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La Discrète

La Discrète est un film français réalisé par Christian Vincent et sorti le .

La Discrète

RĂ©alisation Christian Vincent
Scénario Christian Vincent
Jean-Pierre Ronssin
Acteurs principaux
Sociétés de production Lazennec Productions
Pays de production Drapeau de la France France
Genre Drame, romance
DurĂ©e 94 minutes
Sortie 1990

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Antoine, assistant parlementaire au Sénat et à ses heures écrivain dilettante, vient accueillir Solange, sa dernière conquête, sur un quai de la gare de l'Est, pour lui déclarer qu’il la quitte. Égocentrique et vaniteux, en matière sentimentale comme pour le reste, il veille en effet à rompre avant d’être quitté. Mais celle-ci arrive accompagnée d’un autre homme et lui annonce qu’elle l’abandonne pour celui-ci. Blessé dans son amour-propre, il va aussitôt, bavard impénitent, s’épancher auprès de son ami Jean Costals, vieil éditeur taciturne et solitaire, inconsolable de la mort de sa mère et secrètement misogyne, qui tient avec son commis Manu – gros garçon un peu simple sur lequel il lui arrive de passer ses nerfs – une librairie de livres anciens rue de l'Odéon.

Jean propose à Antoine de tirer profit de sa rupture pour écrire un livre fait de notes prises au jour le jour et dont le thème serait « un homme plaqué par une femme décide de se venger, non pas de cette femme, mais des femmes en général. Cet homme décide de séduire une femme au hasard puis, une fois que celle-ci sera tombée amoureuse de lui, il la quittera. » Et, plutôt que d'imaginer cette histoire, Jean demande à Antoine de la vivre réellement et de relater ce qui se passe. Moyennant quoi il s'engage à le publier.

D’abord réticent, Antoine se laisse finalement convaincre mais, se sachant « totalement dépourvu d’imagination », à la condition que Jean lui dicte pas à pas la marche à suivre. Sur ces bases, il passe une petite annonce pour recruter une étudiante censée taper le manuscrit fourni par Jean d’un texte au titre délibérément provocateur – Toilette intime – prétendument écrit par un vieil érotomane. C’est ainsi qu’il rencontre Catherine, une jeune femme, d’aspect modeste, naturelle et sans apprêt, aux antipodes des filles qui l’attirent, et qu’avec son outrance logorrhéique habituelle il juge de prime abord « immonde ». Peu enthousiaste au départ, Antoine est aiguillonné par Jean qui le persuade que séduire une femme des plus ordinaires corsera son livre. Il entreprend donc, non sans ruse et petits calculs, et aussi poussé par son éditeur qui sait se montrer exigeant et colérique sitôt qu’il le sent fléchir, d’apprivoiser peu à peu la jeune femme.

Petit à petit, au fil des rencontres avec elle, il se laisse cependant prendre au jeu, séduit à son tour par une personnalité plus complexe et sensible qu’hâtivement imaginée. Après une soirée puis une nuit passées avec elle, il estime impossible de continuer à jouer le rôle que Jean lui a assigné et décide de rompre son contrat et, croisant Manu au café, lui remet un petit mot en ce sens à l’intention de son commanditaire.

Cette volte-face plonge Jean dans une fureur noire et celui-ci décide, par vengeance, de remettre à Catherine au moment où elle prend le train pour la campagne le journal d’Antoine. Sa lecture laisse Catherine dévastée. Croyant avoir été jouée par un être roué, manipulateur et insensible, elle trouve cependant la force d’écrire à Antoine une lettre d’adieu, sobre et digne.

Antoine, travaillant comme à son habitude au Café de la Mairie de la place Saint-Sulpice est trop absorbé pour s’apercevoir qu’une jeune femme l’observe. Une voix-off tire la morale de l’histoire : « Quand on regarde quelqu’un, on n’en voit que la moitié ».

Fiche technique

Distribution

Distinctions

Analyse

Le statut professionnel exact du personnage d’Antoine est incertain :

  • il travaille au SĂ©nat sans faire partie du personnel. Il occupe un poste suffisamment important pour avoir une secrĂ©taire attitrĂ©e, ce qui ne cadre pas avec le simple statut d’assistant parlementaire. Il dit Ă©crire des notes et des discours, ce qui Ă©voque plutĂ´t le rĂ´le d’un membre de cabinet, mais il a manifestement beaucoup de temps libre, ce qui n’est guère compatible ;
  • lors d’une conversation avec Jean, il Ă©voque la rentrĂ©e parlementaire pour « fin avril ». Or, Ă  l’époque, la Constitution prĂ©voyait deux sessions et disposait que la seconde, celle du printemps, s’ouvrait le 2 avril.

Autour du film

L’histoire, le milieu dans lequel elle se déroule et les personnages font résonance avec de multiples références littéraires et cinématographiques. Outre le roman Les Liaisons dangereuses (1782) de Choderlos de Laclos et ses diverses adaptations, dont entre autres :

  • Belle du Seigneur (1938) d’Albert Cohen, qui a aussi pour arrière-plan le milieu parlementaire, en l’occurrence la SDN ;
  • Les Jeunes Filles (1936-1939) d’Henry de Montherlant dont le hĂ©ros, Ă©crivain cĂ©lèbre, cynique et calculateur, s’appelle « Costals » comme Jean ;
  • Antoine Doinel, le hĂ©ros rĂ©current (1959-1979), lĂ©ger, Ă©gocentrique et bavard des films de François Truffaut, qui n’est pas sans rappeler le personnage d’Antoine ;
  • Le Mouton enragĂ© (1974) film de Michel Deville, dans lequel un cafĂ© est dĂ©jĂ  un site nĂ©vralgique du dĂ©roulement du rĂ©cit, et ou Claude Fabre, deus ex machina et mentor de Nicolas Mallet, joue un rĂ´le similaire Ă  Jean ;
  • TirĂ© Ă  part (1996) de Bernard Rapp, avec lĂ  aussi le milieu littĂ©raire germanopratin — chic et feutrĂ© — pour toile de fond.

Notes et références

    Liens externes

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