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Le Sauveur

Le Sauveur est un film français réalisé par Michel Mardore et sorti en 1971.

Le Sauveur

Titre original Le Sauveur
RĂ©alisation Michel Mardore
Scénario Michel Mardore adapté de son roman éponyme (Nadja Films Éditions, distribution Denoël)
Acteurs principaux
Sociétés de production Nadja Films
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Drame
Durée 93 min
Sortie 1971

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

En France occupée, dans un petit village, une jeune fille recueille un aviateur anglais légèrement blessé et l'installe, en cachette de ses parents, farouches pétainistes, dans le grenier de sa ferme. Nanette sent vite s'éveiller en elle des sentiments encore inconnus, désir, amour, au contact de cet homme, jeune, beau, qui lui explique que les idées qu'elle a acquises à l'école sur les Anglais et les Allemands sont fausses. Et les journées s'écoulent, heureuses. On oublie presque que la guerre dure depuis quatre ans déjà. Un jour, l'Anglais décide de prendre contact avec un groupe de résistants par l'intermédiaire de monsieur Flouret. Nanette, habituée à la présence de son homme-jouet, furieuse de le voir s'éloigner d'elle, le dénonce à la police. Alors surgit l'invraisemblable : « l'Anglais » lui apparaît revêtu de l'uniforme du chef des SS. Comme elle demeure stupéfaite, le « faux-anglais vrai-allemand » explique à Nanette qu'il s'est servi de son amour et de sa haine de petite fille pour débarrasser la région des maquisards, des résistants qu'elle lui a inconsciemment livrés. Il fait ensuite rassembler la population du village et ordonne à Nanette, compromise, de donner l'ordre d'exécution. Celle-ci éclate en sanglots. Vingt ans plus tard, l'Allemand revient sur les lieux du massacre. Nanette, prématurément vieillie et méconnaissable, le tue.

Fiche technique

Distribution

Critiques

  • « Et c’est tout naturellement que, retrouvant l’histoire (que nous n’avons jamais quittĂ©e), le Mal absolu arbore l’étendard rouge timbrĂ© du soleil noir de la croix gammĂ©e et la pompe funèbre de l’uniforme noir et argent de l’officier SS. PossĂ©dĂ©e du diable, dans le sens mĂ©diĂ©val du terme, la fillette descend en enfer : en proie au vertige de la servitude, elle dĂ©clenche l’ultime cĂ©rĂ©monial dĂ©moniaque, celui de la malĂ©diction totale : le sacrifice du village. On sent bien que le film ne peut s’arrĂŞter lĂ . L’histoire a voulu que le Mal soit dĂ©fait. Il y a eu fin de l’occupation. Devenue femme, « l’occupĂ©e » se libère donc. Mais y a-t-il exorcisme ? Hitler est mort, mais le nazisme ? Et si l’Archange n’était revenu sur les lieux de son crime que pour mourir afin de renaĂ®tre sous une autre forme ? »[1]
  • « C’est donc un film terrible, formidablement Ă©crit, passant insensiblement de la sensualitĂ© rieuse Ă  l’effroi le plus dur. Mardore peint un monde sans pitiĂ© ni pardon. Dans cette campagne ensoleillĂ©e, tous semblent damnĂ©s, de ces paysans collabos, dont certains s’engagent dans la tristement cĂ©lèbre division Charlemagne, jusqu’à l’hĂ©roĂŻne, victime certes, mais qui croit naĂŻvement qu’un coup de fusil pourra supprimer ses remords. »[2]
  • « C’est davantage du cĂ´tĂ© du roman noir britannique (on pense parfois Ă  James Hogg et ses Confessions d’un pĂŞcheur justifiĂ©) qu’il faut chercher d’éventuels points communs. Les SS, dans le film, ne sont que les avatars d’un mal ancestral et, pourrait-on dire, indissociable de l’histoire de l’humanitĂ©. Le contexte historique ne donne pas son sens au rĂ©cit, il ne fait que lui proposer un terrain fertile : Le Sauveur dĂ©crit la corruption de l’innocence d’une manière qui Ă©chappe Ă  toute temporalitĂ©, et place en permanence le film Ă  la lisière du fantastique. Une Ĺ“uvre brillante, puissamment originale. »[3]
  • « Un enjeu de sĂ©duction trouble, voire sadien, entre un rĂ©sistant mystĂ©rieux (l’Allemand Horst Buchholz) et une jeune fille en fleur (Muriel Catala) qui, Ă  ses meilleurs moments, rappelle les grands Chabrol. »[4]
  • "Comme beaucoup de critiques aux cahiers du cinĂ©ma des annĂ©es 1950 et 1960, Michel Mardore succomba Ă  la tentation de la camĂ©ra. Mais Ă  la diffĂ©rence d'un Truffaut, son Ĺ“uvre de rĂ©alisateur se limita Ă  deux films, injustement oubliĂ©s. Suspense psychologique habile sur fonds d'occupation, Le Sauveur (1970) chronique le jeu de sĂ©duction sadien entre un rĂ©sistant mystĂ©rieux et une jeune fille ambigĂĽe, une troublante parabole sur le mal qui, Ă  son meilleur, rappelle les grands Chabrol". Samuel Douhaire, TĂ©lĂ©rama,n°3428,

Ă€ noter

  • Le film est librement inspirĂ© des faits qui sont dĂ©roulĂ©s pendant l'occupation Ă  Oradour-sur-Glane.
  • Jean-Pierre Mocky devait interprĂ©ter le rĂ´le principal de Claude. (source: Jean-Pierre Mocky, Eric Le Roy, Ă©d. BiFi-Durante, 2000).


Liens externes

Notes et références

  1. Jean-Louis Bory, Le Nouvel Observateur
  2. Pierre Murat, Télérama n° 2994,
  3. Éric Senabre, Home Cinéma (no déc/janv 2005)
  4. Samuel Douhaire, Libération,
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