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Lac glaciaire Ojibway

Le lac glaciaire Ojibway, à ne pas confondre avec l'actuel lac de l'Ojibway[2], est un ancien lac ou paléo-lac qui s'est formée à la suite de la dernière déglaciation de l'Amérique du Nord résultant de la conséquence de la production d'eau de fonte associée au retrait progressif de l'inlandsis laurentidien vers le Nord. Cette vaste étendue d'eau recouvrait les territoires nouvellement déglacés du Témiscamingue et de l'Abitibi. Le lac glaciaire Ojibway était le dernier des grands lacs proglaciaires de la dernière ère glaciaire[3].

Le lac glaciaire Ojibway en connexion avec le lac Agassiz dans la configuration il y a environ 7 800 à 7 900 ans[1].

Évolution géomorphologique

Les lacs glaciaires Barlow et Ojibway, auraient été les derniers d’une série continue de lacs qui suivirent la remontée vers le Nord de la marge glaciaire laurentidienne lors de la dernière déglaciation[4]. La formation de séries d’exutoires ou émissaires localisés aux ruptures de pente le long de l’axe fluvial constitué par les vallées de l’Outaouais, de la rivière Kinojévis et de la rivière des Quinze contrôlait la fluctuation du niveau des eaux[4]. L'évènement ayant entraîné la séparation des lacs Barlow et Ojibway a conduit à la rupture de pente la plus importante de tout l’axe fluvial. Les eaux du lac Barlow se sont ainsi retrouvées confinées dans le bassin du Témiscamingue et a donné naissance à un autre lac indépendant, le lac Ojibway[4].

L'évolution du lac Ojibway a été marquée au moins par trois phases principales : la phase Angliers[N 1] où le niveau du lac se situait à 260 m et deux autres phases à 275 m et 300 m associées à l'exutoire Kinojévis[5]. Certaines études géomorphologiques et stratigraphiques de la région du lac Abitibi et de La Sarre en Abitibi ont démontré que le lac Ojibway a connu plusieurs changements de configuration vers la fin de son existence. Elles suggèrent également la survenue d'épisodes de drainage mineur qui auraient précédé la vidange finale du Lac Agassiz-Ojibway[5].En témoigne la présence de terrasses d'érosion lacustre retrouvées dans l'argile. Un quatrième niveau restreint au territoire du pourtour du lac Abitibi actuel et présentant les élévations les plus basses semble témoigner d'une phase ayant précédé la formation du lac Abitibi. Le prélèvement d'ostracodes extraient d'une bande de drainage a permis une datation par le carbone 14 du niveau stratigraphique correspondant. Après correction, l'âge des sédiments glaciolacustres et glaciomarins ceinturant une unité de vidange du lac Ojibway dans la baie James a pu être estimé entre 7679 et 7696 ans[5].

Références

  1. Jean Veillette, « Sillons d’icebergs du lac Ojibway - Impact sur la micro-topographie de la plaine argileuse », sur chaireafd.uqat.ca (consulté le ), p. 9
  2. « Noms de lieux - Lac de l'Ojibway », sur www4.rncan.gc.ca (consulté le )
  3. Arthur Philemon Coleman, « Lake Ojibway; Last of the Great Glacial Lakes », Ontario Bureau of Mines, vol. Report 18, no 4,‎ , p. 284–293 (lire en ligne, consulté le )
  4. Jean-Serge Vincent et Léon Hardy, L’évolution et l’extension des lacs glaciaires Barlow et Ojibway en territoire québécois, Géographie physique et Quaternaire, 31 (3-4), 357–372, doi:10.7202/1000283ar, (consulté le 10 juillet 2018)
  5. Maxime Ménard, « Caractérisation des phases tardives du lac glaciaire Ojibway dans le nord-ouest de l'Abitibi », sur archipel.uqam.ca, (consulté le )

Notes

  1. Du nom Angliers, une ancienne municipalité de la région de l'Abitibi-Témiscamingue, au Québec.

Sources

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Maxime Ménard, Caractérisation des phases tardives du lac glaciaire Ojibway dans le nord-ouest de l'Abitibi » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en sciences de la Terre, 2012Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Jean-Serge Vincent et Léon Hardy, ',L’évolution et l’extension des lacs glaciaires Barlow et Ojibway en territoire québécois, Troisième Colloque sur le Quaternaire du Québec Volume 31, numéro 3-4, 1977Document utilisé pour la rédaction de l’article

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