La Bataille de l'eau lourde
La Bataille de l'eau lourde est un film franco-norvégien réalisé par Jean Dréville sorti en 1948.
RĂ©alisation |
Jean Dréville Titus Vibe-Müller Yves Ciampi (assistant) |
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Scénario |
Jean Dréville Jean Marin |
Musique | Günnar Sønstevold |
Acteurs principaux |
Frédéric Joliot-Curie |
Sociétés de production |
Le Trident (France) Hero Films (Norvège) |
Pays de production | France, Norvège |
Genre | Guerre |
Durée | 96 minutes |
Sortie | 1948 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Synopsis
L'histoire relate une mission de sabotage pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1944, contre l'usine qui, en Norvège occupée, distillait de l'eau lourde pour l'Allemagne nazie.
La première partie porte sur les recherches de physique nucléaire de l'équipe de Frédéric Joliot-Curie (qui joue son propre rôle dans le film), au Collège de France et sur la récupération, dans les mois qui précèdent la déclaration de la 2e Guerre mondiale, des stocks d'eau lourde (oxyde de deutérium, un modérateur de neutrons indispensable pour réaliser une pile atomique) de l'usine norvégienne (Norsk Hydro) de Vemork, par un officier des services secrets français missionné par le Ministre de l'industrie Raoul Dautry (tous deux jouent leur propre rôle dans le film).
Malgré l'opposition des services secrets allemands et l'arraisonnement illégal, par la Luftwaffe, d'un avion de ligne, l'officier français parvient à s'enfuir en Écosse, puis en France avec l'eau lourde.
La suite du film, après la défaite française de et l'évacuation à Londres de l'eau lourde et de l'équipe Joliot-Curie, traite des actions de résistants norvégiens, sous commandement du SOE britannique et du physicien et résistant norvégien Leif Tronstad, pour saboter la production de l'eau lourde à Vemork.
Se déplaçant à skis dans les montagnes du Télémark dans des conditions difficiles (traque des radiogoniométries de la Gestapo et des Alpenjäger allemands), les Norvégiens font exploser l'installation d'électrolyse qui produit au compte-gouttes l'eau lourde (Operation Swallow) puis, alors que les Allemands tentent d'évacuer le stock d'eau lourde et le matériel sensible, coulent le 20 février 1944, avec une bombe à retardement, le bac ferroviaire SF Hydro avec les stocks d'eau lourde dans le lac de Tinn, au prix de "dégâts collatéraux" parmi l'équipage, les passagers et les gardes allemands des wagons (opération Gunnerside).
Mêlant images d'archives et reconstruction des faits par les protagonistes eux-mêmes ce film en noir et blanc transcrit les événements réels, quasiment comme un documentaire et sans effets spectaculaires ni pathos héroïque, contrairement à son "remake" hollywoodien en couleurs de 1965 Heroes of Telemark, tourné par Anthony Mann.
Fiche technique
- Titre : La Bataille de l'eau lourde
- Réalisation : Jean Dréville avec la collaboration de Titus Vibe-Müller
- Assistant-réalisateur : Yves Ciampi
- Coopération technique : Jean Epstein
- Scénario : Jean Dréville, Jean Marin
- Commentaire : Jean Marin, Pierre Laroche et Arild Feldborg
- Photographie : Hilding Bladle et Marcel Weiss
- Monteur : Jean Feyte
- Musique : Günnar Sønstevold
- Société de production : Le Trident (Paris) et Hero Films (Oslo)
- Pays d'origine : France / Norvège
- Langues d'origine : français et norvégien
- Format : noir et blanc - 1,37:1 - 35 mm - Son mono
- Genre : Guerre
- Durée : 96 minutes
- Date de sortie :
- France :
Distribution
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Autour du film
- Le film alterne images d'archives et scènes reconstituées.
- On retrouve dans le film les héros mêmes des événements relatés, « sauf deux comédiens professionnels en remplacement d'un membre du commando qui était décédé et d'un autre qui refusait de participer au tournage »[1]. On retrouve par exemple dans leur propre rôle les physiciens Frédéric Joliot, Hans von Halban et Lew Kowarski, le ministre français de l'armement Raoul Dautry et même l'agent secret français M. Allier qui escamota l'eau lourde sous le nez des allemands (crédité au générique comme "Monsieur A"). Le savant norvégien Leif Tronstad, participant actif aux diverses actions de sabotage, n'eut pas la chance de figurer dans le film : trahi et capturé par des collaborateurs norvégiens, puis abattu lors d'une tentative d'évasion, il est incarné par l'acteur Oyvind Oyen.
- Le scénario du film est basé sur un reportage de Jean Marin « Pourquoi l'Allemagne n'a pas fabriqué la bombe atomique », paru dans France Illustration des 13 et [1]. C'est aussi le journaliste qui cosigne le commentaire et le lit dans le film de sa voix connue des Français car « il était devenu éditorialiste du programme Les Français parlent aux Français durant la guerre »[1].
Notes et références
- Suzanne Langlois, La Résistance dans le cinéma français, p. 109.
Voir aussi
Bibliographie
- Suzanne Langlois, La Résistance dans le cinéma français, Paris, L'Harmattan, coll. « Cinéma et Société », , 444 p. (ISBN 2-7475-0775-0, présentation en ligne)
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Allociné
- Centre national du cinéma et de l'image animée
- Ciné-Ressources
- Unifrance
- (en) AllMovie
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- (en) IMDb
- (en) LUMIERE
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database