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La clemenza di Tito

La Clémence de Titus

La clemenza di Tito
Genre Opera seria
Nbre d'actes Deux
Musique Wolfgang Amadeus Mozart
Livret Caterino MazzolĂ 
Langue
originale
Italien
Sources
littéraires
Metastase et Vie des douze Césars de Suétone
Dates de
composition
1791, environ six semaines
Création
Stavovské divadlo
Prague Bohème, Empire d'Autriche

Personnages

  • Tito (Titus), empereur romain, tĂ©nor
  • Vitellia, fille de l'empereur destituĂ© Vitellius, soprano
  • Sesto (Sextus), jeune patricien romain, soprano castrat
  • Servilia, sa sĹ“ur, soprano
  • Annio (Annius), jeune patricien romain, soprano travesti
  • Publio (Publius), capitaine de la garde, basse

Airs

  • « Deh se piacer » - Vitellia (acte I)
  • « Del piĂą sublime soglio » - Tito (acte I)
  • « Ah, perdona al primo affetto » - Annio, Servilia (acte I)
  • « Ah se fosse » - Tito (acte I)
  • « Parto, parto » - Sesto (acte I)
  • « Torna di Tito a lato » - Annio (acte II)
  • « Tardi s'avvede » - Publio (acte II)
  • « Tu fosti tradito » - Annio (acte II)
  • « Deh per questo istante » - Sesto (acte II)
  • « Se all'impero » - Tito (acte II)
  • « S'altro che lagrime » - Servilia (acte II)
  • « Non piĂą di fiori » - Vitellia (acte II)

La clemenza di Tito, K.621 (La Clémence de Titus en français) est un opera seria en deux actes composé par Wolfgang Amadeus Mozart en 1791[1], sur un livret en italien de Caterino Mazzolà d'après Metastase et la Vie des douze Césars de Suétone.

Il est créé le [1] au Stavovské divadlo à Prague, à l'occasion du couronnement de Léopold II comme roi de Bohême[1].

Son exécution demande environ 2 heures 15 minutes[2].

Argument

Acte I

Vitellia, éprise de l'empereur Titus, apprend que celui-ci s'apprête à épouser Bérénice. Dévorée par la haine, elle convainc Sextus (Sesto) — son soupirant, lequel est aussi l'ami intime de l'empereur —, de conspirer contre Titus. Annius (Annio) — épris de Servilia, la sœur de Sextus — survient et leur apprend que l'empereur ayant renoncé à Bérénice pour épouser une Romaine, a choisi Servilia. Celle-ci supplie humblement Titus de renoncer à ce projet afin de pouvoir vivre avec celui qu'elle aime (Annius), tandis que Publius (Publio), le serviteur de l'empereur, avertit ce dernier du complot en préparation. Ému par les supplications de la jeune Romaine, Titus se résout à épouser Vitellia. Celle-ci cependant, ignorant qu'elle vient d'être choisie, pousse Sextus à l'irréparable : les conjurés mettent le feu au Capitole. Titus cependant parvient à échapper à la mort.

Acte II

Sextus est arrêté par Publius, puis, après qu'il a avoué — mais sans dénoncer Vitellia —, le Sénat le condamne à mort. Ne pouvant croire à la culpabilité de son ami, Titus convoque celui-ci. Pour protéger Vitellia, Sextus s'accuse de l'entière responsabilité du crime. Titus signe son arrêt de mort (l'arène), puis, peu après, se ravise et déchire la sentence : il ne veut pas régner par la terreur. Vitellia, comprenant le sacrifice de Sextus, avoue ses crimes, renonçant alors à l'amour et au pouvoir. Titus gracie tous les conjurés, sous les acclamations de ses sujets.

Distribution

Rôle Tessiture Créateur[3]
Tito (Titus), empereur romain ténor Antonio Baglioni
Vitellia, fille de l'empereur destitué Vitellius soprano Maria Marchetti Fantozzi
Sesto (Sextus), jeune patricien romain soprano castrat Domenico Bedini
Servilia, la sœur de Sextus soprano Antonina Campi (Mme Antonini)
Annio (Annius), jeune patricien romain soprano travesti Carolina Perini
Publio (Publius), capitaine de la garde basse Gaetano Campi

Numéros musicaux

1re page du manuscrit - Ouverture

Ouverture


Acte I

  • n° 1. Duetto « Come ti piace, imponi » - Vitellia & Sesto
  • n° 2. Aria « Deh se piacer mi vuoi » - Vitellia
  • n° 3. Duettino « Deh prendi un dolce amplesso » - Annio & Sesto
  • n° 4. Marcia
  • n° 5. Coro « Serbate, o dei custodi »
  • n° 6. Aria « Del piĂą sublime soglio » - Titus
  • n° 7. Duetto « Ah perdona al primo affetto » - Annio & Servilia
  • n° 8. Aria « Ah, se fosse intorno al trono » - Titus
  • n° 9. Aria « Parto, parto, ma tu, ben mio » - Sesto
  • n° 10. Terzetto « Vengo… aspettate… Sesto ! » - Vitellia, Annio & Publio
  • n° 11. Recitativo accompagnato « O dei, che smania è questa » - Sesto
  • n° 12. Quintetto con coro « Deh conservate, oh Dei » - Sesto, Annio, Servilia, Publio & Vitellia


Acte II

  • n° 13. Aria « Torna di Tito a lato » - Annio
  • n° 14. Terzetto « Se al volto mai ti senti » - Sesto, Vitellia & Publio
  • n° 15. Coro « Ah grazie si rendano » - Titus & chĹ“ur  
  • n° 16. Aria « Tardi s’avvede d’un tradimento » - Publio
  • n° 17. Aria « Tu fosti tradito » - Annio
  • n° 18. Terzetto « Quello di Tito è il volto ! » - Sesto, Titus & Publio
  • n° 19. Rondo « Deh per questo istante solo » - Sesto
  • n° 20. Aria « Se all’impero, amici Dei » Titus
  • n° 21. Aria « S’altro che lacrime per lui non tenti » - Servilia
  • n° 22. Recitativo accompagnato « Ecco il punto, o Vitellia » - Vitellia
  • n° 23. Rondo « Non piĂą di fiori vaghe catene » - Vitellia
  • n° 24. Coro « Che del ciel, che degli Dei »
  • n° 25. Recitativo accompagnato « Ma che giorno è mai questo ? » - Titus
  • n° 26. Sestetto con coro « Tu, è ver, m’assolvi, Augusto » - Sesto, Titus, Vitellia, Servilia, Annio, Publio & chĹ“ur

Analyse

Mozart eut très peu de temps pour écrire l'opéra (six semaines) alors qu'il était débordé et qu'il travaillait en parallèle à plusieurs œuvres dont son Requiem et un autre opéra La Flûte enchantée, également créé en . La commande imposait un opera seria sans aucune fantaisie comique. Mozart eut seulement le choix d'approfondir certains morceaux et d'écrire ou de faire écrire rapidement le reste. Les récitatifs secco (nombreux et souvent longs, à commencer par celui qui ouvre l'opéra et dure plus de trois minutes) sont ainsi attribués, comme l'achèvement de son Requiem, à son élève Franz Xaver Süßmayr[4]. Alors que Mozart aimait écrire pour ses chanteurs, la distribution changea plusieurs fois. Ainsi Sextus, qui devait être un ténor, fut confié au castrat Domenico Bedini. Aujourd'hui le rôle est attribué à une mezzo-soprano ou à un contre-ténor[5].

L'opéra contient quelques morceaux sublimes : l'air de Sextus « Parto, parto » avec accompagnement de clarinette, le rondo de Vitellia au second acte « Non più di fiori » (no 23) avec accompagnement de cor de basset, d'une grande virtuosité, font partie des plus grandes réussites mozartiennes. Le sujet avait déjà été traité une quarantaine de fois, dans des versions oubliées depuis longtemps. Le genre imposé alors à Mozart était déjà un peu dépassé par ses dernières compositions, notamment celles issues de sa collaboration avec Lorenzo da Ponte.

« Una porcheria tedesca ! » (« Une cochonnerie allemande ! ») : c'est en ces termes que l'impératrice Marie-Louise[6] accueillit la création de La clemenza di Tito à Prague le . De fait, l'ouvrage, de type « opera seria » avec récitatifs et airs, fit longtemps figure d'opéra maudit. Ainsi faudra-t-il attendre 1949 pour qu'il soit enfin joué au Festival de Salzbourg[7]. Il reste assez peu joué jusqu'à sa réhabilitation par Istvan Kertesz et Jean-Pierre Ponnelle à Londres en 1969[8].

Réalisations scéniques

Tito : Christoph Prégardien
Vitellia : Catherine Naglestad
Sesto : Susan Graham
Servilia : Ekaterina Siurina
Annio : Hannah Esther Minutillo
Publio : Roland Bracht
Orchestre et Chœur de l'Opéra National de Paris
Direction : Sylvain Cambreling
Mise en scène : Ursel et Karl-Ernst Herrmann
  • 2011 : OpĂ©ra Garnier, Paris
Mise en scène : Willy Decker
Metteur en scène : Peter Sellars
Chef d'orchestre : Teodor Currentzis
Tito Vespasiano : Russell Thomas
Vitellia : Golda Schultz
Annio : Jeanine De Bique
Servilia : Christina Gansch
Publio : Sir Willard White
Sesto : Marianne Crebassa
Tito Vespasiano : Stanislas de Barbeyrac
Vitellia : Amanda Majeski
Servilia : Anna El-Khashem
Sesto : Michèle Losier
Annio : Jeanne Ireland
Publio : Christian Van Horn
Mis en scène par : Willy Decker

Discographie sélective

Notes et références

  1. François-René Tranchefort, L'Opéra, Paris, Éditions du Seuil, , 634 p. (ISBN 2-02-006574-6), p. 112
  2. france.tv > La Clémence de Titus
  3. Piotr Kaminski, Mille et un opéras, Fayard, coll. « Les indispensables de la musique », , 1819 p. (ISBN 978-2-213-60017-8), p. 1052
  4. (en) « Franz Xaver Süssmayr », sur Oxford Reference (DOI 10.1093/oi/authority.20110803100544374;jsessionid=6c4a6d2460e000295f09c45432fadbfc, consulté le )
  5. Michel Thomé, « La Clémence de Titus à Nancy met en vedette ténor et contre-ténors », sur ResMusica, (consulté le )
  6. Michelle Blanckaert, « La Clemenza di Tito de Mozart : historique | Kulturica » (consulté le )
  7. « Mozart à Salzbourg – les visages changeants de l’enfant du pays (Actualité) | Opera Online - Le site des amateurs d'art lyrique », sur www.opera-online.com (consulté le )
  8. « La Clemenza di Tito - Mozart - Ponnelle - Troyanos - Tappy - Malfitano - DVD DGG », sur www.forumopera.com (consulté le )
  9. laprovence.com > article "Pour Aix, Sir Colin Davis a choisi La Clémence de Titus"
  10. (en) « La Clemenza di Tito, Opera by W. A. Mozart », sur Vienna Opera Tickets - Vienna Opera House, Theatre and Concert Tickets (consulté le ).
  11. opera-online.com > La Clémence de Titus - Festival de Salzbourg

Annexes

Bibliographie

  • Brigitte Massin (dir.), Pierre Flinois, Pierangelo Gelmini, Claire Gibault, StĂ©phane Goldet, Sylvie Hauel, Jean-Charles HoffelĂ©, Piotr Kaminski, Fernand Leclercq, Jean-Christophe Marti, Isabelle Moindrot, Michel Noiray, Isabelle Rouard, Marie-Aude Roux, Patrick Scemama, RĂ©my Stricker, Silvia Tuja et Marie Christine Vila, Guide des opĂ©ras de Mozart : Livrets — Analyses — Dicographies, Paris, Fayard, coll. « Les Indispensables de la musique », , 1006 p. (ISBN 978-2-213-02503-2).

Liens externes

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