Alfant
Alfant ou Aufant († ) est un évêque d'Apt (1048-1080), issu de la famille d'Agoult.
Biographie
Alfant ou Aufant est le fils du seigneur Guilhem (Guillaume) [I], seigneur d'Agoult et de Simiane, et Adélaïde (Azalaïs) de Reillanne[1]. Il a pour oncle maternel Raimbaud de Reillanne, archevêque d'Arles[1].
Alfant a pour frères Hugues, évêque de Senez, Pons, évêque de Glandèves, ses aînés, Rostang et Guillaume d'Agoult, étaient coseigneurs d'Apt, Caseneuve, Goult, Castillon, Gordes, etc.
Le premier bienfaiteur de l'Église d'Apt
Vers 1048, il monte sur le trône épiscopal d'Apt, succédant à Étienne d'Agde[1]. Il semble élu à l'âge de vingt-cinq ans. Un acte du Cartulaire de l'Église d’Apt loue sa science, son éloquence, son érudition et son zèle.
Dès le début de son épiscopat, Alfant donna à son Église des biens sis à Saignon et à Joucas ainsi que des dîmes en vin, pain et viande.
Le reconstructeur de la cathédrale d'Apt
Ce fut Alfant qui, en 1056, prit l'initiative de faire rebâtir la cathédrale Sainte-Marie d'Apt démolie par les raids des Sarrasins depuis quatre-vingt ans. Il s'engagea par vœu à la relever devant son clergé et ses frères Rostang et Guillaume ainsi que devant tous les nobles du comté d'Apt. Il fit noter sa décision dans une charte[2] expliquant «qu'il était plus à propos de relever les ruines de son église que les ruines de celles qui ne lui avait pas été confiées » .
Le patrimoine des Agoult-Simiane investi dans la cathédrale
Le , l'évêque d'Apt donna une manse à Saint-Pierre des Tourettes pour la reconstruction de sa cathédrale et demanda à son clergé de l'imiter. Le même jour ses frères donnèrent à leur tour des églises sises à Castillon[3]. Peu après ce fut au tour de Pons et Pierre Bot, son fils, seigneurs de Saignon, qui donnèrent terres, vignes et vergers. Le , Rostang d'Agoult ajouta une manse à Barret-de-Lioure, dans le comté de Gap. Lors des travaux, Alfant assista à l'invention des corps d'Auspice, Quentin et Sendard, évêques d'Apt, ensevelis dans des cellæ gallo-romaines formant la crypte[4].
Le conseiller des comtes de Provence
Au côté de son oncle l'archevêque Rambaud de Reillane, et jusqu'à la mort de celui-ci en 1067, Alfant continua non seulement de participer aux consécrations de nouvelles églises[5] mais il assista régulièrement aux conseils des comtes de Provence.
Notes et références
- Florian Mazel, « Réforme de l'Église et domination urbaine: aux origines de l'hégémonie des Agoult-Simiane en pays d'Apt (XIe-XIIe siècle) », Religion et société urbaine au Moyen-Age, Publications de la Sorbonne, , p. 43-68 (ISBN 2859443924, lire en ligne).
- Charte LXXXVI du Cartulaire de l'Église d'Apt.
- Le Cartulaire de l'Église d'Apt en donne la liste : Saint-Pierre, Sainte-Fare, Sainte-Marie et Saint-Étienne ainsi que Saint-Michel «dans le château » (in castro).
- En 1076, après la mort d'Alfant, son frère Rostang d'Agoult, fit une donation pour «la nourriture des ouvriers qui travaillent à la cathédrale ».
- Avec son oncle Rambaud, archevêque d'Arles, il consacra nombres d'églises nouvelles ou restaurées dont celle de Saint-Saturnin-lès-Apt et la cathédrale de Maguelone. La dédicace de l'église dédiée à saint Saturnin est toujours in situ : HAEC. DOMVS. SANTI. SATVRNI. EST. COSECRATA. TRIV EPISCOPORV. + PSON. RAIABALDI. ARELATENSIS. ARQEPI. ET. VGONIS. SANACIENSIS. EPI. ET. ALFANI. VS APTENSIS. EPI. MENSE. MADIE. KALENDARIO III. Elle se situe entre 1048 et 1055, dates entre lesquelles Raimbaud, archevêque d'Arles, Hugues, évêques de Senez, et Alfant, évêque d'Apt, étaient en charge.
Voir aussi
Bibliographie
- G. de Manteyer, La Provence du 1er au XIIe siècle, Paris, 1908.
- N. Didier, H. Dubled, J. Barruol, Cartulaire de l'Église d'Apt, (835-1130), Librairie Dalloz, Paris, 1967.