Leo Delwaide
Leo Delwaide né à Rekem, le et mort à Anvers, , est un politicien de l'Union catholique (Katholieke Verbond) et du CVP, membre de la Chambre des représentants de Belgique, échevin du Port d'Anvers et deux fois bourgmestre faisant fonction d'Anvers. Poursuivi après-guerre pour collaboration pour le rôle qu'il a pu jouer dans la déportation des Juifs d'Anvers, son dossier sera classé sans suite dans la logique de pacification qui prévalait dans l'immédiat après-guerre[1].
Député | |
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Bourgmestre d’Anvers |
Naissance | |
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belge |
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Biographie
Delwaide est docteur en droit et licencié en notariat (1921) de Université catholique de Louvain. Il s'établit à Anvers comme avocat et épouse Josepha Verlinden (1906-2005).
Après quelques années, il devient membre des cercles dirigeants du Parti Catholique à Anvers. En 1932, il devient membre du conseil communal et en 1939, échevin. Dès 1932, il avait été élu représentant de l'arrondissement d'Anvers au parlement, et il conservera ce mandat jusqu'en 1946.
Lors des élections communales de 1938, Léo Delwaide mène la liste catholique dont un important axe de campagne est de dénoncer la politique pro-juive menée par Camille Huysmans jusqu'alors[2]. Pour Léon Delwaide, « les Juifs se conduisent déjà en maîtres dans certains lieux publics, propagent le communisme et ruinent les classes moyennes[2] ».
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il devient bourgmestre faisant fonction d'Anvers à partir de , étant donné que le bourgmestre Camille Huysmans avait opté pour l'exil à Londres[3]. Le secrétaire général Vossen le nomme bourgmestre d'Anvers en . Tandis qu'il est aux affaires, il fait distribuer les étoiles jaunes par son administration à la suite de l'ordonnance allemande du [1], des rafles de juifs eurent également lieu à Anvers (août-) avec l'appui de la police anversoise. Des décennies plus tard, son rôle en tant que dirigeant et celui de la police anversoise ont été mis à l'instruction. Delwaide est, en effet, resté bourgmestre après la création du Grand-Anvers par les occupants dans un collège échevinal composé de huit représentants des partis traditionnels, et de cinq représentants de l'Ordre Nouveau. Il ne démissionnera qu'en .
Après la guerre Delwaide est radié et poursuivi pour collaboration. Il se défend en invoquant les mesures de protection qu'il aurait prises, et en soulignant la politique du moindre mal qu'il a suivie. Il est indirectement plébiscité par la population lorsque sa femme se présente à sa place sur les listes électorales des élections communales et est élue avec un taux massif de 41 486 votes préférentiels. Son dossier est classé sans suite peu de temps après. Au regard de l'Histoire, en tant que supérieur de la police communale d'Anvers, « il porte cependant la coresponsabilité des rafles d' visant les Juifs[4] ».
À partir de 1953, il siège à nouveau au conseil communal, et à partir de 1959, il devient premier échevin et échevin du port, ce qu'il resta jusqu'à sa mort. Sous sa direction, le port d'Anvers connait une extraordinaire expansion. En 1976, il est brièvement bourgmestre faisant fonction à la suite du décès de Lode Craeybeckx.
En 1949, il est élu au parlement et il en conserve le mandat jusqu'en 1968. Au parlement, il s'est essentiellement occupé des affaires portuaires et de politique étrangère.
Par Arrêté Royal du son épouse reçoit l'autorisation de faire précéder son nom du titre de Baronne.
Distinctions
- Grand officier de l'ordre de LĂ©opold (Belgique)
- Grand officier de l'ordre d'Orange-Nassau des Pays-Bas
- Grand officier de l'ordre de Saint-Olaf de Norvège
- Grand officier de l'ordre Ă©questre du Saint-SĂ©pulcre de JĂ©rusalem
- Grand officier de l'ordre de la Couronne de chĂŞne (Luxembourg)
- Commandeur de la LĂ©gion d'honneur (France)
- Commandeur de l'ordre royal de Victoria
- Commandeur de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne
- Commandeur de l'ordre du MĂ©rite de la RĂ©publique italienne
- Commandeur de l'ordre de Vasa de Suède
- Commandeur de l'ordre du Dannebrog du Danemark
- Commandeur de l'ordre du Lion de Finlande
- Commandeur de l'ordre national du Mérite de la République Française
Références
- (nl) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en néerlandais intitulé « Leo Delwaide (burgemeester) » (voir la liste des auteurs).
- Paul Aron, José Gotovitch, Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique, éditions André Versaille, Bruxelles, 2008, (ISBN 9782874950018)
- La Belgique docile (texte intégral), rapport du CEGES à la demande du Sénat, 1114 p., pp. 68 et sq.
- le premier échevin Molter également démissionnaire s'engagera plus tard dans la résistance au sein du Comité de défense des Juifs
- Insa Meinen, la Shoah en Belgique, traduit de l'allemand par Sylvaine Gillot-Soreau, Ă©ditions Renaissance du livre, 2012, 300p., (ISBN 9782507050672), p.289
Bibliographie
- (nl) Paul VAN MOLLE, Het Belgisch Parlement, 1894-1972, Antwerpen, 1972.
- (nl) Manu RUYS, Leo Delwaide, in: Nieuwe Encuyclopedie van de Vlaamse Beweging, Tielt, 1998.
- (nl) Nico WOUTERS, Oorlogsburgemeesters 40/44. Lokaal bestuur en collaboratie in België, Tielt, 2004. '
- (nl) 'Vier jaar burgemeester van Antwerpen, Anvers, 1946
Liens externes
- « Felixarchief.be »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?) nl
- Dossier over Leo Delwaide in Gazet van Antwerpen (met foto) nl
- Fiche Leo Delwaide op Odis nl