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La Mie de pain

La Mie de pain est une association reconnue d’utilitĂ© publique dont la devise « De l’urgence Ă  l’insertion » rĂ©sume l’objectif : fournir une aide d’urgence aux personnes en difficultĂ©s et accompagner leur rĂ©insertion sociale et professionnelle. Elle a Ă©galement vocation Ă  sensibiliser les citoyens aux difficultĂ©s liĂ©es Ă  la prĂ©caritĂ© et l’exclusion.

Association de la Mie de pain
De l'urgence Ă  l'insertion
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Forme juridique
Domaine d'activité
Hébergement social pour adultes et familles en difficultés et autre hébergement social
Financement
Dons, subventions
Objectif
Siège
Pays
Organisation
Fondateur
Site web

Histoire

Naissance de La Mie de pain

La Mie de Pain trouve ses fondations en 1887 lorsque Paulin Enfert crĂ©e un patronage destinĂ© aux enfants dĂ©sĹ“uvrĂ©s du quartier pauvre de la Bièvre. En , des enfants de ce patronage se dĂ©solent de n'avoir rien Ă  offrir Ă  manger aux « pauvres Â» qu'ils visitent[1]. L'un de ces enfants, ayant observĂ© un oiseau mangeant un morceau de mie de pain jetĂ© par terre, a cette rĂ©flexion « On donne bien du pain aux oiseaux, pourquoi ne pas en demander pour nourrir les gens ? » Avec l'idĂ©e de crĂ©er une sorte de soupe populaire, le petit groupe se met en quĂŞte de matĂ©riel, organise une collecte de nourriture auprès des commerçants du quartier, installe une marmite dans les locaux du patronage et accueille, le premier soir, près d'une vingtaine de personnes. Le bouche Ă  oreille aidant, il en viendra toujours davantage, jusqu'Ă  plusieurs centaines[2] ! Ă€ partir de cette date, elle ouvre chaque hiver le jour de NoĂ«l et devient rapidement une vĂ©ritable institution. Elle voit dĂ©filer parmi ses bĂ©nĂ©voles de nombreuses personnalitĂ©s, telles que le poète et Ă©crivain Charles PĂ©guy[3], Pierre Lhande, les frères Jean et JĂ©rĂ´me Tharaud ou encore Jean Nohain. Outre l'aspect charitable de l'initiative; Paulin Enfert voit Ă©galement dans La Mie de pain un moyen d'initier les jeunes du patronage Ă  l'exercice concret de la charitĂ©. Lui-mĂŞme y est très souvent prĂ©sent[4].

DĂ©veloppement de La Mie de pain

Au fil des ans, les activités se diversifient. Le patronage se poursuit pour les plus jeunes (activités physiques, intellectuelles, culturelles, religieuses), tandis qu’en marge de La Mie de pain, de nombreuses autres œuvres de charité sont créées : un vestiaire des pauvres, des consultations médicales gratuites, un secrétariat[5].

La Mie de pain de 1945 Ă  nos jours

L'association La Mie de pain est reconnue d’utilité publique en 1984 et agréée par le Comité de la Charte – Don en confiance en 2010, agrément renouvelé en [6]. En 2017, elle fête ses 130 ans d’existence et continue de venir en aide aux personnes en situation de précarité, d’exclusion et de marginalisation[7]. Elle a pour mission de :

  • Porter assistance aux personnes en difficultĂ©s
  • HĂ©berger et apporter un accompagnement social et aider Ă  retrouver ses repères au sein de la sociĂ©tĂ©
  • Orienter vers une insertion professionnelle rĂ©ussie et trouver un logement durable
  • Faire Ă©voluer le regard des autres sur les personnes exclues

Chaque jour, l'association accueille ou héberge 1 000 personnes dans ses différentes structures.

Structure et organisation

Ses sept structures

Sept structures situées dans le 13e arrondissement de Paris incarnent les missions de l’association.

  • Le Refuge est la plus ancienne structure de La Mie de pain. Ouvert en 1932, c'est le plus grand centre d’hĂ©bergement d’urgence (CHU) de France. Après deux annĂ©es de travaux, il a dĂ©mĂ©nagĂ© dans de nouveaux locaux en 2014. Il accueille jusqu'Ă  360 personnes en chambre individuelle ou double, toute l'annĂ©e et 24h/24. Il propose Ă©galement 3 repas par jour aux personnes qu'il hĂ©berge (et propose un repas chaud le soir Ă  des personnes de l'extĂ©rieur), prĂ©parant ainsi jusqu'Ă  800 repas chauds au quotidien. Chaque personne hĂ©bergĂ©e au Refuge est suivie par un travailleur social en vue d'accompagner son parcours vers l'accès Ă  l'emploi et au logement. Un pĂ´le santĂ© est enfin accessible pour les 360 usagers du Refuge avec la prĂ©sence de mĂ©decins bĂ©nĂ©voles, d'une infirmière, une aide-soignante et d'une psychologue.
  • Le Foyer pour femmes : ouvert en dĂ©cembre 2016 dans le cadre du plan hivernal, ce foyer provisoire, rue Vergniaud, compte 59 places. Il est Ă  destination de femmes avec un long parcours de rue, dites « vieillissantes », c'est-Ă -dire de plus de quarante ans. Il a permis la mise Ă  l'abri de femmes issues de l’arrondissement, certaines frĂ©quentant les repas extĂ©rieurs de l'association ou l’ESI l’Arche d’avenirs.
  • L’Arche d’avenirs : L'Arche d'avenirs est un accueil de jour labellisĂ© espace solidaritĂ© insertion depuis 2006. Il propose une variĂ©tĂ© de services aux personnes sans-abris : espace hygiène (douches, buanderie...), consignes, accès aux soins, informations, soutien psychologique... Il compte en moyenne 250 passages quotidiens, ce qui en fait le plus important de France[8].
  • Le Relais social un service unique d’accompagnement des personnes en grande prĂ©caritĂ©, ouvert aux personnes accueillies Ă  La Mie de pain ainsi qu’à des personnes extĂ©rieures. Cette plateforme regroupe en un mĂŞme lieu une palette de prestations dans les domaines de l’accès aux droits, au logement, Ă  l’emploi et Ă  la santĂ©. C'est un service instructeur du RSA (Revenu de solidaritĂ© active). Le Relais social possède un agrĂ©ment pour 300 bĂ©nĂ©ficiaires du RSA et assure la domiciliation de 625 demandes, notamment de personnes hĂ©bergĂ©es par Le Refuge.
  • Les Chantiers d'insertion. Le pĂ´le Insertion par l'activitĂ© Ă©conomique (IAE) de La Mie de pain comprend : un chantier d'insertion, dit remobilisant, dans le secteur de l'entretien et du nettoyage (ouvert en 2002) ; un chantier d'insertion, dit qualifiant, dans le domaine de la restauration (ouvert en 2013), formant au mĂ©tier d'agent polyvalent de restauration ; et le dispositif "Premières heures" pour accompagner vers l'emploi des personnes en très grande exclusion sociale.
  • La Villa de l’Aube, Ă  la fois pension de famille et rĂ©sidence sociale de l'association, il s’agit d’une structure sociale de 41 studios (dont 4 pour couples sans enfant) qui propose des habitations communautaires Ă  des personnes dĂ©socialisĂ©es souhaitant renouer avec la sociĂ©tĂ©. Cette structure permet aux rĂ©sidents de bĂ©nĂ©ficier du temps et du soutien nĂ©cessaires pour rĂ©tablir des liens sociaux, entamer une formation, puis retrouver un emploi et un logement autonome.En 2016, la Villa de l'Aube a fĂŞtĂ© ses 15 ans.
  • Le Foyer des jeunes travailleurs Paulin Enfert propose un logement temporaire Ă  des jeunes âgĂ©s de 18 Ă  25 ans en situation d’insertion sociale et professionnelle. Il peut s’agir d’étudiants, de stagiaires, d’apprentis, de jeunes travailleurs… Son but est d’aider ces jeunes Ă  trouver « leur place » dans la sociĂ©tĂ©, plus particulièrement grâce Ă  un emploi durable et un logement autonome. Le foyer a Ă©tĂ© construit en 1968 puis rĂ©habilitĂ© en 2009. Il offre 114 lits[9].

À la demande de l’État, dans des locaux mis à disposition par la Ville de Paris, La Mie de pain a été amenée en 2016 à plusieurs reprises à gérer des gymnases, de façon temporaire, pour mettre à l'abri des personnes migrantes issues de zones de conflit.

Organisation

La Mie de pain, constituée en « association Loi 1901 » depuis 1920 dispose à ce titre :

  • D’un Conseil d’administration Ă©lu par ses adhĂ©rents (environ 200 en 2015) lors de l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale extraordinaire. Le Conseil d’administration est composĂ© de 18 administrateurs qui veillent au bon fonctionnement de l’association et appliquent les dĂ©cisions prises au cours de l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale.
  • D’un Bureau, Ă©lu par les administrateurs. Il comprend un PrĂ©sident, un Vice-PrĂ©sident, un SecrĂ©taire, un TrĂ©sorier et TrĂ©sorier-adjoint, qui sont chargĂ©s d’exĂ©cuter les dĂ©cisions prises lors de l’AssemblĂ©e gĂ©nĂ©rale.

L’équipe dirigeante de La Mie de pain qui met en œuvre les projets et orientations stratégiques, est confortée par 177 salariés, dont 65 salariés en insertion (chiffres 2015), qui travaillent pour l’association : directeurs d’établissements, travailleurs sociaux, animateurs-éducateurs, psychologues, agents d’accueil, équipe médicale, fonctions supports…

L’activité de La Mie de pain s’appuie également sur l'engagement de 300 bénévoles (chiffre 2015).

Gestion financière

Les principales ressources de La Mie de pain reposent sur les dons et sur les subventions des collectivités publiques.

Ses missions sociales de lutte contre la précarité et l’exclusion représentent 80 % de ses dépenses. Ses frais de fonctionnement représentent 12 % des dépenses. 8 % sont alloués aux frais de recherches de fonds (chiffres 2015).

La Mie de pain est membre du Comité de la Charte - Don en confiance, organisme d’agrément et de contrôle des associations et fondations faisant appel aux dons.

Quelques chiffres (2015)[10]

  • 1 000 personnes accueillies chaque jour dans les 7 structures
  • 177 salariĂ©s (dont 65 en insertion)
  • 300 bĂ©nĂ©voles
  • 144 625 nuitĂ©es au Refuge
  • 515 personnes hĂ©bergĂ©es en permanence au Refuge, 1 380 personnes accueillies Ă  l'espace Bienvenue et 97 reçues dans l'espace Urgence
  • 205 886 repas et 58 143 petits-dĂ©jeuners prĂ©parĂ©s et servis au Refuge
  • 18 116 heures de bĂ©nĂ©volat au Refuge, dont 771 heures mĂ©dicales
  • 59 429 passages Ă  l'accueil de jour, dont 3 992 femmes et 55 437 hommes
  • 1 636 personnes reçues en entretien par les travailleuses sociales de l'accueil de jour
  • 1 425 domiciliations (adresses et boĂ®tes postales permettant de mener des dĂ©marches administratives)
  • 83 personnes accueillies sur le pĂ´le insertion par l'activitĂ© Ă©conomique, sur 64 postes
  • 23 salariĂ©s en insertion ayant obtenu le diplĂ´me d'agent polyvalent de restauration, sur les 23 l'ayant prĂ©sentĂ©
  • 168 jeunes en situation sociale fragile logĂ©s au sein du foyer de jeunes travailleurs et 28 accompagnĂ©s vers un logement autonome
  • 52 rĂ©sidents hĂ©bergĂ©s durablement en studio et accompagnĂ©s vers la rĂ©insertion grâce Ă  la pension de famille
  • 307 allocataires RSA suivis par le Relais social

Notes et références

Bibliographie

  • Michel BĂ©e, Paulin Enfert et le patronage Saint-Joseph, Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Bulletin d'information et de recherche, AmitiĂ© Charles PĂ©guy, vol. 1 Ă  2, Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • GĂ©rard Cholvy, Histoire des organismes et mouvements chrĂ©tiens de jeunesse, Paris, Ă©ditions du Cerf, Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Chantal Dupille, Les clochards ne peuvent plus vivre, Hachette, (BNF 35319605).Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Thierry Depeyrot, Histoire et histoires… du 13e – automne 2009, Editions Depeyrot, (ISSN 1964-4329) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Études sociales, Volume 38, Paris, Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Pierre Lhande, La Croix sur les fortifs, Paris, Plon, Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Office central des Ĺ“uvres de bienfaisance, Paris charitable et prĂ©voyant : tableau des Ĺ“uvres et institutions, Paris, Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Pierre Suire, Le tourment de PĂ©guy, Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Bernard Timbal Duclaux de Martin, Paulin Enfert le jongleur de Dieu, Paris, Editions du Cerf, , 224 p. (ISBN 978-2-204-10106-6, BNF 43692713)Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Autres sources

  • Archives de La Mie de pain et du patronage Saint-Joseph gĂ©rĂ©s par l'association des amis de Paulin Enfert.

Articles connexes

Liens externes

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