Le Sud (film, 1983)
Le Sud (titre original : El sur) est un film espagnol rĂ©alisĂ© par VĂctor Erice et sorti en 1983.
Titre original | El sur |
---|---|
RĂ©alisation | VĂctor Erice |
Scénario |
Adelaida GarcĂa Morales (es) (nouvelle) V. Erice |
Acteurs principaux | |
Pays de production |
Espagne France |
Durée | 93 minutes |
Sortie | 1983 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Synopsis
Espagne, annĂ©es 1950. Dans une maison, appelĂ©e "La Mouette" et situĂ©e dans un village du Nord, vivent AgustĂn, mĂ©decin et sourcier, son Ă©pouse, institutrice rĂ©voquĂ©e de l'enseignement après la Guerre civile, et leur petite fille, Estrella. Le film dĂ©crit la fascination et l'adoration qu'Ă©prouve une enfant pour son père. Celle-ci dĂ©couvre aussi que son père a aimĂ© une autre femme qu'il a laissĂ©e dans son Sud natal. Sa curiositĂ© avivĂ©e ne sera guère satisfaite et, en grandissant, les sentiments d'Estrella pour son père ne seront plus tout Ă fait les mĂŞmes.
Fiche technique
- Titre du film : Le Sud
- Titre original : El sur
- RĂ©alisation et scĂ©nario : VĂctor Erice, d'après le rĂ©cit homonyme d' Adelaida GarcĂa Morales (es)
- Photographie : José Luis Alcaine
- Format : Couleur, 1,66 : 1
- Musique : Enrique Granados, Maurice Ravel, Franz Schubert, paso doble populaires
- Son : Bernardo Menz
- Montage : Pablo González del Amo
- DĂ©cors : Antonio BelizĂłn
- Costumes : Maiki MarĂn
- Production : ElĂas Querejeta P.C., ChloĂ« Productions, TVE (TĂ©lĂ©vision espagnole)
- Pays d'origine : Espagne/ France
- Langue originale : espagnol
- Durée : 93 minutes
- Sorties : au Festival de Cannes ; Ă Madrid
Distribution
- Omero Antonutti : AgustĂn Arenas, le père
- Sonsoles Aranguren : Estrella enfant
- IcĂar BollaĂn : Estrella (Ă quinze ans)
- Lola Cardona : Julia, la mère
- Rafaela Aparicio : Milagros, la nourrice
- MarĂa Caro : Casilda
- Francisco Merino : Enamorado
- Aurore ClĂ©ment : Laura/Irene RĂos
- Germaine Montero : Doña Rosario
Commentaire
La critique juge El sur (Le Sud) de VĂctor Erice comme un poème inachevĂ©. InspirĂ© par le rĂ©cit d'AdelaĂŻda GarcĂa Morales, le film aurait dĂ» comporter deux parties, mais le producteur ElĂas Querejeta, effrayĂ© par le coĂ»t du projet initial, demanda alors au rĂ©alisateur d'abrĂ©ger le tournage et de monter simplement ce qu'il avait filmĂ© Ă ce moment-lĂ . C'est pourquoi, nous ne verrons jamais ce Sud dont il est question dans le film. Mais, le fait de ne point pouvoir suivre la quĂŞte d'Estrella, la jeune hĂ©roĂŻne, vers ce Sud mythique, n'ajoute-t-il pas une dimension mystĂ©rieuse au film [1]?
Selon MarĂa Adell Carmona, El sur constitue cependant « le plus Ă©mouvant et le plus accessible des films d'Erice, une pièce d'orfèvrerie qui va droit au cĹ“ur et Ă l'intellect. »[2] Comme dans L'Esprit de la ruche, dix ans plus tĂ´t, VĂctor Erice marque sa prĂ©dilection pour le monde de l'enfance. Dans les deux films, « le père est tantĂ´t un somnambule, tantĂ´t une sorte de passager clandestin, qui vit arrachĂ© au prĂ©sent dans la pĂ©nombre et le chuchotement, mais l'enfant s'ouvre sur le monde pour tisser sa toile de la connaissance. »[3] Estrella (IcĂar BollaĂn) est « cette enfant qui idolâtrait un père (Omero Antonutti) auquel elle attribuait des pouvoirs magiques (et) qui se transforme en une adolescente qui a compris que les magiciens et les hĂ©ros n'existent pas. »[4]
En outre, à travers la « figure fantasmagorique d'un homme toujours en transit »[4], le film s'édifie autour d'un contraste poétiquement exprimé entre lumière et obscurité, entre le Sud (associé, en Espagne, à l'Andalousie, terre de chaleur, de sensualité, de profusion et d'extraversion) et le Nord (la Castille, en l'occurrence, terre de froid, de rigueur, d'austérité et d'introversion)[5], entre amour passionnel et famille, entre la vie et la mort. Fidèle à un « style d'écriture classique, le réalisateur innove constamment dans ses jeux de composition, ses cadrages et ses longues séquences à ouverture et fermeture au noir. »[6]
Il faut souligner, ici, le caractère « fortement pictural du film. Les influences de Vermeer ou du Caravage y sont sensibles. »[7] « La magnifique photographie de JosĂ© Luis Alcaine transforme la lumière en un Ă©lĂ©ment physique, palpable, qui joue un rĂ´le fondamental dans les nombreuses transitions et ellipses du film », note MarĂa Adell Carmona[4].
Notes et références
- Emmanuel Larraz : Le cinéma espagnol des origines à nos jours, 7e Art, Collection dirigée par Guy Hennebelle, Les Éditions du Cerf, Paris, 1986.
- M. A. Carmona in : Le cinéma espagnol d'Antxon Salvador, Gremese, Rome, 2011.
- in : Dictionnaire mondial du cinéma, Éditions Larousse, Paris, 2011.
- M. A. Carmona : op. cité.
- Fiche pédagogique Festival Premiers Plans, Le Regard responsable de V. Erice.
- J.-C. Seguin in : Histoire du cinéma espagnol, Éditions Nathan, 1994.
- J.-C. Seguin : op; cité.
Voir aussi
Bibliographie
- Pierre Arbus, Le cinéma de Victor Erice : aventures et territoires d'enfance dans l'Espagne franquiste, Paris, L'Harmattan, coll. « Audiovisuel et communication », , 361 p. (ISBN 978-2-343-12780-4, présentation en ligne).
Liens externes
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Allociné
- Centre national du cinéma et de l'image animée
- (en) IMDb
- (en) LUMIERE
- (de) OFDb
- (mul) The Movie Database