme, Numéros 35 à 38, Éditions de la « Nouvelle Critique », 1963, p. 33.
  3. Les espaces dialectaux en France, situation et évolution, d'après Pierre Bonnaud (1981).
  4. Gaston Tuaillon, Le francoprovençal, progrès d'une définition.
  5. Aux racines du francoprovençal
  6. Selon R. Anthony Lodge : « le contact entre le latin et les diverses langues autochtones de la Gaule (en position de substrat), dans un contexte caractérisé par l'inégalité de la romanisation d'une région à l'autre, donne à penser que, même avant les invasions germaniques, le latin parlé en Gaule était loin d'être uniforme ». Le Français : Histoire d'un dialecte devenu langue, R. Anthony Lodge, Fayard, 1997.
  7. Selon Jean-René Trochet, la ligne Nantes-Épinal serait la limite nord de variétés septentrionales anciennes de langue d'oc à l'ouest et de francoprovençal à l'est. Aux origines de la France rurale, CNRS éditions, 1993, p. 91.
  8. Alain Morel et Bromberger Christian, Limites floues, frontières vives : des variations culturelles en France et en Europe, Paris, Maison des Sciences de l'Homme, , 386 p. (ISBN 2-7351-0908-9)
  9. Le géographe et ethnologue Jean-René Trochet consacre un chapitre à la ligne Nantes-Épinal dans ce livre.
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