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Le Siège de Paris

Le Siège de Paris est un tableau du peintre et sculpteur français Ernest Meissonnier (1815-1891) spécialisé dans la peinture historique.

Le Siège de Paris
Le Siège de Paris
Artiste
Date
Type
Peinture historique
Technique
Dimensions (H Ă— L)
53,5 Ă— 70,5 cm
Mouvement
No d’inventaire
RF 1249
Localisation

Un moment tragique de l’histoire de Paris

Après la reddition de Napoléon III à Sedan, le , les Prussiens parvinrent aux abords de Paris et en firent le siège du au . Plusieurs tentatives de sortie pour desserrer l’étau allemand se soldèrent par de cuisants échecs. Les Parisiens subirent les rigueurs du siège avec courage, endurant la pénurie alimentaire jusqu’à l’échec des batailles de janvier 1871 après lesquelles, le Gouvernement de la Défense nationale décida de négocier un armistice avec les Allemands.

Le tableau

Ernest Meissonnier commença son tableau en 1870, dès la fin de la guerre mais ne le termina qu’en 1871. Il conçut son œuvre comme un mémorial aux morts célèbres ou inconnus du siège de Paris, mêlant réalisme et allégorie[1].

« J’ai voulu faire une sorte de symphonie héroïque de la France. » a-t-il expliqué.

Le tableau est construit sur une opposition entre la figure centrale de la Ville de Paris et le spectre de la famine, surgissant du ciel enfumé, accompagnée d’un aigle symbolisant l’Empire allemand.

Allégories

La figure allégorique de Paris, prenant les traits d’une femme imposante (en réalité l'épouse du peintre), couverte d'un voile noir et d'une peau de lion (symbole du courage), la main appuyée sur une épée, se dresse derrière une barricade en ruines. Elle est encadrée par un drapeau tricolore en lambeaux, flottant au vent.

Au-dessus d'elle, dans un ciel de nuages et de fumées, l’atmosphère alourdie ne laisse entrevoir aucun espoir. Au-dessus de la barricade, surgit le spectre de la famine et l’aigle prédateur.

Un mémorial du siège de Paris

Au premier plan, couchés sur les palmes du martyr, gisent pêle-mêle nombre de soldats morts ou agonisant : gardes nationaux, mobiles, soldats et marins qui symbolisent la souffrance du peuple tout entier. Meissonnier, avec réalisme a également rendu hommage à certains morts illustres pour leur valeur exemplaire :

  • Dans le coin infĂ©rieur droit, gĂ®t le colonel Picot de Dampierre, commandant les Mobiles de l'Aube, mort au Combat de Bagneux, en , Ă  la tĂŞte de ses hommes partis en mission de reconnaissance. Il est identifiable Ă  son Ă©charpe rouge, sa mort avait suscitĂ© un Ă©moi parmi les Parisiens.
  • Le capitaine NĂ©verlĂ©e, chef d’un bataillon de francs-tireurs tuĂ© Ă  Villiers, est reprĂ©sentĂ© Ă©crasĂ© sous un cheval blessĂ©.
  • Au pied de la figure de Paris, on distingue le gisant du colonel Franchetti, mortellement blessĂ© lors de la sortie de la Marne, le .
  • Le peintre Henri Regnault, se meurt, agenouillĂ© contre le flanc de l’allĂ©gorie qui le protège en soulevant un pan de son voile. Il fut tuĂ© Ă  l'âge de 27 ans pendant la seconde bataille de Buzenval en . Meissonnier a voulu symboliser Ă  travers lui la jeunesse prometteuse dĂ©cimĂ©e par les combats[2].

Un hommage aux anonymes

Meissonnier rend aussi hommage aux anonymes. On peut voir des soldats encore valides poursuivant le combat, à gauche du tableau, ils chargent un canon et sonnent la charge. Il nous montre également les souffrances des civils : un vieillard recherche son fils parmi les cadavres, une mère présente à son mari leur enfant décédé, une femme pleure sur le corps sans vie de son époux[1].

Bibliographie

  • Bertrand Tillier, La Commune de Paris, rĂ©volution sans images ? Politique et reprĂ©sentations dans la France rĂ©publicaine (1871-1914), Seyssel, Champ Vallon, coll. « Époques », , 526 p. (ISBN 2-87673-390-0).

Liens internes

Notes et références

  1. « Le Siège de Paris (1870-1871) », sur musee-orsay.fr (consulté le ).

Liens externes

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