Lanvin (chocolat)
Lanvin est une ancienne chocolaterie et une marque commerciale de confiseries chocolatées industrielles appartenant à la société helvétique Nestlé[1] - [2]. L'usine historique, basée à Dijon dans la zone industrielle « Cap nord », dernièrement connue sous le nom de Chocolaterie de Bourgogne ferme définitivement ses portes en après de multiples rachats[3].
Histoire
L'entreprise familiale
Les Lanvin sont au tournant du XXe siècle une famille de fabricants de sucre du Nord de la France. Afin de fuir la concurrence, trop forte dans cette région, Auguste Lanvin prend la décision de délocaliser son usine en 1912 à Brazey-en-Plaine, près de Dijon. La « Sucrerie bourguignonne » nouvellement créée, la famille achète en 1921, une petite chocolaterie située à Dijon, rue Chabot Charny. Elle devient la « Sucrerie Bourguignonne et Chocolaterie Lanvin S.A. ». Elle n'emploie alors que neuf ouvriers et s'adresse à un marché essentiellement local à travers les marques Omnia ou Montbla[4].
L'essor industriel
Très rapidement, la chocolaterie se développe et prend de l'envergure : le fils d'Auguste, Pierre Lanvin, la transforme en établissement industriel et déménage la chocolaterie en 1926 au 10, boulevard Carnot, s'étendant bientôt jusqu'au 16. Deux cents personnes travaillent alors à la chocolaterie et plus encore aux périodes de Noël. La notoriété de la marque grandit, grâce à une communication originale : dans les années 1930 les tablettes sont emballées avec une image à collectionner. En 1934 est créé ce qui deviendra l'emblème de la marque, l'« Escargot de Lanvin ». Pendant la Seconde Guerre mondiale, les restrictions ralentissent son activité et l'usine produit alors surtout des confiseries.
En 1946 l'entreprise prend le nom de « Chocolaterie Lanvin S.A. ». Les années 1950 marquent la montée en puissance de la marque : l'usine se modernise, des dépôts sont ouverts dans toute la France. L'usine continue à s'étendre et, après la mort de Pierre Lanvin, l'entreprise, reprise par son fils Étienne, décide de la construction en 1968 d'une nouvelle usine de 17 000 m2 à Dijon.
C'est en 1970 que Lanvin fait rĂ©aliser une publicitĂ© qui marque les esprits : elle met en scène Salvador DalĂ, dont les moustaches sont exploitĂ©es pour introduire un effet comique. Celui-ci s'exclame : « Je suis fou… du chocolat Lanvin ! »[5]. Cette Ă©poque marque l'apogĂ©e de la marque : elle dĂ©tient 6 Ă 8 % du marchĂ© français du chocolat et près de 20 % au moment de NoĂ«l[4].
Lanvin Ă l'heure de la mondialisation
En 1975-1976, avec la hausse brutale du coût des matières premières et le blocage des prix par le gouvernement de Raymond Barre, Lanvin se retrouve dans une situation difficile, comme tous les chocolatiers indépendants. La chocolaterie entre dans le groupe anglais Rowntree Mackintosh Confectionery (en), mais Étienne Lanvin reste secrétaire général. Il prend sa retraite en 1986. Rowntree-Mackintosh est lui-même absorbé par le groupe suisse Nestlé en 1988[6]. Le groupe suisse cède en 2007 l'usine à Barry Callebaut, un de ses sous-traitants[7], qui la cède à son tour pour un euro au mois de à Philippe Bosquillon de Jarcy. L'entreprise devient la « Chocolaterie de Bourgogne »[8], mais Nestlé conserve la marque Lanvin.
En , l'usine est reprise en liquidation par le groupe espagnol Lacasa[9], qui ne parvient cependant pas à redresser la situation. La Chocolaterie de Bourgogne est définitivement liquidée en [3].
Notes et références
- « LANVIN® », Nestlé (consulté le ).
- « INPI – Service de recherche marques », sur bases-marques.inpi.fr (consulté le ).
- « Côte-d’Or. Chocolaterie de Bourgogne : cette fois, c’est fini », sur bienpublic.com (consulté le ).
- « Notre histoire – Chocolaterie de Bourgogne » (consulté le ).
- « Je suis fou du chocolat Lanvin ! » (consulté le ).
- « Les Lanvin », sur lexpress.fr, L'Express, (consulté le ).
- « Publicité. Dijon : quand Dalà célébrait Lanvin », sur bienpublic.com (consulté le ).
- « Entretien avec Philippe Bosquillon de Jarcy, le président de la Chocolaterie de Bourgogne », sur Traces Écrites News.
- « L'espagnol Lacasa relance à marche forcée la Chocolaterie de Bourgogne », Les Échos, (consulté le ).