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Lanterne des morts de Sarlat

La lanterne des morts est une chapelle sépulcrale située à Sarlat-la-Canéda en Périgord, dans le département français de la Dordogne en région Nouvelle-Aquitaine.

Lanterne des morts de Sarlat
Image illustrative de l’article Lanterne des morts de Sarlat
Présentation
Culte catholique
Type lanterne des morts
Chapelle sépulcrale
Début de la construction Fin XIIe siècle
Style dominant Roman
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1981)
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine
DĂ©partement Dordogne
Ville Sarlat-la-Canéda
CoordonnĂ©es 44° 53′ 20″ nord, 1° 13′ 04″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Dordogne
(Voir situation sur carte : Dordogne)
Lanterne des morts de Sarlat
GĂ©olocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
(Voir situation sur carte : Nouvelle-Aquitaine)
Lanterne des morts de Sarlat
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Lanterne des morts de Sarlat

Historique

La lanterne des morts de Sarlat a été probablement construite dans le dernier tiers du XIIe siècle, vers 1180, dans le cimetière Saint-Benoît, derrière le chevet de la cathédrale Saint-Sacerdos.

Cet édifice a aussi été appelé Tour des Maures.

Jean Tarde, dans sa Chronique a rapporté la légende selon laquelle saint Bernard venu à Sarlat en 1147, aurait béni des pains dont la vertu miraculeuse guérissait les malades qui s'en nourrissaient. La lanterne aurait été construite pour commémorer son passage. Cette légende lui a valu aussi le nom de tour Saint-Bernard.

Au XVIIe siècle, on a perdu le souvenir de l'usage de cet édifice et on s'interroge sur son utilité. Sa destination est devenue énigmatique. En 1693, le chanoine de Gérard a écrit à Mabillon : « On ne sait ce que c'est ». Pour certains historiens, la présence de longues et étroites ouvertures en plein cintre semblent destinées à laisser passer la lumière. Ce serait une lanterne des morts, c’est-à-dire un bâtiment dans lequel on hisse une lampe allumée pour guider l'âme des défunts. D'autres voient dans la pièce du premier niveau une chapelle servant de dépositoire des morts. On pouvait alors accéder au second niveau par une échelle pour y déposer une lanterne.

Jean Tarde indique dans sa Chronique qu'en 1561, Jean del Peyrat a été enseveli « dans le fanal du cimetière qui est dans une chapelle faicte en dôme par le dedans et en pyramide par le dehors, size au milieu du cimetière ».

On ne peut retrouver la signification de cette tour-lanterne de deux étages qu'en considérant la liturgie pascale du XIIe siècle qu'on suivait dans une abbaye dédiée au Sauveur depuis sa fondation jusqu'en 1317. La tour-lanterne serait une interprétation du dôme du Saint-Sépulcre de Jérusalem tel qu'il était représenté depuis le IVe siècle : une tour circulaire, avec une porte au premier niveau donnant accès au Tombeau du Christ, et un second niveau coiffé d'un baldaquin à 12 colonnes. Le jour de Pâques, les moines y venaient en procession pour accomplir la liturgie de la « visite au Tombeau ». Les moines pouvaient alors s'asseoir sur le banc en exèdre pour méditer sur la Résurrection.

L'Ă©difice a probablement Ă©tĂ© rĂ©novĂ© avant le XIXe siècle, mais aucune note ne permet de prĂ©ciser les travaux qui ont Ă©tĂ© entrepris. Au XIXe siècle, Paul Abadie, architecte diocĂ©sain, Ă©crit Ă  l'inspecteur gĂ©nĂ©ral des monuments historiques, le , un long rapport avec un croquis et un plan du « monument sĂ©pulcral de Sarlat ». Il demande de faire des fouilles et qu'on dĂ©place le « dĂ©pĂ´t de poudre » que la municipalitĂ© avait logĂ© dans « l'un des plus rares et des plus curieux monuments que nous possĂ©dions ». En 1852, il Ă©crit une courte lettre au ministre dans laquelle il prĂ©cise que l'Ă©difice est sur un terrain concĂ©dĂ© Ă  une communautĂ© religieuse et que celle-ci envisage d'ouvrir une porte Ă  l'est et d'en aveugler celle de l'ouest. Il demande que la commune de Sarlat se rĂ©serve la propriĂ©tĂ© du terrain ainsi qu'une bande de terrain de 3 mètres autour pour que la communautĂ© religieuse ne puisse le revendiquer.

L'architecte Henri Rapine a dĂ©posĂ© un devis dĂ©taillĂ© de travaux le pour le rechaussement du pied des murs, le remaniement et le rejointement de la partie conique, la retouche des bandeaux, le dĂ©bouchage des trois fenĂŞtres basses, d'une fenĂŞtre haute et de la porte, un lessivage de 70 m2 et la pose de trois vitraux pour une somme de 3 165,64 F. Le marchĂ© n'a Ă©tĂ© approuvĂ© que le . Jean Secret remarque que dans la rĂ©ception des travaux, la restauration de la voĂ»te de la salle basse, qui semble pourtant avoir Ă©tĂ© partiellement relancĂ©e, n'est pas mentionnĂ©e.

Architecture

La lanterne des morts de Sarlat-la-Canéda est un monument bien conservé.

L'Ă©difice est circulaire et comprend deux niveaux :

  • au niveau infĂ©rieur :la salle circulaire est couverte d'une voĂ»te très bombĂ©e formĂ©e de six voĂ»tains supportĂ©s par six branches d'ogives formĂ©es de trois tores ne prĂ©sentant aucune saillie les uns sur les autres et rĂ©unis autour d'une clĂ© dĂ©corĂ©e de l'agneau pascal. Les nervures reposent sur des colonnettes engagĂ©es en amande et dont les chapiteaux sont garnis de feuilles d'eau disposĂ©es sous un tailloir Ă©levĂ©. Six arcs formerets en plein cintre relient les bases des nervures d'ogives. La voĂ»te est percĂ©e près de la clĂ© d'un trou circulaire de 20 cm. On accède Ă  cette pièce par un portail sous un arc brisĂ© situĂ©e Ă  l'ouest. Trois fenĂŞtres en plein cintre montĂ©es sur des gradins Ă©clairent l'intĂ©rieur. Ă€ l'extĂ©rieur, un bandeau talutĂ© posĂ© sur des modillons indiquent la sĂ©paration entre les deux Ă©tages de la tour-lanterne.
  • au niveau supĂ©rieur, on se trouve une chambre close, lĂ©gèrement tronconique, Ă©clairĂ©e par quatre baies Ă©troites en plein cintre Ă  linteau Ă©chancrĂ©, et au nord-est, une petite porte rectangulaire permettant d'accĂ©der Ă  l'extrados de la voĂ»te du premier niveau, donc Ă  la chambre supĂ©rieure. La chambre est coiffĂ©e d'un cĂ´ne terminal lĂ©gèrement galbĂ© et dĂ©corĂ© extĂ©rieurement de quatre bandeaux toriques Ă©tagĂ©s.

Protection

La lanterne des morts, le cimetière Saint-Benoît et les enfeus ont fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques le [1].

Galerie d'images

  • Le chevet de la cathĂ©drale, les enfeus et la lanterne des morts
    Le chevet de la cathédrale, les enfeus et la lanterne des morts
  • Le chevet de la cathĂ©drale, les enfeus et la lanterne des morts
    Le chevet de la cathédrale, les enfeus et la lanterne des morts
  • Vue de la tour-lanterne
    Vue de la tour-lanterne

Références

Annexes

Bibliographie

  • François Deshoulières, Sarlat - Lanterne des morts, dans Congrès archĂ©ologique de France 90e session. PĂ©rigueux. 1927, p. 281-283, SociĂ©tĂ© française d'archĂ©ologie, Paris, 1928 (lire en ligne)
  • Jean Secret, La lanterne des morts de Sarlat, dans Congrès archĂ©ologique de France. 137e session. PĂ©rigord noir. 1979, SociĂ©tĂ© française d'archĂ©ologie, Paris, 1982, p. 12-17
  • Karine Fernandez, Collectif, Sarlat : Le Guide-Visites, monuments, promenades, p. 61-62, Monum, Ă©ditions du patrimoine, Paris, 2006 (ISBN 978-2-85822-899-7).

Articles connexes

Lien externe

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