La Boussole et l'Astrolabe
La Boussole (précédemment Le Portefaix) et L'Astrolabe (précédemment L'Autruche) sont les deux navires de l'expédition autour du monde entreprise par Jean-François de La Pérouse en 1785, à l'initiative du roi Louis XVI. Ce sont des navires de charge, des gabares, reclassées en frégates pour les besoins de l'expédition.
Équipage
- Capitaines : Jean-François de La Pérouse (1741-1788) (La Boussole) et Paul Fleuriot de Langle (1744-1787) (L’Astrolabe).
- Charles Gabriel d’Escures est lieutenant de vaisseau sur la flûte sous le commandement La Boussole lors du voyage de La Pérouse.
- GĂ©ologue : Robert de Lamanon (1752-1787).
- Artistes : l'oncle et le neveu Prevost et Gaspard Duché de Vancy.
- Naturalistes : Jean-André Mongez (1751-1788), Louis Receveur (1757 - mort à Botany Bay en février 1788)
- Chirurgien major de la marine : Simon Lavo (né à Germignonville en 1755) ; il mourut vraisemblablement avec le reste de l'équipage lors du naufrage de La Boussole et de L'Astrolabe à Vanikoro en 1788.
Le voyage d'exploration scientifique
Le roi Louis XVI est très intéressé par les voyages entrepris par les Britanniques ; il confie alors au comte de La Pérouse la direction d'un voyage de circumnavigation. Les méthodes de Cook pour éradiquer le scorbut sont appliquées avec succès. Robert de Lamanon et douze autres membres de l'expédition sont massacrés sur l’île de Maouna à Tutuila alors qu'ils cherchaient de l'eau à terre. Les deux navires disparaissent dans les îles Salomon.
Naufrage et Ă©paves
Prises dans un cyclone, les frégates se brisent aux alentours de l’archipel des Îles Santa Cruz au milieu de juin 1788.
Les épaves retrouvées au large de Vanikoro (îles Salomon) en 1827 par le capitaine Dillon, puis en 1964, ont été formellement identifiées en mai 2005 comme étant La Boussole et L'Astrolabe[1]. Un sextant retrouvé dans l'une des épaves porte l'inscription « Mercier » sur une plaque en laiton ; or, la liste d'inventaire de La Boussole indiquait la présence d'un sextant confié par l'Académie royale de marine et fabriqué par le « sieur Mercier ». Des traces de campement ont été découvertes sur la côte sud-ouest de Banie, l'île principale de Vanikoro. Quant à la tradition orale autochtone, elle a conservé la mémoire de ce naufrage, ainsi que du séjour des marins français sur l'île.
En souvenir, l'un des bateaux de Jules Dumont d'Urville lors de son expédition pour retrouver la trace de La Pérouse a été rebaptisé du nom de La Coquille en L'Astrolabe.
Projet de reconstruction de la Boussole
En 2022, a été lancé un projet de reconstruction de La Boussole. Ce projet a été confirmé par Emmanuel Macron, président de la République française, lors du sommet des océans à Brest le 9 février 2022[2]. La coque serait construite à Brest, possiblement au chantier du Guip, et tractée jusqu'à Paris pour être amarrée dans la Seine près du musée de la Marine[3].
Références
- http://www.meretmarine.com/fr/content/la-france-lance-une-ultime-expedition-pour-percer-le-mystere-laperouse
- « One Ocean Summit. Emmanuel Macron confirme : la réplique de La Boussole sera construite à Brest », sur ouest-france.fr,
- « Benedict Donnelly : « Ravi de voir que La Boussole sera construite à Brest » », sur letelegramme.fr,
Bibliographie
- Plongée magazine, no 16, « Vanikoro », sous-titré « Dernières nouvelles de La Pérouse », par Pierre Larue, p. 52
- Le Mystère Lapérouse, ou le Rêve inachevé d'un roi, par l'association Salomon, éditions de Conti,
- Pierre Bérard, Le voyage de La Pérouse : Itinéraire et aspects singuliers, Albi, Un Autre Reg’Art, , 175 p. (ISBN 978-2-916534-60-2, lire en ligne)
- Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0)
- Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines à nos jours, Rennes, Ouest-France, , 427 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7373-1129-2, BNF 35734655)
- Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, éditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4)
- Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Paris, Tallandier, coll. « Dictionnaires », , 537 p. [détail de l’édition] (ISBN 978-2847340082)
- Étienne Taillemite, Marins français à la découverte du monde : De Jacques Cartier à Dumont d'Urville, Paris, éditions Fayard, , 725 p.
- Jean-Michel Roche (dir.), Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, t. 1, de 1671 à 1870, éditions LTP, , 530 p. (lire en ligne)