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La Maison de soie

La Maison de soie (The House of Silk) est un roman policier britannique d'Anthony Horowitz, publié en 2011. Sous-titré dans la version française Le nouveau Sherlock Holmes, il fait revivre le personnage créé par Sir Arthur Conan Doyle en 1887.

La Maison de soie
Auteur Anthony Horowitz
Pays Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Genre Roman policier
Version originale
Langue Anglais
Titre The House of Silk
Éditeur Little, Brown Book Group
Date de parution 2011
Version française
Traducteur Michel Laporte
Éditeur Calmann-Lévy
Lieu de parution Paris
Date de parution 2011
Nombre de pages 360
ISBN 978-2-7021-4270-7
Chronologie

Alors qu'il existe nombre d'adaptations et pastiches de Sherlock Holmes, c'est la première fois que le retour du célèbre détective se fait à la demande des ayants droit de l'écrivain écossais[1].

Résumé

Dans la préface du récit de cette aventure de son ami Sherlock Holmes, et un an après la mort de celui-ci, le narrateur, le Docteur Watson, explique qu'il n'avait pu relater cette ancienne enquête du célèbre détective à cause des implications scandaleuses qu'elle allait révéler. « Non, les événements que je vais décrire étaient trop monstrueux, trop choquants pour être imprimés. Ils le sont toujours aujourd'hui »[citation 1]. Aussi donnera-t-il consigne que son manuscrit ne soit lu avant cent ans.

Au 221B Baker Street, Holmes et Watson ont la visite d'un marchand d'art, Edmond Carstairs, qui explique craindre pour sa vie. Ă€ la suite de la disparition d’œuvres de John Constable qui devaient ĂŞtre livrĂ©es Ă  un AmĂ©ricain, les membres du « gang des casquettes plates Â» ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s et tuĂ©s, sauf l'un d'entre eux qui a pris la fuite ; or Carstairs semble depuis peu sous la surveillance d'un amĂ©ricain avec une casquette plate… Un cambriolage au domicile de Carstairs, « Ridgeway Hall Â», amène Holmes et Watson Ă  y faire la connaissance de l'entourage du marchand d'art, dont sa femme Catherine (ex-Ă©pouse Marryat), rencontrĂ©e durant son retour d'AmĂ©rique, et sa sĹ“ur Eliza Carstairs. Cette dernière est persuadĂ©e que le rĂ©cent dĂ©cès de leur mère n'est pas accidentel mais dĂ» Ă  un suicide, et mettra le dĂ©clin inexpliquĂ© de sa propre santĂ© sur le compte d'un empoisonnement. AidĂ© par des enfants de la rue, les « irrĂ©guliers de Baker Street Â», dont il monnaye la recherche de renseignements, Holmes ne tarde pas Ă  retrouver l'homme suspectĂ© du vol… mort.

L'histoire change de registre quand l'un de ces enfants des rues, Ross Dixon, disparaĂ®t Ă  son tour, et est retrouvĂ© mort dans d'atroces circonstances, un ruban de soie nouĂ© post mortem Ă  l'un de ses poignets : « Le garçon avait Ă©tĂ© battu brutalement. Ses cĂ´tes avaient Ă©tĂ© brisĂ©es, ainsi que ses bras, ses jambes et chacun de ses doigts. En observant ces horribles blessures, je sus tout de suite qu'elles avaient Ă©tĂ© infligĂ©es mĂ©thodiquement, l'une après l'autre, et que la mort, pour Ross, avait Ă©tĂ© un long tunnel de douleur »[citation 2]. Holmes est alors en proie Ă  la culpabilitĂ© d'avoir exposĂ© le jeune garçon sans autre considĂ©ration. L'enquĂŞte conduit Ă  la maison de garçons de « Chorley Grange Â», foyer d'accueil de jeunes en difficultĂ©, et prend une autre dimension. Holmes aura besoin de l'aide de l'inspecteur Lestrade, de son frère Mycroft, devra s'enfuir de la prison oĂą il est conduit après une accusation de meurtre Ă©tayĂ©e par des tĂ©moins insoupçonnables — et aura mĂŞme l'appui de son futur ennemi le Professeur Moriarty[note 1].

C'est en fait trois énigmes[note 2] que Sherlock Holmes résout, mais dont l'imbrication reste inattendue jusqu'au dénouement.

RĂ©ception critique

L'accueil fait à cette nouvelle histoire de Sherlock Holmes est généralement favorable. Sur le site du Guardian, à propos d'Horowitz Ian Sansom s'interroge : « Peut-il nous étonner ? Peut-il nous captiver ? »[note 3] et répond : « Emphatiquement, oui »[2]. Pour Bruno Juffin sur le site des Inrockuptibles, « En mariant traditionalisme de bon aloi et progressisme social bien tempéré, Anthony Horowitz y fait résonner à nouveau la précieuse petite musique de Conan Doyle et bâtit à la mémoire de Holmes un monument aussi altier que la colonne Nelson »[3]. Pour Eric Wittersheim, traducteur des Aventures de Sherlock Holmes, « Le travail d'Horowitz est celui d'un véritable admirateur de Conan Doyle : il a une manière très subtile de faire allusion à la postérité et à la mythologie de Sherlock Holmes, en se référant à ses enquêtes passées, mais aussi à des pastiches »[4].

Le narrateur, Watson, fait plusieurs fois état de son regret de ne pas s'être intéressé au devenir des coupables arrêtés par Sherlock Holmes, ou à l'environnement social londonien : « Après les changements considérables dont j'ai été le témoin au cours des années, je me dis parfois que j'aurais dû décrire plus longuement le chaos tentaculaire de cette ville où je vivais, peut-être à la façon de Gissing — ou de Dickens, cinquante ans avant lui »[citation 3]. Horowitz se distingue ainsi par une description plus poussée des bas quartiers, qui rappelle les romans de Dickens[5].

Notes et références

Notes

  1. C'est Watson qui se voit imposer l'assistance de Moriarty, sous promesse de n'en jamais parler à Holmes, qui ne le saura donc jamais. Mais le soutien apporté, en l'occurrence pour aider le détective à sortir de prison, s'avère inutile, Holmes réussissant à s'évader par ses propres moyens.
  2. Au dénouement de cette histoire, Holmes
    • retrouve le dernier membre du « gang des casquettes plates Â» ;
    • dĂ©noue l'intrigante situation Ă  « Ridgeway Hall Â» ;
    • dĂ©monte le fonctionnement de la Â« Maison de soie Â» et en dĂ©masque les instigateurs et complices.
  3. « So, all of the elements are there: the data, the data, the data. Nothing of consequence overlooked. And yet can Horowitz, like Holmes, make from these drops of water the possibilities of an Atlantic or a Niagara? Can he astonish us? Can he thrill us? Are there "the rapid deductions, as swift as intuitions, and yet always founded on a logical basis" that we yearn for? Emphatically, yes. »

Citations

Extraites de : Anthony Horowitz, La Maison de soie : Le nouveau Sherlock Holmes, Calmann-LĂ©vy, , 360 p.

  1. « PrĂ©face Â», p. 13
  2. « Le ruban blanc Â», p. 124
  3. « L'Ă©cole de garçons de Chorley Grange Â», p. 97

Références

  1. (en)Maev Kennedy, « New Sherlock Holmes novel by Anthony Horowitz out in November », The Guardian, (consulté le )
  2. (en)Ian Sansom, « Anthony Horowitz The House of Silk by Anthony Horowitz – review », The Guardian, (consulté le )
  3. Bruno Juffin, « Sherlock Holmes, recordman de la longévité littéraire », Les Inrockuptibles, (consulté le )
  4. Delphine Peras, « Sherlock Holmes revit sous la plume d'Anthony Horowitz », L'Express (consulté le )
  5. « Sherlock Holmes fait son come-back », Le Parisien, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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