Lev bulgare
Le lev bulgare (en bulgare : лев), au pluriel levove (pluriel dit normal lorsque le mot n'est pas précédé d'un numéral) ou leva (forme employée après les numéraux cardinaux), est l'unité monétaire de la Bulgarie depuis 1881. Son nom signifie « lion » en bulgare et il a été choisi en référence aux armoiries de la Bulgarie qui portent un lion héraldique sur fond rouge.
Lev bulgare Unité monétaire actuelle | |
Pays officiellement utilisateurs |
Bulgarie |
---|---|
Appellation locale | лев (singulier), лева (pluriel numéral, après un nombre), левове (pluriel normal); стотинка (singulier), стотинки (pluriel) (centièmes) |
Code ISO 4217 | BGN
|
Sous-unité | 100 stotinki |
Taux de change | 1 EUR = 1,95583 BGN (, ERM II)[1] |
Histoire du lev bulgare
Lors de sa création, en 1881, le lev était à parité avec le franc français.
Durant la période communiste, le lev a connu deux périodes d'inflation galopante. La première a eu lieu en 1952 : alors que le lev était dévalué de 50 %, le nouveau régime changea la monnaie, sans en avertir la population, à raison d'un « nouveau lev » BGK pour 100 « anciens levove » BGJ de sorte que les économies des citoyens qui en avaient, disparurent dans les caisses de l'État communiste, qui par ailleurs interdit aux particuliers la détention d'or et de gemmes. L'humour populaire désigna ces opérations par l'acronyme « Tch.Z.L.S.D.G. » (tchézéléssédégué signifiant чудодейно заместване левове-стотинк в джобовете на гражданите : « mystère de la transformation du lev en centime dans les poches des citoyens »). La seconde opération de ce type s'est produite en 1962 et c'est une répétition, en moins spectaculaire, de la précédente, avec un taux de 1 « nouveau-nouveau lev » BGL pour 10 « anciens-nouveaux levove » BGK : pendant les trois décennies suivantes, le lev, non convertible, resta officiellement stable tandis qu'il se négociait au marché noir pour une valeur de 5 à 10 fois moindre[2].
Depuis l'ouverture du rideau de fer et l'adoption de l'économie de marché, le phénomène s'est reproduit une troisième fois par l'émission d'un nouveau lev (code ISO BGN) en 1999 (à raison d'un « lev capitaliste » BGN pour 1 000 « levove communistes » BGL)[3], le taux de change officiel étant fixé à 1 DEM = 1 BGN, et le lev est lié à l'euro dans le cadre d'un « currency board » (depuis le ) au taux de 1,95583 pour un euro qui était aussi celui du Deutsche Mark. Il aurait dû être prêt à intégrer l'euro dans le délai prévu par les traités (soit le ou au plus tard à la mi-2009), mais en raison de la situation économique et de la crise, cette date a été reportée à plusieurs reprises et finalement, en , le ministre des finances bulgare Siméon Djankov annonce que son pays renonce à abandonner sa monnaie nationale pour l'euro, du fait de l'incertitude entourant la pérennité de la monnaie unique[4]. Cette affirmation vient en contradiction avec le traité d'adhésion de la Bulgarie à l'Union européenne qui ne prévoit pas d'option de retrait. On se retrouve dans une « situation à la suédoise ».
Dans les trois pays (Bulgarie, Roumanie et Moldavie) l'humour populaire appelle « partir à la chasse aux lions » le fait d'aller travailler[5] - [6].
Notes et références
- https://www.ecb.europa.eu/press/pr/date/2020/html/ecb.pr200710~4aa5e3565a.en.html
- Veselin Dimitrov, (en) Bulgaria: the uneven transition, Routledge, 2001 et (en) Alice Teichova et Herbert Matis, Nation, State, and the Economy in History, Cambridge, Cambridge University Press, , 450 p. (ISBN 0-521-79278-9, présentation en ligne).
- Loi sur la « redénomination du lev bulgare » (adoptée par la 38e Assemblée nationale le et publiée dans le Journal officiel, numéro 20 du 5 mars 1999 ; modifiée, numéros 30 et 65 de 1999)
- « La Bulgarie renonce à son projet d'entrer dans l'euro », 20 minutes.fr,
- Ben Lewis, Les blagues de l'époque communiste, in : Prospect (magazine), Mai 2006 Hammer & tickle.
- Humour, blagues, textes drôles sur Russie virtuelle : .