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Lemme des poignées de main

En théorie des graphes, une branche des mathématiques, le lemme des poignées de main est la déclaration selon laquelle chaque graphe non orienté fini a un nombre pair de sommets de degré impair. Plus trivialement, dans une réunion de plusieurs personnes dont certaines se serrent la main, un nombre pair de personnes devra serrer un nombre impair de fois la main d'autres personnes.

Dans ce graphe, un nombre pair de sommets (les quatre sommets numĂ©rotĂ©s 2, 4, 5, et 6) a des degrĂ©s impairs. La somme des degrĂ©s des sommets vaut 2 + 3 + 2 + 3 + 3 + 1 = 14, deux fois le nombre d'arĂȘtes.

Description

Le lemme des poignées de main est une conséquence de la formule de la somme des degrés (qu'on qualifie quelquefois de lemme des poignées de main),

pour un graphe ayant un ensemble de sommets V[N 1] et un ensemble d'arĂȘtes E[N 2]. Ce rĂ©sultat a Ă©tĂ© prouvĂ© par Leonhard Euler dans son cĂ©lĂšbre article de 1736 sur le ProblĂšme des sept ponts de Königsberg, texte fondateur de l'Ă©tude de la thĂ©orie des graphes.

Dans un graphe, on appelle parfois les sommets de degrĂ© impair des nƓuds impairs ou sommets impairs ; sous cette terminologie, le lemme des poignĂ©es de main peut ĂȘtre reformulĂ© ainsi : chaque graphe fini possĂšde un nombre pair de nƓuds impairs.

DĂ©monstration

La dĂ©monstration de la formule de la somme des degrĂ©s constitue un exemple de preuve par double dĂ©nombrement : on compte de deux façons diffĂ©rentes le nombre des extrĂ©mitĂ©s des arĂȘtes :

  • c'est le double du nombre d'arĂȘtes, chaque arĂȘte ayant deux extrĂ©mitĂ©s ;
  • c'est aussi la somme des degrĂ©s de chaque sommet.

Le nombre d'extrĂ©mitĂ©s des arĂȘtes Ă©tant pair d'aprĂšs le premier point, on en dĂ©duit que les contributions impaires dans la somme du deuxiĂšme point sont en nombre pair, d'oĂč le rĂ©sultat.

Graphes infinis

Graphe infini dans « une seule direction ». Le lemme des poignées de mains ne s'applique pas.

Le lemme des poignĂ©es de main ne s'applique pas aux graphes infinis, mĂȘme quand ils ont un nombre fini de sommets de degrĂ© impair. Par exemple, un graphe chaĂźne infini Ă  une seule extrĂ©mitĂ© (figure) comporte exactement un sommet de degrĂ© impair (celui du bout), or 1 est un nombre impair.

Cas des graphes réguliers

Le graphe de Petersen est un graphe 3-rĂ©gulier Ă  15 arĂȘtes. 15 est bien divisible par 3.

La formule sur la somme des degrĂ©s implique que tout graphe rĂ©gulier de degrĂ© Ă  sommets possĂšde arĂȘtes[1]. Une consĂ©quence est que si le degrĂ© est impair, alors le nombre d'arĂȘtes est divisible par .

Notes

  1. V pour vertex qui signifie « sommet Â» en anglais.
  2. E pour edge qui signifie « arĂȘte Â» en anglais.

Références

  1. (en) Joan M. Aldous et Robin J. Wilson, Graphs and Applications : an Introductory Approach, Springer-Verlag, , 444 p. (ISBN 978-1-85233-259-4, lire en ligne), « Theorem 2.2 », p. 44.
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