Ligne P (Espagne)
La ligne P, ligne Pérez ou ligne Gutierrez, était une barrière défensive bâtie entre 1939 et 1948 sous Franco, pour éviter que, suivant les époques, le maquis, l'Allemagne nazie ou les Alliés pénètrent sur le territoire espagnol. Elle devait théoriquement se composer de quelque 10 000 bunkers, dont 6 000 ont été terminés. Vers 1980 ils ont été abandonnés définitivement.
Construction
Il s'agissait de rendre la frontière imperméable. L'armée à cette époque pensait que ces ouvrages de fortification pourraient arrêter une armée qui entrerait par un des passages montagneux vers l'Espagne. Cependant, les Français, avec leur expérience de la ligne Maginot, la considéraient comme une ligne peu fortifiée.
Entre et fut construit un remarquable ensemble de fortifications, qui dans le cas des PyrĂ©nĂ©es occidentales (GuipĂşzcoa et la Navarre) reçut la dĂ©nomination de "Fortification VallespĂn", du nom du colonel JosĂ© VallespĂn Cobián, qui les dessina. La construction fut stoppĂ©e en 1940, la fortification VallespĂn fut partiellement intĂ©grĂ©e Ă la nouvelle ligne dĂ©fensive. La construction de cette ligne dĂ©buta Ă l'automne 1944, mais les plans et autres documents Ă©taient dĂ©jĂ prĂŞts en 1943. Pour sa construction, on mobilisa une grande quantitĂ© de moyens et d'hommes (essentiellement des soldats rĂ©servistes). L'ouvrage fut confiĂ© aux anciennes rĂ©gions militaires frontalières avec la France : la IV, V et VIe rĂ©gion militaire.
"La Linea Gutierrez" compte des centaines de casemates et s'étend sur 40 km entre Llançà et Maçanet de Cabrenys dans la IVe Région Militaire. À partir de Maçanet, elle continue sous le nom "Linea de los Pyreneos" ("Linea P.") et parcourt la chaîne des Pyrénées jusqu'à Hendaye - Irun.
La ligne était divisée en secteurs, eux-mêmes divisés en centres de résistance ou C.R. (on les nomme aussi noyaux de résistance ou N.R.) qui englobaient une grande quantité d'installations. Il n’y eut pas moins de 100 noyaux de résistance en Catalogne et 56 en Navarre/Pays Basque.
Dans le cas de l'Aragon, il y eut 20 centres de résistance, du no 101 au no 120 qui couvraient toutes les Pyrénées aragonaises (de la vallée de Zuriza à la frontière avec Lérida). C'est la région qui possède la densité la plus faible de centres, probablement à cause du fait que les montagnes dépassent couramment les 2 500 m ce qui les rend difficiles à franchir.
Pour rĂ©aliser ces travaux, un centre d'opĂ©rations Ă©tait choisi au sein de chaque zone Ă fortifier. Dans le cas de la VallĂ©e du rĂo Aragon, c'est la gare ferroviaire de Canfranc qui fut choisie comme point central. Dans cette gare, on rĂ©alisait les travaux de charpente et le stockage du matĂ©riel de construction. Elle servait Ă©galement de logement aux soldats qui travaillaient sur les chantiers. Depuis ce point, ils emportaient tout le matĂ©riel jusqu'aux lieux de construction, souvent Ă dos de mulets, ce qui pouvait prendre jusqu'Ă 6 heures, comme ce fut le cas par exemple au N.R. 114 La Raca.
Le plan original prévoyait que chaque lieu construit serait entouré de tranchées communiquant entre elles et disposant à chaque extrémité d'un poste de tir. L'ensemble devait être entouré de barbelés. Ni les postes de tir, ni les barbelés ne furent construits et ils ne dépassèrent pas le stade de projet dans les plans de chaque installation. Il faut dire que les barbelés et les portes blindées qui fermaient ces installations restèrent stockés à Figueras, Pampelune et Bidet.
Bien que cette Ĺ“uvre ne fĂ»t pas terminĂ©e, des inspections militaires se succĂ©dèrent durant plusieurs annĂ©es pour vĂ©rifier l'Ă©tat des installations car le commandement militaire les considĂ©rait comme stratĂ©giques pour la dĂ©fense du territoire national. Les dernières inspections des fortifications dans la vallĂ©e du rĂo Aragon datent de la fin des annĂ©es 1980.
Composition des centres de résistance
Chaque centre de résistance possédait une grande quantité d'installations groupées au sein de points d'appui, eux-mêmes divisés en éléments et sous-éléments. Les installations construites étaient conçues pour abriter les matériels suivants :
- Fusils mitrailleurs
- Mitrailleuses
- Canons antichars
- Canons d'infanterie
- Mitrailleuses anti-aériennes
- Mortiers de 81 mm
- Mortiers de 50 mm
Des observatoires, des abris de section et des dépôts de munitions ou de vivres furent également construits.
Références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en espagnol intitulĂ© « LĂnea P » (voir la liste des auteurs).