Accueil🇫🇷Chercher

Le Tournoi des Dames

Le Tournoi des Dames est un poème rédigé par Hugues III, Seigneur d’Oisy est issu d’une des plus anciennes et des plus puissantes familles du Cambrésis. Il est le fils de Simon, Seigneur d’Oisy et de Crèvecœur, Châtelain de Cambrai et d’Ade de Meaux, et le petit-fils du fondateur de l’Antique Abbaye de Vaucelles[1].

Hugues d’Oisy vécut à la fin du règne de Louis VII de France, dit le jeune et au commencement de celui de Philippe Auguste. Après que son frère cadet eut été tué dans un combat en 1164 contre Thierry d'Alsace, Comte de Flandre, il épousa en premières noces Pétronille de Lorraine, sœur du même comte, et se trouve mentionné avec elle dans plusieurs chartes, notamment dans celle de l’Abbaye de Marchiennes daté de l’an 1171. Il y eut séparation entre ces deux époux en 1177 où elle se retire comme religieuse à Messine[2]. Le Châtelain de Cambrai épouse alors en secondes noces Marguerite de Blois, dont il n’eut pas plus d’héritier que de sa première femme. Il n’enfanta que des vers, qui, heureusement, sont venus jusqu’à nous.

Doué d’un esprit vif et passablement narquois, Hugues d’Oisy s’occupa à rimer des chansons dans lesquelles on remarque la hardiesse et un mordant satirique qui dénote tout l’aplomb que pouvait donner à l’auteur la richesse et la puissance. Il mourut jeune encore en l’année 1190.

Deux chansons de Hugues d’Oisy subsistent de nos jours, l’une d’elles est[3] intitulée Li Tornois des Dames, monseigneur Huon d’Oisy. Cette œuvre est une pièce véritablement curieuse et digne de l’attention des érudits qui veulent étudier l’histoire des mœurs du Moyen Âge aux véritables sources. Ce petit poème, plein d’intérêts, en dit plus sur les usages de la haute noblesse du temps que les plus gros livres. La scène se passe rigoureusement entre les années 1172 et 1188, nous la supposons vers 1180, époque de l’avènement de Philippe Auguste au trône de France.

Il paraît que les Dames, Marguerite d’Oisy, femme de l’auteur, les Comtesses de Champagne, de Crespi, de Clermont, la Senéchale Yolent, la Dame de Coucy, Adélaïde de Nanteuil, Alix d’Aiguillon, Mariseu de Juilly, Alix de Montfort, Isabeau de Marly et une foule d’autre s’étaient réunies au château de Lagny, devant le château de Torcy, sur les bords fleuris de la Marne, pour un tournoi dameret, où elles désiraient juger par elle-même, en combattant entre elles, quels étaient les dangers véritables que couraient leurs amis de cœur toutes les fois qu’il rompaient ainsi des lances en leur honneur.

Cette idée est singulière et n’a pu germer que dans les têtes de ces femmes fortes du douzième siècle. Le Seigneur d’Oisy ne se gêne pas pour nommer les Dames combattantes, pour rappeler leurs cris de familles et énumérer leurs charmes.

Sa chanson est une chronique du temps, qui nous donne l’état de la haute société à cette époque et ce qui a pu être une indiscrétion il y a huit siècles sert aujourd’hui de renseignements généalogiques et peut fournir d’irrécusables titres de noblesse aux familles. Assurément, les femmes du Tournoi de Lagny n’avaient pas prévu qu’une fantaisie féminine pourrait un jour servir d’illustration à leurs descendants.

Le texte

Me Sire Hues d’Oisi
Texte original Traduction

En l’an que chevaliers sont ébaubis

Ke d’armes noient ne font si hardi

Les Dames tornoier vont Ă  Lagny[4]

Le tornoiement plévi

La Comtesse de Crespi[5]

Et ma Dame de Couci[6]

Dient que savoir voudront

Quel li coups sont

Que pour eles font

Lour ami.


Les dames par tout le mont

Pour chassier font

Quel ez mènront

Chascune od li

Quant es prez venuez sont

Armer se font

Assambler vont

Devant Torchi[7]


Yolenz de Cailli vo[8]

Vait premiers assambler

Marguerite d’Oisi[9]

Muet Ă  li pour jouter.

Amisse au corz hardi[10]

Li vait son fraim haper


Quand Marguerite se voit rauser

Cambrai ! crie, son frein prend Ă  tirer[11]

Re deffendre le veist et meller.

Quand Catherine au viz cler


Se commence Ă  desrouter

El passe avant au crier

Ri donc la veist aler

Resnes tirer

Et coupz donner

Et départir

Et grosses lances quasser


Et ferz sonner

Et detentir

Des hiaumes le capeler

Faire effondrer

Par grant aĂŻr


Devers la coue vint

Une rescousse grant

Ysabel qui férir

Lez vait de maintenant.

La senescaussesse aussi

Nez vait mie Ă©pargnant.

Une route vint de lĂ  tout errant

Adeluye, ri Nantuel vait criant[12]

Avec la senescaussesse Yolent[13]

Aeliz en vait devant.

De Trie aiguillon criant[14]

Moult vait bien les rens cerchant

La roine sour ferrant[15]

Vint par devant

Ferue lĂ .

D’une mache en l’aubere blanc

Sans contremant

Emmi le camp

Potée là.


Jehanne la Gaaigne vint atignant

Re maint serjant

Y amena

Isabiauz tout errant

Leur aelez descent

De monciaux la vaillant

Ri la fiance en prent

Leur un ronci trotant

L’enmena erraument


La Comtesse de Campaigne[16]

Vint sur un cheval d’Espaigne

Ne fit pas longue bergaigne

A lor gent


Tous les encontre et atent

Mout si combat fierement

Seur li furent plus de cent.

Aeliz lez mainz li tent

Au fraim la prent

Od sa compaigne

Aeliz, montfort criant[17]

Qui la descent

Comment qu’il praigne

Et li ostage Yolent

Mout boinement

Re de noient

Ne si desdaigne

Ele n’est pas d’Alemaigne

Ysabiaut que savons


Vint poignant en la plaigne

Ez lour fiert a bandon

Sovent crie l’ensaigne

Alom lour chastillon[18]

Une route vint de la alarron

Amisse Ă  la flourclose vait environ

Et sa lance pécoïa son blazon

Lille crie « or lom alom »[19]

Tost à fraim eles s’en vont.


La Comtesse de Clermont[20]

A ferrue d’un tronçon

Emmi le front

Qui en un roĂŻon

Couchiée l’a


Clémence fiert d’un baston

Et sans raison

« Biairsart » cria

Toutes desconfites sont

Fuiant s’en vont

Nule d’el mont

Ni demora

Quand bouloigne rescria

Yde au cors houvré[21]

Premiere recouvra

Au trepas d’un fossé

Comtesse au fraim prise a

Dex Aïe ! a crié

Mout fut grant li feries qui fut lĂ 


Ysabiaus point de Marli qui cria[22]

Dex AĂŻe ! maisnt coupz prie et donna ;

Une troupe vint delĂ ,

Gertrus qui « Merlou » cria[23]

Parmi les gues les chaca


Agnes de tricese va[24]

Qui maint coup parmi les bras

Le jour senti,

Maint lances pécoïa

Maint fraim tira

Maint coups donna

Maint en féri


Beatris cria « Poissy »[25]

Il n’e a meilleur de li

Et joie point d’arsi (23)

Et muet contre mariseu de julli

Et fait lĂ  Ă  terre verser


Puis commence seur li

Saint Denise Ă  crier

Tresout li panet i vint en couroi

Aelis de roileiz au corz fai (24)

Climence point devant li de Bruai (25)

Sezile vint tout Ă  droit

De compaigne a desroi

Et fiert ysabel d’Ausnai (26)

Qu’emmi les lor l’abattoit (26)

Seur li venoit

A grant exploit

Bele Aelis

Qui « Garlandon » rescrioit (27)

Agnes venoit

Criant Paris (28)


Ade de parcain les voit (29)

« Biaumont » crioit

Tost lor aloit

Emmi les vis

Agnes i vi

Venir tost de Cresson Essart

Ysabiaus point aussi

Quist de vile-gaignart (31)

Li tornois départi

Pour ce que trop fut tard.


Poi ai dit, si m’en repent, et conté

Au demain tornoiement ont crié.

De la proesce Yolent vous direi :

Tost à l’elme fermé

Sor morel la briève

Prist l’escu eskequere

Puceles fait arouter

Parmi les tres lances, porter

Lor a fait cent

N’a pas trives demandé

Sans arester

Vait por jouster

Droit Ă  la gent.

Entorli ont fichulé et viélé

Si r’esgardé

L’ontdurement

Vencu a et oultré

Tout de ca et de lĂ 

Dessous Torci el pré

Son pavillon dreca

Illuce fut d’a donné

La nuit quanques ele a

En l’an que les chevaliers sont déconcertés

Qu’il ne font rien de si hardi en armes

Les dames vont tournoyer Ă  Lagny

Le tournoi promis

La Comtesse de Crespi

Et la dame de Coucy

Disent qu’elle voudraient savoir

Ce que sont les coups

Que se donne pour elles

Leur ami


Les dames vont par mont

Pour solliciter

Qui elles mèneront

Chacune avec elles

Quand elles seront prĂŞtes Ă  venir

Elles se font armer

Se rassemblent

devant Torcy


Yolande de Cailly

Va en première combattre

Marguerite d’Oisy

Se porte Ă  elle pour jouter.

Amisse au corps hardi

Va lui saisir sa bride


Quand Marguerite se voit poursuivie

Elle crie Cambrai ! et tourne bride

Se défend de face et se jette dans la mêlée

Quand Catherine au visage frais


Commence à se dérouter

Et passe avant en criant

Va donc au combat

Tire les rĂŞnes

Donne des coups

Et distribue

Et casse de grosses lances


Et frappe en sonnant

Et retentissent

Les Heaumes au chef

Bosselé

Avec grande colère


Derrière la queue vint

Un grand fracas

C’est Isabelle qui frappe

Et arrive maintenant

La Sénéchale aussi

Ne va pas en Ă©pargnant.

Une troupe vint de lĂ  soudain

Elise de Nanteuil va en criant

Avec la Sénéchale Yolande

Elise va devant

Criant De Trie Aiguillon

Va souvent chercher les rĂŞnes

La reine sur Ferrant

Vint par devant

En frappant

D’une hache sur le haubert blanc

Sans retard

Au milieu du camp

Se trouva portée


Jeanne la Gaigne vint avec irritation

Et maint sergent

Y amena

Isabelle toute prompte

Tombe sur elles

De Mouciaux la voyant

En prend confiance

Sur un petit cheval trottant

L’emmena vivement


La Comtesse de Champagne

Vint sur un cheval d’Espagne

Et ne fit pas attendre

Ses gens


Elle les rencontre tous et attend

Tant de combat fièrement

Sur elle ils furent plus de cent

Elise lui tend les mains

Et lui prend la bride

Avec sa compagne

Elise qui crie Montfort

Elle la descend

Bien qu’elle se défende

Et de mĂŞme la troupe de Yolande

Tout bonnement

Qu’un rien

Ne la mettent en colère

Elle n’est pas d’Allemagne

Isabelle que nous connaissons


Vient poignant sur la plaine

Et les frappe avec impétuosité

Souvent elle crie l’enseigne

Louange à Châtillon

Une troupe vint en retrait

Amisse Ă  la sourdine vient aux environs

Et sa lance frappa dans l’écu

Lille criait-elle « ou leur louange »

À toutes brides, elles s’en vont


La Comtesse de Clermont

A frappé avec un tronçon

Au milieu du front

Qui dans un fossé

L’a couchée


Clémence frappe avec un bâton

Et sans raison

Crie Biairsart

Elles sont toutes défaites

Et s’en vont en fuyant

Aucune du mont

N’y resta

Quand Boulogne récria

Yde au corps paré

La première recouvra

Au passage d’un fossé

La Comtesse Ă  la bride prise

A crié Dieu aide !

Tant fut grande la blessure qu’elle reçut


Isabelle pousse de Marly qui cria

Dieu Aide ! elle reçut et donna maint coups

Une troupe vint de lĂ 

Gertrude, qui cria « Merlou »

Les chassa parmi les gués


Agnès de tricese va

Après avoir maint coups dans les bras

Tout le jour senti

Briser maintes lances

Tirer maintes brides

Maints coups donner

Beaucoup frapper


Béatrice cria « Poissy »

Il n’y en a pas de meilleure qu’elle

Ne joignit pas d’Erquy

Se porte contre Maryse de Jully

Et la fait tomber Ă  terre


Puis commence sur elle

Ă€ crier Saint Denis !

Tous les blessés y vinrent en courant

Elise de Roilet au corps paré

Clémence pique devant celle de Bruai

CĂ©cile vint tout droit

Sur sa compagne en désarroi

Et frappe Isabelle d’Aunay

Qu’au milieu des leurs elle abattit

Sur elle vient

Ă€ grand exploit

La belle Élise

Qui crie « Garlandon » !

Agnès vient

En criant Paris


Ade de Parcain les voit

Crie « Biaumont »

Tous y allèrent

Au milieu des visières

Agnès vit

Venir tous ceux de Cresson Essart

Isabelle arrive aussi

Sorti de vile-Gagnart

Le tournoi fut dispersé

Avant que cela fut trop tard


J’ai dit peu, je m’en repens, et conté

Au lendemain du tournoi ont crié

De la prouesse de Yolande je vous dirai :

Toutes à casques fermés

Sur Morel la petite

Prit l’écu triangulaire

La pucelle fait conduire

Parmi les trois lances porter

Leur a fait cent

Sans demander de trĂŞves

Sans arrĂŞter

Va pour jouter

Droit sur les gens

Tout autour d’elle ont joué de la flûte et de la vielle

Elle est escortée

Elle l’ont durement

Vaincu et mis hors combat

Tout de ça et de là

Sous Torcy dans un pré

Elle dressa son pavillon

Là fut donné des plaisirs

Tant que la nuit dura


Bibliographie

  • Sophie Cassagnes-Brouquet, Chevaleresses: une chevalerie au fĂ©minin, Paris, Perrin, 2013, 251 p.

Voir aussi

Articles connexes

Notes et références

  1. Hugues III d’Oisy, Trouvère : «Les Trouvères Cambrésiens» d’Arthur Dinaux p. 126
  2. Gilbert, Chronique-I-134
  3. contenue dans le n°184 du Supplément Français des Manuscrits de la Bibliothèque du Roi et dans le manuscrit 7.222, au folio 51
  4. Lagny : ancienne petite ville sur la Marne, à sept lieues de Paris et à quatre de Meaux. Elle possédait une très ancienne abbaye, de Saint-Furcy, dont les Comtes de Champagne Thibaut II de Champagne et Thibaut IV le Chansonnier furent les bienfaiteurs. Un château féodal décorait ce lieu : c’est sans doute près de son enceinte que se tint le tournoi des Dames, et pendant le règne de Henri II, Oncle de Thibaut IV le Chansonnier, Trouvère Champenois.
  5. La Comtesse de Crespi ici citée pourrait bien être la Comtesse Éléonore, qui, entrant en possession du Château de Crespi, donna son Château de Bouville et le Parc y attenant pour fonder un monastère de filles sous la règle de Cîteaux. Le parc de Bouville, près Crespi en Valgi prit le nom de Parc aux dames, qu’il porte encore : la Comtesse de Crespi y annexa des bois, des prés et d’autres dépendances. Le Pape approuva le nouveau monastère par une bulle de 1210.
  6. Arthur Dinaux dit que la Dame de Couci dont il est ici parlé serait la femme d’Enguerrand III de Coucy, surnommé le Grand. Or Enguerrand de Coucy s’est marié en premières noces en 1201 avec Beatrix de Vignory, puis en 1205 avec Mahaut de Saxe et après 1210 avec Marie de Montmirail. Le Tournoi des Dames ayant lieu vers 1180, Enguerrand III était certes trop jeune. Il doit s’agir de son père Raoul de Coucy, qui avait épousé Alix II de Dreux
  7. Torcy, terre de la Brie, voisine de Lagny, sur un coteau près de la Marne et où il existait un joli et ancien château. Cette terre est tombée dans la fameuse maison de Colbert.
  8. Cailly, on trouve plusieurs familles normandes de ce nom. Une terre de Cailly était à quatre lieues de Rouen, sur la rivière du même nom. Une autre, placée sur l’Eure, n’était qu’à trois lieues de Louviers.
  9. Marguerite d’Oisy, dont il est ici question, est la seconde femme de Hugues III d'Oisy, auteur de cette chanson. Elle sortait de la Maison de Blois, et se trouvait veuve d’Othon, Comte de Bourgogne, Palatin. Après la mort de son second mari Hugues III, survenue en 1190, suivant les Chroniques d’Anchin et de saint Aubert, Marguerite de Blois épousa en troisièmes noces, Gauthier, Seigneur d’Avesnes. Il ne faut pas s’étonner si une jeune femme forte comme Marguerite, qui tint tête à trois puissants maris, figure aussi bien dans un tournoi.
  10. Amisse, Catherine, Isabelle, Yde, Yolande, et d’autres dont il est parlé dans la chanson sont les prénoms de grandes Dames sans doute fort à la mode vers 1180, et il suffisait de nommer par leur nom de baptême pour que tout le monde aristocratique d’alors sut de qui il était question ; il nous serait fort difficile aujourd’hui de démêler à quelles nobles familles elles appartenaient.
  11. Marguerite d’Oisy a sans doute pris « Cambrai » pour Cri, parce que son époux était Châtelain de Cambrai.
  12. La terre antique de Nanteuil, à quatre lieues de Senlis, sur la route de Paris à Soissons, était jadis dans la Maison des Comtes de Ponthieu. À l’époque dont il est ici question, les Seigneurs de Nanteuil devinrent Seigneurs du Donjon de Crepy.
  13. On ne sait s’il est question ici de la femme du Sénéchal de France ou de celle du Sénéchal de Champagne, qui pouvaient aussi se trouver à cette réunion. À cette époque, la charge de Sénéchal de France appartenait à Thibaut V le Bon, Comte de Blois, mort en 1191 au cours du siège de Saint-Jean-d’Acre, et fut éteinte dans sa personne.
  14. Aiguillon, Maison ancienne.
  15. En mettant l’époque du Tournoi des Dames de Lagny en 1180, à l'avènement de Philippe Auguste à la Couronne, la Reine( s’il n’est pas seulement question de la reine de la fête) serait Isabelle, fille de Baudoin, Comte du Hainaut.
  16. Femme de Henri II de Champagne : elle se nommait Ermentrude de Namur.
  17. Un Amaury de Montfort était Connétable de France dans ces temps reculés.
  18. Au Tournoi, les hérauts et poursuivant d’armes criaient le cri de leur maître, pour les faire reconnaître, et à ces cris, ils ajoutaient souvent des éloges.
  19. Le cri de Lille, avec les mots de louange qui l’accompagnent appartenait au Châtelain de Lille, or celui qui était revêtu de cette dignité de l’an 1177 à 1200, fut Jean, qui épousa Mahaut de Béthune, Dame de Pontruard, Meulebecke et blaringhem.
  20. Il y a, tant en France qu'aux Pays-Bas, environ 50 familles qui portent le nom de Clermont. La Dame que l’on cite ici, vu son titre de Comtesse, peu commun vers 1180, ne peut être que l’épouse du Comte Raoul de Clermont, mort Connétable de France en 1191.
  21. Les familles qui criaient Boulogne sont celles de Trie, Pequeny, Dolhaim, Saulieu et Miraumont. La belle Yde au corps houvré était certainement de la dernière.
  22. On trouve un fils puiné de Mathieu Ier de Montmorency, Connétable de France, vers 1180, qui portait le titre de sire de Marly. Ce dernier se nommait lui aussi Mathieu de Montmorency († 27 août 1204, Constantinople) et était père de Bouchard de Marly.
  23. Ce Merlon ne serait-il pas Merlieux, près de Laon.
  24. Il est ici question d’une dame de la Maison de Tricot, vieux bourg du Département de l’Oise et de l’Arrondissement de Clermont dont il est éloigné de cinq lieues.
  25. Poissy, petite et ancienne ville à l’extrémité de la forêt de Saint-Germain, où les premiers Rois de France avaient un château et sans doute un Châtelain qui avait Poissy pour cri. Saint Louis naquit ou fut au moins baptisé à Poissy.
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.