Ce lemme est un résultat mathématique qui donne des informations sur le comportement asymptotique d'intégrales oscillantes (en) du type
 
quand le paramètre réel  tend vers l'infini. Il affirme que ce type d'intégrale à paramètre tend vers zéro avec un certain taux de décroissance minimal, relatif à la phase
 tend vers l'infini. Il affirme que ce type d'intégrale à paramètre tend vers zéro avec un certain taux de décroissance minimal, relatif à la phase  .
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    Énoncé du Théorème
On peut remarquer que l'hypothèse ![{\displaystyle \phi \in {\mathcal {C}}^{\infty }{\big (}[a,b]{\big )}}](https://img.franco.wiki/i/e02428f5af71e25c5bb489c2e208236939a5d21f.svg) est superflue ; en effet, il est suffisant que
 est superflue ; en effet, il est suffisant que  soit de classe
 soit de classe ![{\displaystyle {\mathcal {C}}^{k+1}{\big (}[a,b]{\big )}}](https://img.franco.wiki/i/5f456bd3fae4366b8461dabf8942108b82987b8f.svg) pour que le théorème reste vrai.
 pour que le théorème reste vrai.
 
    Principe

Une onde sans point stationnaire.

Une onde avec un point stationnaire en 0.
Bien que différents dans leur forme, le lemme de van der Corput et la méthode de la phase stationnaire reposent sur la même observation : les points stationnaires de la phase  (c'est-à-dire
 (c'est-à-dire  ) influencent la décroissance de l'intégrale.
 ) influencent la décroissance de l'intégrale.
Pour comprendre cela intuitivement, on regarde la partie réelle de l'intégrale, à savoir
 
Cette quantité mesure l'aire située entre la courbe définie par la fonction  et l'axe des abscisses. Il est clair que cette fonction, qui représente une onde, oscille de plus en plus rapidement quand le paramètre
 et l'axe des abscisses. Il est clair que cette fonction, qui représente une onde, oscille de plus en plus rapidement quand le paramètre  tend vers l'infini. Si l'on suppose que la dérivée de la phase ne s'annule pas, on peut dire naïvement que les oscillations de l'onde
 tend vers l'infini. Si l'on suppose que la dérivée de la phase ne s'annule pas, on peut dire naïvement que les oscillations de l'onde  se comportent « de la même manière » à mesure que
 se comportent « de la même manière » à mesure que  devient grand. Il en résulte que l'aire positive et l'aire négative ont tendance à s'annuler mutuellement, ce qui fournit la décroissance.
 devient grand. Il en résulte que l'aire positive et l'aire négative ont tendance à s'annuler mutuellement, ce qui fournit la décroissance.
Supposons à présent qu'il existe un point stationnaire de la phase, à savoir  . Alors dans un voisinage du point
. Alors dans un voisinage du point  , l'onde n'oscille que très peu, la courbe est en un sens plus « plate » dans cette zone. Il suit que les oscillations se compensent moins rapidement dans ce voisinage quand le paramètre
, l'onde n'oscille que très peu, la courbe est en un sens plus « plate » dans cette zone. Il suit que les oscillations se compensent moins rapidement dans ce voisinage quand le paramètre  tend vers l'infini, ce qui a pour effet de ralentir la décroissance. Et le phénomène est d'autant plus marqué quand l'ordre du point stationnaire est élevé.
 tend vers l'infini, ce qui a pour effet de ralentir la décroissance. Et le phénomène est d'autant plus marqué quand l'ordre du point stationnaire est élevé.
 
    Preuve
Nous allons faire la preuve par récurrence. Pour cela supposons que les hypothèses du premier cas soient satisfaites. Puisque  ne s'annule pas sur
 ne s'annule pas sur ![{\displaystyle [a,b]}](https://img.franco.wiki/i/9c4b788fc5c637e26ee98b45f89a5c08c85f7935.svg) , nous avons
, nous avons
![{\displaystyle \int _{a}^{b}\mathrm {e} ^{\mathrm {i} \lambda \phi (x)}\,\mathrm {d} x=(\mathrm {i} \lambda )^{-1}\int _{a}^{b}{\frac {1}{\phi '(x)}}\,{\frac {\mathrm {d} }{\mathrm {d} x}}\left[\mathrm {e} ^{\mathrm {i} \lambda \phi (x)}\right]\,\mathrm {d} x=(\mathrm {i} \lambda )^{-1}\left[{\frac {\mathrm {e} ^{\mathrm {i} \lambda \phi (x)}}{\phi '(x)}}\right]_{a}^{b}-\,(\mathrm {i} \lambda )^{-1}\int _{a}^{b}{\frac {\mathrm {d} }{\mathrm {d} x}}\left[{\frac {1}{\phi '(x)}}\right]\mathrm {e} ^{\mathrm {i} \lambda \phi (x)}\,\mathrm {d} x.}](https://img.franco.wiki/i/96ab5e93a990c4637c12a91cb7ec1e615ee73623.svg) 
Puisque  par hypothèse, nous avons
 par hypothèse, nous avons
![{\displaystyle \left|(\mathrm {i} \lambda )^{-1}\left[{\frac {\mathrm {e} ^{\mathrm {i} \lambda \phi (x)}}{\phi '(x)}}\right]_{a}^{b}\right|=\left|(\mathrm {i} \lambda )^{-1}\left({\frac {\mathrm {e} ^{\mathrm {i} \lambda \phi (b)}}{\phi '(b)}}-{\frac {\mathrm {e} ^{\mathrm {i} \lambda \phi (a)}}{\phi '(a)}}\right)\right|\leqslant {\frac {2}{\lambda }}.}](https://img.franco.wiki/i/610b6d28421a5b28f5c1f7dc6551d54745960ea6.svg) 
Ensuite,  étant supposée monotone, sa dérivée possède alors un signe constant. Il vient
 étant supposée monotone, sa dérivée possède alors un signe constant. Il vient
![{\displaystyle \left|(\mathrm {i} \lambda )^{-1}\int _{a}^{b}{\frac {\mathrm {d} }{\mathrm {d} x}}\left[{\frac {1}{\phi '(x)}}\right]\mathrm {e} ^{\mathrm {i} \lambda \phi (x)}\,\mathrm {d} x\right|\leqslant \lambda ^{-1}\int _{a}^{b}\left|{\frac {\mathrm {d} }{\mathrm {d} x}}\left[{\frac {1}{\phi '(x)}}\right]\right|\,\mathrm {d} x=\lambda ^{-1}\left|\left[{\frac {1}{\phi '(x)}}\right]_{a}^{b}\right|\leqslant {\frac {1}{\lambda }}.}](https://img.franco.wiki/i/7f586013f2e2736c805958557d2fd6aa3f1090b2.svg) 
Ceci termine le cas  .
.
On procède à présent par récurrence: on suppose que le cas  est connu et on suppose
 est connu et on suppose  sur
 sur ![{\displaystyle [a,b]}](https://img.franco.wiki/i/9c4b788fc5c637e26ee98b45f89a5c08c85f7935.svg) . Désignons par
. Désignons par ![{\displaystyle c\in [a,b]}](https://img.franco.wiki/i/997256364b06acf0710e5d24da39e8c42991a249.svg) le point où la fonction
 le point où la fonction  atteint son minimum. Distinguons deux cas:
 atteint son minimum. Distinguons deux cas:
- Si  alors on peut supposer sans perdre de généralités que alors on peut supposer sans perdre de généralités que . Alors par récurrence . Alors par récurrence
 
pour tout  .
.
- Si  alors on découpe l'intégrale comme suit : alors on découpe l'intégrale comme suit :
 
où  est un réel fixé suffisamment petit. On traite à présent chaque intégrale.
 est un réel fixé suffisamment petit. On traite à présent chaque intégrale.
Pour tout ![{\displaystyle x\in [c+\delta ,b]}](https://img.franco.wiki/i/cb877b99e226fb5886aa2c9a7dc75ee514e8c364.svg) , nous avons
, nous avons
 
L'hypothèse de récurrence implique ainsi
 
un travail tout à fait similaire fournit
 
La dernière intégrale se majore brutalement :
 
Pour conclure, nous posons :  :=\lambda ^{-{\frac {1}{k+1}}}}
 . Nous obtenons ainsi la majoration finale :
. Nous obtenons ainsi la majoration finale :
 
Si  ou
 ou  , il suffit de découper l'intégrale en deux parties et de refaire exactement le même travail.
, il suffit de découper l'intégrale en deux parties et de refaire exactement le même travail.
Ceci termine la preuve.