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Laurent Chambert

Laurent Chambert[1] est un artiste plasticien et compositeur de musique français, nĂ© le Ă  Saint-Étienne. Pour dĂ©crire la nature de son travail artistique FrĂ©dĂ©ric ValabrĂšgue[2] dit de lui en 1999 qu'il « crĂ©e des volumes virtuels, des volumes en puissance qui n’ont ni masse ni poids. » Plus loin, il prĂ©cise « des volumes dont la vĂ©ritable matĂ©rialitĂ©, Ă©paisseur ou profondeur consisterait en leur inscription dans un tissu urbain ou un rĂ©seau d’échanges. »[3] L'historien d’art Pascal Pique avait pressenti ce dĂ©placement dĂ©crit dans un article consacrĂ© Ă  l'artiste et publiĂ© dans la revue Blocnotes[4] en 1994 avec cette intention « d'articuler dans un mĂȘme mouvement des repĂšres (images tirĂ©es des medias, systĂšmes de reprĂ©sentation de l'univers) et un Ă©tat de conscience perceptive. »[5]. À partir de 2001, date de sa rencontre avec l'auteur interprĂšte Marie Möör, il revient Ă  la musique et lance Rose et noire puis en 2007, The Other Colors : la crĂ©ation musicale reconfigure son activitĂ© artistique sans pour autant le soustraire Ă  des prĂ©occupations dĂ©jĂ  engagĂ©es.

Laurent Chambert
Autoportrait au planisphĂšre
Naissance
Nationalité
Française
Activités
Arts plastiques
Autres activités
Musique
Partenaire
Mouvement
Distinction

Biographie

1993 (année charniÚre)

AprĂšs des Ă©tudes de piano classique, Laurent Chambert Ă©tudie Ă  l’École Nationale SupĂ©rieure des Beaux-Arts de Saint-Étienne (devenue l'ESADSE)[6]. En 1990, premiĂšre exposition personnelle, Le Comptoir Linier, Marseille. En 1991, il s'installe Ă  Paris et Ă  l'occasion d'un dĂ©mĂ©nagement, organise une exposition dans l'appartement qu'il quitte : NumĂ©ro 61. C'est ainsi qu'il expĂ©rimente une premiĂšre configuration oĂč l'objet de l'exposition tient plus de la confrontation entre les visiteurs que de ce qui est exposĂ©. « Le studio, vidĂ© de toute singularitĂ©, est Ă©clairĂ© par un luminaire, boĂźte en plexiglas, poncĂ©e, opacifiĂ©e de couleur blanche, dont la forme reprend les volumes de l’appartement »[7] indique la notice de l'Ɠuvre dĂ©sormais dans les collections du FRAC Centre. Il ne reste que ce qui a pu ĂȘtre dĂ©tachĂ© : la photographie de l'annonce de location ayant servi de carton d'invitation, la boĂźte Ă©teinte, les dessins d'architecte comme mĂ©moires de l'implantation. NumĂ©ro 61 sera exposĂ© dans diffĂ©rentes situations et notamment confrontĂ©e dans la mĂȘme salle en 1995, Ă  la maquette de la commande publique communĂ©ment appelĂ©e Colonnes de Buren de l'artiste Daniel Buren et Ă  la maquette du Parc de la Villette de l'architecte Bernard Tschumi pour l'exposition collective Artistes-Architectes[8], Le Nouveau MusĂ©e (devenu l'IAC)[9].

En 1993, il rĂ©alise trois expositions personnelles dont AthĂ©nĂ©um dans l'espace d'exposition de l'UniversitĂ© de Dijon oĂč il invite Gilles Sivilotto[10], compositeur de musique, Ă  collaborer pour une crĂ©ation appelĂ©e TĂ©lĂ©vision. L'Ɠuvre est acquise et exposĂ©e dans les collections du MusĂ©e Les Abattoirs Ă  Toulouse. La sculpture est ainsi dĂ©crite : « Le moniteur Ă©met un continuum de "neige" entrecoupĂ© par un flash rĂ©current visible au travers de la lentille de Fresnel. »[11] La musique est une transposition sonore du phĂ©nomĂšne visuel ; elle a Ă©tĂ© post-produite au studio du GMEM (Groupe de musique expĂ©rimentale de Marseille). Un livret accompagnĂ© de la musique sur CD Audio est publiĂ© en 1995, Editions Francis Mary & Bruno Van Lierde, Bruxelles. Un film vidĂ©o Retransmission est rĂ©alisĂ© en 2002 par Laurent Chambert Ă  l'occasion de l'exposition L'Art vu Ă  distance No 2, Art et TĂ©lĂ©vision, Ɠuvres choisies, 1958-2002 au FRAC Limousin Ă  Limoges. Ce document prĂ©sente TĂ©lĂ©vision « simultanĂ©ment et Ă  distance au MusĂ©e de Toulouse dans le cadre de l'exposition Des Ɠuvres Ă  vivre, nouvelles acquisitions contemporaines »[12]. Un exemple de dĂ©veloppement qui fait du travail de Laurent Chambert comme un perpĂ©tuel mouvement sans que cela pour autant compromettre les formes fixĂ©es par l'artiste. Retransmission documente la sculpture TĂ©lĂ©vision pour ce qu'elle est : un objet exposĂ© dans une exposition d'Art contemporain pour un public curieux d'Art contemporain et simultanĂ©ment, en incluant dans les images l'Ă©quipe de tĂ©lĂ©vision (France 3 Limousin) venue faire un reportage, le film se raccorde Ă  un autre point de vue possible, celui du tĂ©lĂ©spectateur : l'exposition, l'Ɠuvre, l'artiste apparaissent comme sujets dans le journal tĂ©lĂ©visĂ© (19/20, France 3). En projetant le film Retransmission Ă  Toulouse pour pallier l'absence matĂ©rielle de TĂ©lĂ©vision, Laurent Chambert offre un mode de prĂ©sence Ă  distance pour ainsi dire augmentĂ© ; ceci rĂ©servĂ© Ă  l'acuitĂ© des regardeurs. La collaboration entamĂ©e avec Gilles Sivilotto se poursuit en 2004 avec l'enregistrement Du sable dans les yeux[13] : 20 minutes de musique Ă©lectronique dĂ©veloppĂ©e Ă  partir d'une forme couplet/refrain instrumental devenant motif. Dans un entretien publiĂ© dans ResMusica en 2009, Laurent Chambert prĂ©cise la configuration de l'Ă©change en expliquant « avoir travaillĂ© avec Gilles Sivilotto en lui proposant un objet ayant une identitĂ© sonore trĂšs marquĂ©e. Il l’a dĂ©veloppĂ© et prĂ©sentĂ© sous des angles nouveaux et surprenants. »[14] En 2006, Gilles Sivilotto compose le titre Toujours manquĂ© pour l'album TracĂ© dans le bleu[15] de Rose et noire sorti en 2006.

Pour revenir Ă  1993, Laurent Chambert conçoit cette annĂ©e lĂ  Thermographies, une proposition prĂ©sentĂ©e au CollĂšge Marcel Duchamp Ă  ChĂąteauroux. Il s'agit d'une projection de quatre-vingt diapositives avec, rĂ©currente, une figure de piĂ©ton rouge (feu de circulation) inscrite sous une trame verte. Pascal Pique prĂ©cise l'image comme le : « support d'une projection dans la projection, cette image enregistre des vues en coupe faciale d'un revolver fragmentĂ© en plans qui apparaĂźt au niveau du plexus de la silhouette. »[5] PlacĂ©e derriĂšre le projecteur, un collage horizontal d'images dĂ©coupĂ©es est prĂ©sentĂ© Ă  la lecture. Une publication appelĂ©e Thermographies[16], sera publiĂ©e en 1994 avec le soutien de l’École nationale supĂ©rieure des beaux-arts de Paris. Thermographies fait partie des collections de l'Institut d'Art Contemporain[17] de Villeurbanne depuis 1997.

2001 (retour Ă  la musique)

En 2001, il développe le projet musical Rose et noire avec l'auteur interprÚte Marie Möör et en 2007, The Other Colors. En 2008, il est lauréat du Qwartz Expérimentation/Recherche[18] pour un album personnel de musique électroacoustique appelé Suspense[19].

Expérimentation musicale

En 2009, Laurent Chambert dĂ©veloppe au cours de l'annĂ©e et dans le cadre d'une rĂ©sidence La SociĂ©tĂ© de CuriositĂ© Ă  Paris, le set de musique improvisĂ©e appelĂ© Et si nous cessions d'avoir peur[20] : il s'agit principalement d'utiliser les sons et les images des flux tĂ©lĂ©visĂ©s en temps rĂ©el, « l’ouverture est lancĂ©e avec le direct du journal de 20 heures »[20]. Parmi les nombreuses expĂ©riences musicales utilisant des sources mĂ©diatiques retenons celle de John Cage qui en 1956 propose dĂ©jĂ  avec Radio Music[21] d'explorer le brouhaha radiophonique. Afin de dĂ©gager une spĂ©cificitĂ©, la matiĂšre sonore retransmise est progressivement filtrĂ©e par Laurent Chambert jusqu'Ă  passer comme Ă  l'arriĂšre plan (devenir inaudible) Ă  l'Ă©gale de l'image elle aussi rĂ©ceptionnĂ©e et pixelisĂ©e jusqu'Ă  ne plus ĂȘtre qu'un monochrome : « au bout d’un temps, la rĂ©solution de l’image change ; il ne s’agit pas d’un zoom, le cadre gĂ©nĂ©ral ne se modifie pas. Il y a seulement un nombre moins important de pixels pour assurer la dĂ©finition entiĂšre de l’image. Le visuel devient par consĂ©quent abstrait (illisible) tout en conservant la vibration du flux qui continue Ă  ĂȘtre transmis »[20]. La logique instrumentale est ici employĂ©e pour littĂ©ralement soustraire, amĂ©nager un espace silencieux (vide, Ă  occuper), « l'espace se retourne littĂ©ralement et il contient Ă  nouveau ce qui se passe »[20]. Pour Laurent Chambert, cela permet d'accueillir et d'Ă©couter d'autres musiciens ou intervenants : six dates avec notamment NoĂ«l AkchotĂ©, Marin Favre, Franck Vigroux, Samuel Zarka, Marie Möör[22].

En 2011, une variante du projet est adaptée par Laurent Chambert avec la collaboration d'Eric Périer sous le nom de Enfin dehors. Quatre dates sont organisées à La Java et accueillant Alexandre Bellenger avec Avril Wipago, Trami N'Guyen, Margot Dorléans et Rémi Durupt, Erik Minkkinen, Valentina Traianova, Kassel Jaeger, Christian Zanési.

Toujours en 2011, Laurent Chambert produit à partir de l'inspiration Et si nous cessions d'avoir peur, une version studio Et Si[23] : 21 titres sont publiés au cours de l'été 2011. Les titres correspondent à 21 dates de l'année 2001 et ils reprennent chacun la bande son (transformée) du journal télévisé correspondant.

Expositions

Live

Bibliographie

Multimedia

Discographie

Laurent Chambert

  • 2004 : Du sable dans les yeux (Avec Gilles Sivilotto, CD, LAC)[38]
  • 2007 : Quelle heure est-il? (DVD, Art For Humans Gallery)
  • 2007 : Suspense (CD Album, Art Ă  l'HĂŽpital, Qwartz 2008)[19]
  • 2008 : EurĂȘka (CD Album, rĂ©alisĂ© dans le studio de l'INA-GRM, Paris)[39]
  • 2010 : De vie ou de mort (Revue L'Angoisse + Digital, LAC)
  • 2012 : When the cat is away the mice will play (Tape, Blue Tapes, Londres - Digital, LAC)
  • 2013 : Les Vers de la Mort (Un texte d'HĂ©linand de Froimont interprĂ©tĂ© par Marie Möör sur des musiques de Jac Berrocal, Jack Belsen, Joachim Montessuis, Gaspar Claus, Olivier Mellano, Laurent Chambert, Digital + CD Album, LAC)[40]

Rose et Noire

The Other Colors

Notes et références

  1. (BNF 16079483)
  2. Frédéric ValabrÚgue, Biographie, P.O.L
  3. Laurent Chambert, Le cercle nautique de PĂ©kin no 2, Bulletin, Marseille, Avril 1999
  4. Revue Blocnotes – Expo Expander 1.0, par Jean-Max Colard, Les Inrocks, 1999
  5. Thermographies, Pascal Pique, Blocnotes art contemporain no 5 - DĂ©rives d'hexagone, 1994
  6. Site officiel : École supĂ©rieure d'art et design Saint-Étienne
  7. Notice : no 61, Collection Art et Architecture, FRAC Centre
  8. Artistes, architectes : Nouveau Musée - IAC, Villeurbanne, BibliothÚque Kandinsky, Centre Pompidou
  9. Site officiel : Institut d’art contemporain, Villeurbanne, Rhîne-Alpes
  10. La Vignette : Gilles Sivilotto par Aude Lavigne, France Culture
  11. « Collection »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), MusĂ©e, Les Abattoirs
  12. Laurent Chambert - under construction, Google Open Gallery
  13. Du sable dans les yeux, Discogs
  14. Laurent Chambert, compositeur, par Isabelle Perrin, ResMusica, 10 juin 2009
  15. Rose et noire - Tracé dans le bleu, Discogs
  16. Thermographie, BibliothĂšque Kandinsky, Centre Pompidou
  17. Laurent Chambert, Collection de l'Institut d'Art Contemporain (IAC)
  18. De Qwartz 8 Ă  Qwartz 1, Qwartz Electronic and New Music Awards
  19. (BNF 44215229)
  20. Laurent Chambert, playliste ou ne pas ĂȘtre, Droit de CitĂ©s, 2 octobre 2009
  21. John Cage, Radio Music, Ressources, IRCAM
  22. Laurent Chambert, prospectives, La Société de Curiosités
  23. Et si, The Other Colors, Souncloud
  24. Programmes d’art vidĂ©o et multimĂ©dia dans l’espace public, Marseille, Videospread
  25. Archives : Expositions : Chantier du Quotidien, Les Abattoirs
  26. Atheneum 83-93 : 10 ans d'expositions, CNRS, Bibliographie d'Histoire de l'Art, (ISBN 2840660121)
  27. | Thermographies, BibliothĂšque Kandinsky, Centre Pompidou
  28. SignalĂ©tique de l’image par Luk Lambrecht, ExposĂ© no 2, Editions HYX, (ISBN 2-910385-01-9)
  29. Laurent Chambert, mémoires vives no 1 & Le Moteur CD-Rom, : éc/art S : no 1, Editions Ec/art S, 2000
  30. | Moly Sabata, BibliothĂšque Kandinsky, Centre Pompidou
  31. Videogames, DVD, Michel Mallard, Fondation Musée d'art moderne Grand-Duc Jean, Luxembourg, 2003
  32. Popisme and the show goes on, Editions la passe du vent, (ISBN 2845620837)
  33. 1996 - 2006 : 3° époque - La collection, FRAC Limousin
  34. Rien ne va plus depuis que l'art est sommé de s'expliquer, par Laurent Chambert, Terrafemina (Choix de la Rédaction), 2012
  35. Art et Architecture, Collection du FRAC Centre, Editions HYX, Orléans, 2013 (ISBN 978-2-910385-72-9)
  36. | mémoires vives, BibliothÚque Kandinsky, Centre Pompidou
  37. T256 : un atelier de Laurent Chambert, Revue Droit de Cités, 2010
  38. (BNF 44215221)
  39. (BNF 44215225)
  40. (BNF 44215213)

Liens externes

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