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Laurence Dermott

Laurence Dermott, né en 1720 dans le Comté de Roscommon en Irlande et mort à Londres en 1791, fut commerçant, écrivain et grand secrétaire de la Grande Loge des Anciens. Il joua un rôle majeur dans la constitution d'une partie la franc-maçonnerie spéculative par son œuvre l'Ahiman Rezon. La Grande Loge unie d'Angleterre hérite de l’implication de Dermott à l'époque de la querelle des « Anciens » et des « Modernes ».

Laurence Dermott
Naissance
Comté de Roscommon, Drapeau de l'Irlande Irlande
Décès
Londres, Angleterre
Nationalité Irlandais
Activité principale
Peintre et commerçant de vins
Autres activités
  • Grand secrétaire de la Grande Loge des anciens (1752)
  • Grand maître de la Grande Loge des anciens (1771, 1783)
Conjoint
Elizabeth Dermott
Famille
Fils de Thomas Dermott

Compléments

Auteur de l’Ahiman Rezon, constitutions maçonniques.

Biographie

Irlandais catholique, Laurence Dermott est né fils de Thomas Dermott, armateur et marchand de vin prospère[n 1]. Bien que la famille négociait les marchandises à partir de Dublin, Laurence est probablement né dans la maison familiale prêt de Strokestown, dans le comté de Roscommon. La famille Dermott semble à l'époque impliquée dans le commerce international et plus particulièrement dans le domaine du vin et des navires[1].

En 1748, il quitte l’Irlande afin d'immigrer en Angleterre, à Londres, où il travaille comme peintre (« journeyman painter »). Son déplacement est éventuellement en vue d'élargir l'entreprise de son père et donc au bénéfice des affaires familiales[1]. Quelques années plus tard il devient marchand de vin, comme son père.

Parcours maçonnique

Dessin à la main de Laurence Dermott dans le premier volume du « Minute Book », datant de 1752, de la Grande Loge des anciens.

La réputation de Lawrence Dermott provient surtout de son influence dans la franc-maçonnerie anglaise, et particulièrement dans celle des « Anciens » du XVIIIe siècle[2].

Laurence Dermott est initié en 1740, à 20 ans[n 2] dans la loge no 26 à Dublin dont il deviendra, après avoir occupé divers postes d'officier, vénérable le [3].

À son arrivée à Londres en 1748, Dermott rejoint une loge des « Modernes » mais il adhère rapidement à une loge irlandaise non affiliée, « dissidente »[4]. La capitale britannique est alors l'un des métropoles qui compte le plus de francs-maçons. Depuis 1717, ceux-ci sont pour la majorité sous la juridiction de la première Grande Loge d'Angleterre. Les frères irlandais y sont également ralliés jusqu'à ce qu'après certains désaccords et mécontentements, autour de questions religieuses et de pratique maçonnique[n 3], ils entreprennent la création de loges indépendantes[1]. Dermott adhère ainsi à l'une d'entre elles.

Première pages de lAhiman Rezon, ouvrage publié en 1756.

En 1751, il rédige les constitutions de l'Ancienne Grande Loge d'Angleterre[5], rassemblées sous le titre de Ahiman Rezon - ouvrage doctrinal et pamphlétaire à la fois. Le livre connaîtra de nombreuses éditions dont la première en 1756 [n 4]. En , environ 70 à 80 loges irlandaises, dites dissidentes, se joignent aux « Anciens ».

En 1752, Dermott fonde un « Grand Comité », structure maçonnique comprenant plusieurs loges d'Angleterre dont six loges à Londres et quelques-unes dans les colonies anglaises[2]. Le , l'organisme devient la Grande Loge des Anciens Maçons, dont il se nomme grand secrétaire[6]. Lorsqu'il quitte cette fonction en 1771, il devient grand maître adjoint. En 1777, ne renouvelant pas sa grand maîtrise, il sort du corps de direction de l'obédience et effectue un second mandat de 1783 à 1787.

Ce serait grâce à ses fondements et son activisme d'alors que la Grande Loge unie d'Angleterre, lors de l'acte d'union plus de 20 ans après, hérite de l'infrastructure des « Modernes » et intègre des formes du rituel des « Anciens »[n 5] - [7]. Pour certains auteurs, il aurait joué un rôle important dans l'élaboration du Rite de l'Arche royale (Royal Arch), chapitre de hauts grades maçonniques du Rite d'York. Les historiens anglais sont très élogieux sur la personnalité du franc-maçon irlandais. Par exemple, Robert Freke Gould écrit à son propos : « Comme administrateur, il déploya des qualités que nous ne trouvons réunies dans aucun autre membre de l'Ordre, soit avant, soit après... Il fut la vie et l'âme et de l'organisme auquel il fut si étroitement associé. »[8]

Laurence Dermott a une forte personnalité, qui lui fait de nombreux ennemis. Il doit d'ailleurs se défendre à la grande loge concernant des reproches de ne pas être un franc-maçon initié de manière régulière (« regularly initiated freemason »). Son accusateur, qui faisait référence à l'atelier mère irlandais de Dermott[n 6], fut banni de la grande loge.

Les trente dernières années de sa vie indiquent qu'il pratique des activités relatives à l’enseignement de la franc-maçonnerie et à l'étude de celle-ci.

Notes et références

Notes

  1. Thomas Dermott (1700-1784) est célèbre pour ses importantes négociations réussies sur les quais d'Usher (Usher's Quay), à Dublin
  2. Son initiation maçonnique précoce peut indiquer qu'il suit alors une certaine tradition familiale.
  3. Les francs-maçons irlandais ont en particulier insister sur l'initiation des membres aux hauts grades maçonniques, tel le chapitre de l'Arche royale, afin de marquer le perfectionnement des maçons au-delà du niveau de maître. Alors qu'il habite Dublin, Laurence est admis à l'Arche royale en 1746. La Grande Loge d'Angleterre s'est opposée à cette pratique qu'elle considère comme irrégulière.
  4. Dans la version de 1764, il introduisit plusieurs paragraphes à propos d'une polémique concernant les « Modernes ».
  5. Et notamment le grade de « Maçon de l'Arche royale »
  6. À propos des divergences de pratique maçonnique, voir la note 1.

Références

  1. (en) Ken Mac Dermot Roe, « Freemasony and the MacDermots », sur http://www.macdermotroe.com,
  2. Daniel Ligou, 2012, p. 342
  3. Albert Mackey, 1906, p. 275
  4. (en) Yasha Beresinger, « Laurence Dermott : Extraordinary Man and Mason », sur http://www.intercol.co.uk, (consulté le )
  5. (en) « Ancient Grand Lodge », sur http://www.freemasons-freemasonry.com
  6. (en) « Biography : Laurence Dermott », sur http://freemasonry.bcy.ca,
  7. (en) H. L. Haywood, « An Account of the "Ancient" Grand Lodge », The Builder Magazine, no 4, (lire en ligne)
  8. Robert Freke Gould, 1886 - chapitre 2

Annexes

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Document utilisé pour la rédaction de l’article (en) Robert Freke Gould, The history of freemasonry, vol. 2, Londres, Caxton, (lire en ligne).
  • Document utilisé pour la rédaction de l’article Daniel Ligou (dir.), Dictionnaire de la franc-maçonnerie, Presses Universitaires de France - PUF, coll. « Quadrige », , 1357 p. (ISBN 978-2130550945).
  • (en) Albert Gallatin Mackey, Encyclopedia of Freemasonry : It's Legends and Traditions, , 436 p. (ISBN 978-0766147195).

Articles connexes

Liens externes

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