Lemme de Grönwall
En mathématiques, le lemme de Grönwall, aussi appelé inégalité de Grönwall, nommé d'aprÚs Thomas Hakon Grönwall qui l'établit en 1919, permet l'estimation d'une fonction qui vérifie une certaine inégalité différentielle. Le lemme existe sous trois formes, intégrale, différentielle et discrÚte.
Utilisation
Le lemme de Grönwall constitue la justification et l'outil d'obtention de nombreuses approximations des solutions d'équations différentielles ordinaires. En particulier, il est utilisé pour démontrer l'unicité d'une solution au problÚme de Cauchy, au travers du théorÚme de Cauchy-Lipschitz.
Forme intégrale
Si et sont des fonctions continues qui vérifient :
oĂč est une constante, alors :
- .
En particulier, si et alors .
Forme différentielle
Si l'inéquation différentielle suivante est vérifiée :
- ,
alors on a l'inégalité :
pour .
En particulier, si , alors .
Il est important de noter que la forme différentielle du lemme de Grönwall reste vraie sans l'hypothÚse de positivité sur la fonction .
Forme discrĂšte
La version discrÚte du lemme de Grönwall se présente dans la littérature en une multitude de déclinaisons. Elle est couramment utilisée pour étudier la stabilité numérique des schémas d'intégration.
Considérons les trois suites de nombres réels positifs suivantes :
- le pas de temps à chaque itération,
- l'erreur totale (accumulée) à l'itération ,
- l'erreur supplémentaire apportée par l'itération .
Considérons de plus le nombre réel positif qui représente un facteur d'amplification de l'erreur.
Finalement, ajoutons, pour simplifier l'Ă©criture :
- le temps à l'itération ,
de sorte que .
Si de plus les erreurs successives sont liées par
- ,
alors :
- .
La démonstration se fait par récurrence en remarquant que pour tout .
Voir aussi
(en) J. A. Oguntuase, « On an inequality of Gronwall », Journal of Inequalities in Pure and Applied Mathematics, vol. 2, no 1,â (lire en ligne [archive du ])