Le Chaudron de l'Estaque
du boulevard Roger-Chieusse.
Destination initiale |
Usine de teinturerie |
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Construction |
XIXe siĂšcle [1] |
Patrimonialité |
Inscrit MH () |
Pays | |
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RĂ©gion | |
DĂ©partement | |
Commune | |
Adresse |
Coordonnées |
43° 21âČ 39âł N, 5° 18âČ 54âł E |
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Description
BĂątiment quadrangulaire en briques enduites datant du 19e siĂšcle, il comporte deux niveaux (voir plan[3]). Au-dessus de la porte, une plaque en pierre gravĂ©e indique « Prudâhomie de pĂȘche â teinturerie » car le lieu Ă©tait la propriĂ©tĂ© de la prudâhomie de pĂȘcheurs de Marseille.
Le prudâhomme de lâEstaque ainsi que lâadjudicataire, « le fermier », habitaient dans ce bĂątiment[4], tandis que l'atelier servait Ă teindre les filets des pĂȘcheurs ainsi que les voiles et cordages qui avaient tendance Ă moisir dans les cales des bateaux sous l'effet de l'humiditĂ© et de la chaleur. Les filets confectionnĂ©s avec des fils de coton (plus anciennement de lin) devaient ĂȘtre trempĂ©s dans un bain dâeau bouillante dans lequel Ă©taient dĂ©versĂ©es des Ă©corces de pin ou de chĂȘne broyĂ©es, appelĂ©es « rusques », afin que les tanins les rendent inaltĂ©rables[4] - [5]. Ce procĂ©dĂ© disparut vers 1960 avec lâapparition des filets en nylon imputrescible[6] et la teinturerie dut fermer ses portes.
Le Chaudron de l'Estaque Ă©tait renommĂ© sur toute la cĂŽte voisine, du port des Goudes jusqu'au port de Carro. L'atelier avait Ă©tĂ© crĂ©Ă© par le syndicat des pĂȘcheurs de l'Estaque, avec l'aide de la prud'homie de pĂȘcheurs de Marseille. Il remplaçait l'ancienne pratique artisanale de teinturerie, peu pratique voire dangereuse, rĂ©alisĂ©e avec les petits chaudrons de chaque pĂȘcheur ou port. Chaque semaine, le jour de teinture (la teinche), les pĂȘcheurs transportaient leurs filets par brouette et par charrette jusqu'Ă l'atelier oĂč ils les faisaient teindre dans les cuves puis sĂ©cher[6].
Les installations, qui ont été conservées, comprennent deux grands chaudrons de cuivre de 3 m3 de contenance fermés par des couvercles en bois, un foyer à bois sous chaque cuve, et des conduites d'eau. Un muret surmonté de rouets en bois sépare les deux cuves.
Le bĂątiment et ses installations intĂ©rieures ont Ă©tĂ© inscrits aux Monuments historiques par arrĂȘtĂ© du [7]. Le site, bien que privĂ©, peut ĂȘtre visitĂ© en prenant contact avec le ComitĂ© d'intĂ©rĂȘt de quartier de l'Estaque[8].Bibliographie
- Atelier de teinture des filets de pĂȘche, dit Prud'homie de pĂȘche Teinturerie ou Le Chaudron, actuellement local associatif : dossier approfondi avec plans et photos (donnĂ©es historiques, gĂ©ographiques, architecturales, juridiques et documentaires) sur POP : la plateforme ouverte du patrimoine (MinistĂšre de la Culture).
- LâEstaque, mon village au temps des pite-mouffe (lire en ligne), Laurent Damonte, Paul Tacussel Ă©diteur, Marseille, 1993 (ISBN 2-903963-67-3)
Article connexe
Références
- Teinturerie de filets de pĂȘche dite " Chaudron de l'Estaque ", sur POP : la plateforme ouverte du patrimoine, MinistĂšre de la Culture.
- Le bas du boulevard Roger-Chieusse Ă©tait anciennement nommĂ© MontĂ©e de la Sardine en rĂ©fĂ©rence Ă l'activitĂ© principale de pĂȘche de l'ancien village.
- Plans du rez-de-chaussée et du 1er étage, sur POP : la plateforme ouverte du patrimoine, MinistÚre de la Culture.
- Le Chaudron de l'Estaque, sur Le Petit Estaquéen, 8 juin 2011.
- Cuves Ă bouillir le tanin (photo), sur POP : la plateforme ouverte du patrimoine, MinistĂšre de la Culture.
- LâEstaque, mon village au temps des pite-mouffe, Laurent Damonte, Paul Tacussel Äditeur, Marseille, 1993, (ISBN 2-903963-67-3) p.45-46
- Notice no PA13000021, base Mérimée, ministÚre français de la Culture
- ComitĂ© d'intĂ©rĂȘt de quartier de l'Estaque, site officiel.