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La TĂȘte et la Queue du serpent

La TĂȘte et la Queue du serpent est la seiziĂšme fable du livre VII de Jean de La Fontaine situĂ© dans le second recueil des Fables de La Fontaine, Ă©ditĂ© pour la premiĂšre fois en 1678.

La TĂȘte et la Queue du serpent
Image illustrative de l’article La TĂȘte et la Queue du serpent
Gravure de Pierre Quentin Chedel d'aprĂšs Jean-Baptiste Oudry, Ă©dition Desaint & Saillant, 1755-1759

Auteur Jean de La Fontaine
Pays Drapeau de la France France
Genre fable
Éditeur Claude Barbin
Lieu de parution Paris
Date de parution 1678
Chronologie

La source de cette fable est l'apologue d'Ésope "La queue et le corps du serpent"[1].


Texte de la fable

Bande dessinée de Benjamin Rabier (1906)
Gravure de Gustave Doré (1876)
Dessin de Grandville (1838-1840)

Le Serpent a deux parties
Du genre humain ennemies,
TĂȘte et Queue ; et toutes deux
Ont acquis un nom fameux
AuprĂšs des Parques cruelles :
Si bien qu'autrefois entre elles
Il survint de grands débats
Pour le pas.
La TĂȘte avait toujours marchĂ© devant la Queue.
La Queue au Ciel se plaignit,
Et lui dit :
Je fais mainte et mainte lieue,
Comme il plaĂźt Ă  celle-ci.
Croit-elle que toujours j'en veuille user ainsi ?
Je suis son humble servante.
On m'a faite, Dieu merci,
Sa sƓur, et non sa suivante.
Toutes deux de mĂȘme sang,
Traitez-nous de mĂȘme sorte :
Aussi bien qu'elle je porte
Un poison prompt et puissant.
Enfin voilĂ  ma requĂȘte :
C'est Ă  vous de commander,
Qu'on me laisse précéder
A mon tour ma sƓur la TĂȘte.
Je la conduirai si bien,
Qu'on ne se plaindra de rien.
Le Ciel eut pour ces vƓux une bontĂ© cruelle.
Souvent sa complaisance a de méchants effets.
Il devrait ĂȘtre sourd aux aveugles souhaits.
Il ne le fut pas lors : et la guide nouvelle,
Qui ne voyait au grand jour
Pas plus clair que dans un four,
Donnait tantĂŽt contre un marbre,
Contre un passant, contre un arbre.
Droit aux ondes du Styx elle mena sa sƓur.
Malheureux les États tombĂ©s dans son erreur.

— Jean de La Fontaine, Fables de La Fontaine, L'Ingratitude et l'Injustice des Hommes envers la Fortune, texte Ă©tabli par Jean-Pierre Collinet, Fables, contes et nouvelles, Gallimard, « BibliothĂšque de la PlĂ©iade Â», 1991, p. 281

Éditions

Notes et références

  1. (fr + grk) Ésope (trad. Émile Chambry), « LA QUEUE ET LE CORPS DU SERPENT », sur archive.org,

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