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La calunnia Ăš un venticello

Air de la calomnie

« La calunnia Ăš un venticello »[1] − connu en français sous le nom d'« Air de la calomnie » − est un air de l'opĂ©ra italien Il barbiere di Siviglia (Le Barbier de SĂ©ville) de Gioachino Rossini, livret de Cesare Sterbini d'aprĂšs la piĂšce homonyme de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, crĂ©Ă© le au Teatro di Torre Argentina de Rome.

L’air est une Ɠuvre d’art en soi car la musique de Rossini renforce l’effet de chaque phrase par une utilisation magistrale du crescendo, dĂ©crivant les dĂ©buts modestes de la calomnie jusqu'Ă  ses effets les plus tonitruants. C'est l’une des piĂšces lyriques les plus cĂ©lĂšbres pour voix de basse. Elle est interprĂ©tĂ©e par le personnage de Don Basilio (basse) dans l'acte I, scĂšne 8.

Texte

Texte original
Traduction littérale
Texte français
(version Castil-Blaze, 1824)

La calunnia Ăš un venticello
Un’auretta assai gentile
Che insensibile, sottile,
Leggermente, dolcemente,
Incomincia, incomincia a sussurrar.
Piano, piano, terra terra,
Sottovoce, sibilando,
Va scorrendo, va scorrendo
Va ronzando, va ronzando
Nell’orecchie della gente
S’introduce, s'introduce destramente
E le teste ed i cervelli
Fa stordire e fa gonfiar.
Dalla bocca fuori uscendo
lo schiamazzo va crescendo,
Prende forza a poco a poco,
Vola giĂ  di loco in loco,
Sembra il tuono, la tempesta
Che nel sen della foresta
Va fischiando, brontolando,
E ti fa d’orror gelar.
Alla fin trabocca e scoppia, si propaga, si raddoppia,
E produce un’esplosione
Come un colpo di cannone,
Come un colpo di cannone,
Un tremuoto, un temporale,
Un tumulto generale
Che fa l’aria rimbombar.
E il meschino calunniato,
Avvilito, calpestato,
Sotto il pubblico flagello,
Per gran sorte va a crepar.

La calomnie est un petit vent
Une petite brise trĂšs gentille
Qui, imperceptible, subtile,
LĂ©gĂšrement, doucement,
Commence, commence Ă  murmurer.
Piano, piano, terre Ă  terre,
À voix basse, en sifflant,
Elle glisse, elle glisse
Elle rĂŽde, elle rĂŽde
Dans l'oreille des gens
Elle s'introduit, s'introduit adroitement
Et les tĂȘtes et les cervelles
Étourdit et fait gonfler.
En sortant de la bouche
Le tapage va croissant,
Il prend force peu Ă  peu,
Vole déjà de lieu en lieu,
Il ressemble au tonnerre, Ă  la tempĂȘte
Qui au cƓur de la forĂȘt
Va sifflant, grondant,
Et vous glace d'horreur.
À la fin elle dĂ©borde et Ă©clate, se propage, redouble,
Et produit une explosion
Comme un coup de canon,
Comme un coup de canon,
Un séisme, un orage,
Un tumulte général
Qui fait retentir l'air.
Et le pauvre calomnié,
Humilié, piétiné
Sous le fléau public,
Par grand malheur s'en va crever.

C'est d'abord rumeur légÚre,
Un petit vent rasant la terre.
Puis doucement,
Vous voyez calomnie
Se dresser, s'enfler, s'enfler en grandissant.
Fiez-vous Ă  la maligne envie,
Ses traits dressés adroitement,
Piano, piano, piano, piano,
Piano, par un léger murmure,
D'absurdes fictions
Font plus d'une blessure
Et portent dans les cƓurs
Le feu, le feu de leurs poisons.
Le mal est fait, il chemine, il s'avance ;
De bouche en bouche il est porté
Puis riforzando il s'Ă©lance ;
C'est un prodige, en vérité.
Mais enfin rien ne l'arrĂȘte,
C'est la foudre, la tempĂȘte.
Mais enfin rien ne l'arrĂȘte,
C'est la foudre, la tempĂȘte.
Un crescendo public, un vacarme infernal
Un vacarme infernal
Elle s'Ă©lance, tourbillonne,
Étend son vol, Ă©clate et tonne,
Et de haine aussitÎt un chorus général,
De la proscription a donné le signal
Et l'on voit le pauvre diable,
Menacé comme un coupable,
Sous cette arme redoutable
Tomber, tomber terrassé.

Article connexe

Fichier audio
Air de la calomnie
par FĂ©dor Chaliapine (basse)
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Liens externes

Notes et références

  1. Litt. en italien « La calomnie est un petit vent ».
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.