Ladonia
La République Royale de Ladonia (en suédois: Ladonien) est une micronation, proclamée en 1996 à la suite d'une bataille judiciaire de longues années entre l'artiste Lars Vilks et les autorités de Suède à propos de deux sculptures dont il est l'auteur. Le territoire revendiqué se situe dans la réserve naturelle de Kullaberg, formant une enclave dans le Sud du pays. Elle n'est reconnue par aucune nation, seulement par d'autres micronations.
Ladonia (Depuis 1966) Royal Republic of Ladonia (en) | |
Blason |
Drapeau |
Vue de la sculpture Arx | |
Administration | |
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Pays | Suède |
Territoire revendiqué | Le horst de Kullaberg |
Statut politique | Micronation |
Capitale | Wotan City |
Gouvernement | Monarchie constitutionnelle |
Reine de Ladonia Mandat |
Carolyn Ire Depuis 2011 |
Premier ministre Mandat |
Frans Brood Depuis 2020 |
Secrétaire d'état Mandat |
Lars Vilks Depuis 1997 |
DĂ©mographie | |
Gentilé | Ladonien |
Population | 22 858 hab. (2020) |
Densité | 22 858 hab./km2 |
Langue(s) | Ladonien et Latin (langues officielles) ainsi que Anglais, Suédois, , Norvégien, Danois, Finnois, Allemand et Français (langues secondaires) |
GĂ©ographie | |
Coordonnées | 56° 17′ 16″ nord, 12° 32′ 22″ est |
Superficie | 1 km2 |
Divers | |
Monnaie | Örtug (équivalent à l'€)[1] |
Hymne | Le bruit d'une pierre tombant dans l'eau (par Greve Jan Lothe von Eriksen) |
Sources | |
(en) Site officiel | |
Histoire
Localisation sur la carte de Suède
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En 1980, Lars Vilks commence la construction de deux sculptures, Nimis ("Sans titre", une structure composée de 75 tonnes de bois déposé par la mer) et Arx ("forteresse", faite en pierre) dans la réserve de Kullaberg, dans le Nord-Ouest de la Scanie, près du village d'Arild, commune de Höganäs[2]. L'emplacement des sculptures est difficile à atteindre et elles ne sont connues que deux ans après leur élévation, lorsque le conseil municipal déclare ces sculptures comme des bâtiments et qu'en conséquence, au vu de la loi, elles doivent être détruites. Les sculptures deviennent pourtant une attraction touristique[3].
Vilks fait appel de la décision, mais perd. Il fait appel à plusieurs reprises, le gouvernement suédois propose sa médiation. Nimis est alors racheté auprès de Vilks par Christo et Jeanne-Claude, après la mort de Joseph Beuys, qui en était devenu propriétaire en 1984[4].
En 1996, Vilks déclare la micronation de Ladonia en signe de protestation envers le conseil local[5].
En 1999, une autre sculpture, Omfalos, est créée. Elle est faite de pierres et de béton, fait 1,61 m de hauteur pour un poids d'une tonne. La Fondation Gyllenstiernska Krapperup, formée pour promouvoir l'art et la culture, porte plainte. En , le tribunal du district ordonne son retrait. La fondation demande aussi le retrait de Nimis et d'Arx, mais le tribunal rejette sa demande. Elle fait appel à la Cour Suprême, qui rejette aussi sa demande. La police ne peut pas identifier Vilks comme l'auteur, mais le tribunal considère que si.
La suppression d'Omfalos fait l'objet d'une controverse. Vilks demande un moyen acceptable de retirer son œuvre. Il propose de la faire exploser le , le jour de la remise du prix Nobel de la paix. Le conseil du comté prend une décision le qui ne sera révélé que le 10. Entre-temps, l'artiste Ernst Billgren (sv) rachète la sculpture à Vilks et demande qu'elle ne soit pas endommagée. Dans les premières heures du , un bateau-grue envoyé par les autorités enlève la sculpture et une facture de 92 500 couronnes est envoyée à Vilks. Malgré la demande du nouveau propriétaire, la sculpture est endommagée durant la manutention.
Par la suite, Vilks demande au conseil local pour élever un monument rendant hommage à Omfalos là où elle se trouvait. Une autorisation est accordée, sous condition que le monument ne fasse pas plus de 8 cm de haut. Cette condition est respectée, l'œuvre est inaugurée le .
En , un site web satirique, "les Forces de la Coalition Armée des Internet" ("the Armed Coalition Forces of the Internets" (ACFI)), déclare la guerre à la micronation, sous prétexte qu'elle n'a pas reconnu les droits à Internet et au piratage à ses citoyens.
En 2013, la reine est Carolyn de Ladonia, le président est Christopher Mathéos et le vice-président est le lieutenant-colonel Son Illustre Altesse Osborne Wrigley-Pimley-McKerr III, comte Wrigley de Håle. Les élections de 2016 et 2019[6] ne dégagent pas de vainqueur et la présidence est depuis assumée par « les vielles chaussures du Président »[7].
Après avoir aboli le poste de président en novembre 2019, Frans Brood est élu Premier ministre par le Conseil royal en mars 2020[8].
Citoyenneté et constitution
Au moment de sa création, Ladonia n'avait aucune population. En 2020, il y avait près de 23 000 Ladoniens issus de plus de 50 pays[9]. Aucun n'est résident à Ladonia, il y en eut un seul par le passé.
Le gouvernement de Ladonia est conjointement dirigé par une reine et un président. Le président et le vice-président sont élus tous les trois ans, tandis que la reine, une fois couronnée, règne à vie. Vilks est secrétaire d'État, il supervise ou exécute les opérations de la micronation comme la remise de la citoyenneté et la rédaction du journal "national". Le conseil des ministres constitue le pouvoir législatif et participe à des débats et des votes de propositions de lois via Internet. De nombreux ministères ont des connotations artistiques et des noms fantaisistes[10].
Le Ladonien
La langue officielle est le Ladonien. Elle ne comporte que deux mots : "waaaall" et "ÿp" qui se prononce avec une intonation latine. L'anglais, le suédois, le norvégien, le danois, le finnois, l'allemand et le français sont également acceptés. Chaque nouveau citoyen choisit un mot latin avec lequel il pourra communiquer[11].
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Ladonia (micronation) » (voir la liste des auteurs).
- (sv) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en suédois intitulé « Ladonien » (voir la liste des auteurs).
- (fi) « Olematon valtio poiki webissä viisumijonon » (consulté le )
- (en) Vicente Bicudo de Castro et Ralph Kober, The Royal Republic of Ladonia: A Micronation built of Driftwood, Concrete and Bytes, (DOI 10.21463/shima.13.1.10, lire en ligne)
- (en) John Ryan, Micronations, p. 136
- « Reportage culture - «Passeport pour l'utopie», un inventaire des micronations », sur RFI, (consulté le )
- (en-US) Lyn Mettler, « Countries in the making: 8 micronations open to visitors », sur Fox News, (consulté le )
- (en-US) « President Election: Candidates ⋆ Election 2010 ⋆ The Ladonia Herald », sur The Ladonia Herald, (consulté le )
- (en) « The President and Vice President | Ladonia » (consulté le )
- (en-US) « Prime Minister of Ladonia ⋆ Ministries ⋆ The Ladonia Herald », sur The Ladonia Herald, (consulté le )
- (en) « New Citizens: Ladonia's Population Nears 18k ⋆ News ⋆ The Ladonia Herald », sur The Ladonia Herald, (consulté le )
- (en) « Ladonian Cabinet Ministers and Ministries | Ladonia » (consulté le )
- (en) « National Symbols and Currency | Ladonia » (consulté le )
- (en) La reine de Ladonia
- (en) La reine de Ladonia
Annexes
Bibliographie
- Fabrice O'Driscoll, Ils ne Siègent pas à l'ONU, Les Presses du Midi, 2000 (ISBN 2878672518)
- Olivier Truc, « Le pays virtuel qui attire 3000 réfugiés. », sur Libération.fr, (consulté le )
- (en) John Ryan, Micronations, Lonely Planet, 2006 (p. 136) (ISBN 9781741047301)
- Graziano Graziani, Passeport pour l'utopie. Micronations, un inventaire, Éditions Plein Jour, 2020 (ISBN 978-2370670472)
Articles connexes
Liens externes
- The Ladonia New Herald (journal officiel)