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Le Bunker de La Rochelle

Le Bunker de La Rochelle ou Musée rochelais de la Dernière Guerre[1] est un musée français situé dans la ville de La Rochelle, en Charente-Maritime.

Musée rochelais de la Dernière Guerre
Fonctionnement
Statut
Carte

Présentation

Le Bunker de La Rochelle est un musée sur la Seconde Guerre mondiale, qui traite de l'occupation de la ville de La Rochelle et de ses alentours entre 1939 et 1945. Ce musée comporte une riche collection d'objets, ainsi que de nombreuses photos, documents et vidéos. Autrefois ouvert occasionnellement, Le Bunker se visite tous les jours, sans rendez-vous depuis 2013.

Ce musée est un ancien Bunker original construit durant la guerre 39-45 afin d'y loger les commandants des U-Boote dont les sous-marins étaient stationnés dans la Base sous-marine de La Rochelle.

Histoire

L'HĂ´tel des Ă©trangers

En 1847, l'hĂ´tel est appelĂ© HĂ´tel des Étrangers. Le , l’HĂ´tel est rachetĂ© par Baptiste Menez. Le , RenĂ© Menez lui succède.

Dès son arrivée à La Rochelle en 1940, l'armée allemande réquisitionne l'Hôtel des étrangers situé en plein centre ville, puis le réserve à la Kriegsmarine en pour loger les commandants et les officiers des sous-marins. L’établissement de 75 chambres étant devenu trop petit, les deux immeubles situés aux numéros 8 et 10 de la rue des Dames sont à leur tour réquisitionnés et leurs occupants sont relogés dans la ville.

Ces deux immeubles sont rasĂ©s et un trou est creusĂ© afin d'y construire un bunker. Un nouvel immeuble est reconstruit au-dessus de ce bunker et devient une extension de l’HĂ´tel des Étrangers.

À la fin de la guerre, Philippe Menez récupère l’Hôtel, y compris l’extension, et l’exploite jusqu'à sa fermeture en 1975.

En 1981, l’hôtel est racheté par un promoteur immobilier, et la partie la plus ancienne est rasée. Aujourd’hui, ce sont deux résidences, la résidence du Vieux Marché et la résidence des Trois Fuseaux, qui se trouvent à l’emplacement de l’ancien Hôtel des Étrangers.

Le Bunker[1]

Rue des dames

Dès son arrivĂ©e Ă  La Rochelle en , l’armĂ©e allemande rĂ©quisitionne l’HĂ´tel des Étrangers. En , il est rĂ©servĂ© Ă  la marine allemande qui dĂ©cide de construire ce bunker, attenant Ă  l’hĂ´tel : il devra servir d’abri, en cas de bombardement, Ă  l’amiral commandant la base sous-marine et aux officiers des sous-marins de la 3e flottille qui vont sĂ©journer dans l’hĂ´tel Ă  partir de novembre.

La construction du bunker, qui va durer jusqu’en , est confiĂ©e Ă  l’entreprise du bâtiment allemande Hanbuch & Sohn, sous-traitante de l’Organisation Todt. Les deux petits immeubles aux numĂ©ros 8 et 10 de la rue des Dames situĂ©s dans le prolongement de l’hĂ´tel sont alors rĂ©quisitionnĂ©s et leurs anciens habitants relogĂ©s ailleurs dans La Rochelle. Ces deux immeubles sont rasĂ©s et des pelleteuses font une grande excavation Ă  la place, oĂą sera construit ce bunker de 280 m2 avec des murs de protection de m en bĂ©ton armĂ©. Il comporte deux grandes chambrĂ©es pour un total de 62 officiers et six chambres individuelles notamment pour deux amiraux, un grand bar, un bureau, un local technique et des sanitaires. Sur le bunker est construit un nouvel immeuble pourvu de tout le confort moderne, toujours en place aujourd’hui, qui devient une extension de l’hĂ´tel. Les deux seuls accès au bunker se font par l’hĂ´tel des Étrangers.

La ville de La Rochelle va connaĂ®tre près de 350 alertes aĂ©riennes de jusqu’au , l’abri a donc beaucoup servi. Le centre-ville historique ne fut heureusement jamais bombardĂ©, les 42 raids de bombardement alliĂ©s ayant Ă©tĂ© tous menĂ©s contre la base sous-marine de La Pallice et l’aĂ©rodrome de Laleu. A la LibĂ©ration le , après le 5e siège de la ville, le bunker est rĂ©utilisĂ© quelque temps par la Marine Nationale. N’ayant pas d’ouverture sur la rue, ses accès sont ensuite fermĂ©s par M. Menez, propriĂ©taire de l’HĂ´tel des Étrangers. Le bunker est alors oublié…

En 1982, l’hĂ´tel est rachetĂ© par un promoteur immobilier qui dĂ©couvre le bunker. L’ancien hĂ´tel est rasĂ© et un immeuble de logement reconstruit Ă  la place, mais que faire du bunker ? Le projet est de le compartimenter en petites caves pour les appartements privatifs du dessus. M. Jean-Luc Labour, travaillant Ă  l’Office du Tourisme de La Rochelle, apprend alors l’existence de ce bunker restĂ© dans son Ă©tat d’origine, le visite et l’achète au promoteur immobilier, ce qui Ă©vite ainsi sa dĂ©naturation. En 1984, ayant rĂ©uni une collection de photos et de matĂ©riel d’époque, il l’ouvre au public comme « MusĂ©e rochelais de la dernière guerre Â» pendant 10 annĂ©es, de mai Ă  septembre. Ă€ partir de 1994, le bunker n’est ouvert qu’occasionnellement pour les « Rondes de Nuit Â» organisĂ©es par l’Office du Tourisme, les « JournĂ©es du Patrimoine Â» et les « DĂ®ners de guerre Â» animĂ©s par M. Labour. Fin 2012, Luc et Marc Braeuer, dĂ©jĂ  crĂ©ateurs de deux musĂ©es en Loire-Atlantique et dans La Manche, aidĂ©s par une Ă©quipe d’amis et de passionnĂ©s d’histoire, le rĂ©amĂ©nagent. Le bunker est de nouveau ouvert au public depuis .

Le bar du Bunker

Le bar du bunker de la 3e flottille de sous-marins allemands était très fréquenté par ses officiers, logés juste au-dessus dans l’Hôtel des Étrangers, lors des 350 alertes aériennes subies par La Rochelle. En dehors des alertes, le bar était également ouvert, il accueillait régulièrement des officiers de l’armée de l’Air installés à l’hôtel des Étrangers ou invités par les sous-mariniers. Leurs fêtes étaient très arrosées pour célébrer le retour victorieux d’un équipage ou les veilles de départ en mission, qui pouvaient durer plus de deux mois en mer. D’autant que, à la suite des progrès techniques alliés en matière de lutte anti sous-marine, à partir de l’espérance de vie d’un sous-marinier allemand en opération n’est que de trois semaines en moyenne.

Le bar est restĂ© intĂ©gralement dans son Ă©tat d’origine avec son carrelage, son faux plafond et ses boiseries murales, ce qui est un cas unique en France. Il a Ă©tĂ© entièrement dĂ©corĂ© de fresques marines par deux artistes civiles allemandes originaires de Hambourg. Ă‚gĂ©es de 22 ans dĂ©but 1942, elles travaillaient comme dĂ©coratrices dans le magasin de mode Jung & Ferley quand elles ont rencontrĂ© dans la rue un officier de la marine allemande affectĂ© Ă  La Rochelle. Il les a convaincues de venir en France pour dĂ©corer leurs lieux de vie. Ces deux artistes, embauchĂ©es par la marine, ont laissĂ© leur signature sur le mur en bois : Chèr pour Annie ChèriĂ© descendante d’un huguenot français Ă©migrĂ© en Allemagne pour fuir les persĂ©cutions religieuses et Mon. pour Ruth Monsheimer. Après leur sĂ©jour Ă  La Rochelle oĂą elles Ă©taient surnommĂ©es Max et Moritz, elles ont continuĂ© Ă  travailler Ă  Saint-Nazaire jusqu’en pour dĂ©corer les casernements des sous-mariniers de la 6e flottille. Elles ont suivi l’exode des U-Boots en Norvège et ont peint des fresques Ă  Bergen puis Oslo jusqu’en . Elles ont ensuite dĂ©corĂ© pendant quelques mois les foyers des soldats britanniques stationnĂ©s en Norvège avant de revenir en Allemagne.

Notes et références

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