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Lemme de Dickson

En mathématiques, le lemme de Dickson stipule que tout ensemble de -uplets d'entiers naturels a un nombre fini d'éléments minimaux. Ce fait combinatoire simple est attribué à l'algébriste américain L. E. Dickson, qui l'a utilisé pour prouver un résultat en théorie des nombres sur les nombres parfaits. Cependant, le lemme était certainement connu plus tÎt, par exemple de Paul Gordan dans ses recherches sur la théorie des invariants.

Exemple

Une infinitĂ© de couples rĂ©els minimaux (x, y) (l'hyperbole noire) mais seulement cinq couples minimaux d'entiers positifs (rouge) vĂ©rifient xy ≄ 9.

Soit un entier fixĂ©, et soit l'ensemble des couples de nombres dont le produit est au moins . Lorsqu'il est dĂ©fini sur les nombres rĂ©els positifs et muni de l'ordre produit, a une infinitĂ© d'Ă©lĂ©ments minimaux de la forme , un pour chaque nombre positif ; cet ensemble de points est l'une des branches d'une hyperbole. Cependant, le lemme de Dickson ne concerne que les n-uplet d'entiers naturels, et sur les nombres naturels il n'y a qu'un nombre fini de couples minimaux. Chaque couple minimal d'entiers naturels vĂ©rifie et , car si x Ă©tait strictement supĂ©rieur Ă  K alors (x − 1, y) appartiendrait aussi Ă  S. Donc admet au plus Ă©lĂ©ments minimaux, un nombre fini[note 1].

ÉnoncĂ© gĂ©nĂ©ral

Soit l'ensemble des entiers naturels, soit n une constante fixe quelconque. On munit de l'ordre partiel produit, pour lequel si et seulement si, pour tout , . L'ensemble des n-uplets supérieurs ou égaux à un n-uplet particulier forme un orthant positif, de sommet .

Avec cette notation, le lemme de Dickson peut ĂȘtre Ă©noncĂ© sous plusieurs formes Ă©quivalentes :

  • pour toute partie non vide de , l'ensemble des Ă©lĂ©ments minimaux de est fini et non nul[1] ;
  • est un bel ordre ;
  • toute partie non vide de peut ĂȘtre couverte par un ensemble fini d'orthants positifs, dont les sommets appartiennent tous Ă  .

Généralisations et applications

Dickson a utilisé son lemme pour prouver que, pour tout nombre donné , il ne peut exister qu'un nombre fini de nombres parfaits impairs qui ont au plus facteurs premiers. Cependant, on ne sait pas s'il existe des nombres parfaits impairs.

La relation de divisibilitĂ© entre les entiers P-friables, entiers dont les facteurs premiers appartiennent tous Ă  l'ensemble fini P, donne Ă  ces nombres la structure d'un ensemble partiellement ordonnĂ© isomorphe Ă  . Ainsi, pour tout ensemble S de nombres P-friables, il existe un sous-ensemble fini de S tel que tout Ă©lĂ©ment de S est divisible par l'un des nombres de ce sous-ensemble. Ce fait a Ă©tĂ© utilisĂ©, par exemple, pour montrer qu'il existe un algorithme pour classer les coups gagnants et perdants Ă  partir de la position initiale dans le jeu de Sylver (en), mĂȘme si l'algorithme lui-mĂȘme reste inconnu.

Les n-uplets dans sont en bijection avec les monĂŽmes sur un ensemble de variables . Le lemme de Dickson peut ĂȘtre vu comme un cas particulier du thĂ©orĂšme de la base de Hilbert indiquant que tout idĂ©al polynomial engendrĂ© par des monĂŽmes est de type fini. En effet, Paul Gordan a utilisĂ© cette reformulation du lemme de Dickson en 1899 dans le cadre d'une preuve du thĂ©orĂšme de la base de Hilbert.

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Dickson's lemma » (voir la liste des auteurs).

Notes

  1. Il est en fait possible de montrer que ou est inférieur ou égal à et qu'il y a au plus un couple minimal pour chaque choix de l'une des coordonnées. Il y a donc au plus éléments minimaux.

Références

  1. (en) Joseph B. Kruskal, « The theory of well-quasi-ordering: A frequently discovered concept », J. Combin. Theory, series A, vol. 13, no 3,‎ , p. 298 (DOI 10.1016/0097-3165(72)90063-5)

Article connexe

  • Lemme de Gordan (en)
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