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Laugier d'Agoult

Laugier d'Agoult, (?-v.1130), dit Laugerius ou Leodegarius, est un Ă©vĂŞque d'Apt (1103-v.1130[1]), issu de la famille d'Agoult

Laugier d'Agoult
Biographie
Décès
Activité

Biographie

Ce fut l'un des plus grands évêques d'Apt. Au cours de son épiscopat, il fit d'importantes donations aux abbayes de Cluny et de Saint-Victor de Marseille. Bienfaiteur insigne de son diocèse, auquel il attribua une grande partie de ses biens, il dota aussi la mense de son Chapitre cathédral.

Origines

Laugier (Laugerius, Leodegarius) est le fils de Rostain/Rostang Ier d'Agoult et de Gisla/Gisle de Nice, fille de Raimbaud de Nice[2] - [3].

Un des prélats de la première croisade

Adhémar de Monteil à la tête de ses croisés

Neveu d'Alfant, évêque d'Apt, les commentateurs du Cartulaire de l'Église d’Apt voient en lui l'évêque d'Apt qui participa à la première croisade avec son frère Rambaud, seigneur de Sault et de Simiane[4]. Aux côtés de Raymond de Saint-Gilles, comte de Toulouse et d'Adhémar de Monteil, évêque du Puy-en-Velay et légat pontifical, ils répondirent à l'appel du pape Urbain II et rejoignirent Godefroi de Bouillon à Constantinople[5]. Le fameux Voile de Sainte-Anne, aurait donc été rapporté par Laugier en tant que trophée pris sur les mahométans[6].

Le bâtisseur

L'évêque Laugier continua de faire réédifier et restaurer la chathédrale d'Apt dont la reconstruction avait commencé sous l'épiscopat de son oncle. On lui attribue - ainsi qu'à son frère Rambaud- l'édification de la Rotonde de Simiane.

L'organisateur de la protection militaire d'Apt

En 1113, Laugier, par un acte solennel rédigé en présence de tout son clergé et des nobles du pays d'Apt, confirma l'appartenance des châteaux de Saignon à son Église. Dénommés la Roche, Méjanne ou Tartamolle et Grugières, ces châteaux installés au sommet du fameux Rocher, commandaient et contrôlaient la cité julienne[7].

L'évêque, premier seigneur féodal

Le rocher de Saignon où furent construits les châteaux de la Roche, Tartamolle et Grugières

Vers 1120, les trois châteaux de Saignon furent inféodés par Laugier après hommage à sa parentèle de la maison d'Agoult-Simiane. Au cours de l'automne de cette même année, l'évêque remit en fief son château de Clermont, au-dessus d'Apt, à ses neveux Guirand, Bertrand et Rostaing qui lui jurèrent fidélité. Deux ans plus tard, en échange de leur hommage, Laugier céda à ses trois neveux la moitié du château de Gordes, dans le diocèse de Cavaillon, ainsi que la Grande Tour d'Apt en y ajoutant une partie de la cité contre 500 sous melgoriens[8].

La restructuration des églises du diocèse

Entre 1117 et 1122, l'évêque Laugier et Rodolphe, abbé de Saint-Victor, s'échangèrent un certain nombre d'églises à Céreste, à Gargas et à Bonnieux avec leurs terres (cultes ou incultes), leurs vignes, leurs vergers et leurs eaux. Ils se réservaient seulement les droits et les cens de celles-ci.

La création des canonicats ruraux

En 1125, Laugier donna à Notre-Dame d'Apt et à son chapitre cathédral les églises rurales de son diocèse : Croagnes[9], Saint-Saturnin-lès-Apt, Caseneuve, Gignac, Simiane, Montsalier, Banon et Villars. En contrepartie, un ou deux chanoines devaient résider sur place et aider le curé de la paroisse dans son ministère. L'évêque se réservait le quart des dîmes, le droit de synode, les droits d'hospice et la justice.

Ĺ’uvre

Laugier d'Agoult est à l'origine du recueil des actes du Cartulaire dont l'original fut conservé jusqu'en 1773 sous le titre Custodite sicut scitis.

Blasonnement

Blason habituel des Agoult

Ses armes furent « bĂ©lier de sable en champ d'or Â»[10]

Notes

  1. Il disparaît des textes du Cartulaire d'Apt entre 1125 et 1130.
  2. Marie-Pierre Estienne, Châteaux, villages, terroirs en Baronnies Xe – XVe siècle, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, , 287 p. (ISBN 978-2-82182-761-5, lire en ligne), p. 36. ([PDF] lire en ligne).
  3. Jean-Hervé Foulon, Mariacristina Varano, « Réforme et épiscopat en Provence. Étude comparée des cas de Gap et de Sisteron au milieu du XIe siècle », Cahiers de Fanjeaux, no 48,‎ , p. 311-342, dont page 319 (lire en ligne).
  4. Les chroniques de la première croisade cite sans donner son nom un évêque d'Apt qui fit le «sainct voyage d'oultre-mer» et son frère Rambaud d'Agoult qui fut qualifié de Capitaneus en 1102.
  5. Les Provençaux et les Occitans partirent en octobre 1096 par la route du Montgenèvre et traversèrent l'Italie du Nord pour rejoindre Venise.
  6. Le Voile dit de sainte Anne est une étoffe caractéristique de l'art fâtimide. Il fut tissé à Damiette en 1096 ou 1097 et porte brodé le nom du calife Musta'li. Cf. G. Barruol, Provence Romane II, Éd. Zodiaque, la Pierre qui Vire, 1981.
  7. Au cours de l'année 1113, Tartamolle avait été cédé à l'évêque par son cousin Rambaud de Nice et Grugières avait été racheté par Laugier pour 1 200 sous melgoriens.
  8. Cette Grande Tour d'Apt avait été édifiée au XIe siècle par la famille des Agoult-Simiane. Elle se situait près de l'évêché où se trouvent actuellement la mairie et la sous-préfecture. La partie d'Apt cédée par l'évêque à ses neveux correspondait au quartier Saint-Pierre.
  9. Croagnes était une ancienne villa gallo-romaine puis carolingienne. C'est aujourd'hui un hameau de Saint-Saturnin-lès-Apt.
  10. RĂ©merville

Voir aussi

Bibliographie

  • N. Didier, H. Dubled, J. Barruol, Cartulaire de l'Église d'Apt, (835-1130), Librairie Dalloz, Paris, 1967.

Articles connexes

Liens externes

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