LQR
LQR : la propagande du quotidien est un livre du chirurgien et éditeur Éric Hazan publié en aux éditions Raisons d'agir. Ce petit essai dénonce la propagande de la langue de bois moderne telle qu'elle est promue par les médias et les élites dirigeantes. Ses 7 000 exemplaires initiaux ont été écoulés rapidement, et un second tirage de 5 000 exemplaires a été imprimé.
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Description
« LQR » signifie Lingua Quintae Respublicae, allusion à l'analyse linguistique menée par Victor Klemperer pendant la montée en puissance du Troisième Reich et de sa langue qu'il avait baptisée Lingua Tertii Imperii (la « Langue du Troisième Reich » en latin). L'auteur évoque également les figures de George Orwell se battant contre la novlangue et d'Hannah Arendt dénonçant la banalité du mal.
C'est l'histoire qui a inspiré ce livre. Dans la chronique de La Fabrique[1], Éric Hazan écrit : « De son cachot de Belle-Île, Louis Auguste Blanqui écrit en juin 1852 : "Ils proscrivent les termes prolétaires et bourgeois. Ceux-là ont un sens clair et net ; ils disent catégoriquement les choses. C’est ce qui déplaît. On les repousse comme provocateurs de la guerre civile. Cette raison ne suffit-elle pas pour vous ouvrir les yeux ? Qu’est-ce donc que nous sommes contraints de faire depuis si longtemps, sinon la guerre civile ?". »
LQR est une langue non utilisée par le peuple mais déversée de manière constante par la publicité et les médias, telle la novlangue.
Une émission de Là -bas si j'y suis a été consacrée à ce livre en février 2006[2].
LQR, le Langage de la Ve RĂ©publique
- Exemples cités par Éric Hazan chez Daniel Mermet en [2] :
- couche sociale pour classe sociale.
- ensemble pour Ă©mancipation ou insurrection.
- Droits de l'homme pour Droits de tous les hommes.
- problème pour question.
- solution pour proposition.
- Ă©lites pour responsables.
- divertissement pour abrutissement.
- émeute pour révolte.
- exclusion pour exploitation ou oppression.
- partenaires sociaux pour organisations syndicales et patronales.
- entrepreneurs pour patron ou chef d'entreprise.
- équité pour égalité.
- flexibilité ou assouplissement pour précarité.
- offensive ou dommage collatéral pour crime de guerre.
- terrorisme pour résistance.
- pays en développement ou pays émergents pour Tiers-Monde
Critiques
LQR a reçu un accueil favorable de la part du Monde diplomatique[3], mais beaucoup plus sévère de la part du Monde[4]. Acrimed a consacré plusieurs articles au livre[5] dont une réponse directe à la critique du Monde[6].
Autres essais liés à cette thématique
- On achète bien des cerveaux de Marie Bénilde en aux Raisons d'agir.
- L'industrie du mensonge : lobbying, communication, publicité et médias (collectif, Agone, 2004).
- Manipulé, moi ? Jamais ! (Fernand Ettori et Pascal Genot, First Éditions, )
- Alain Etchegoyen, La valse des éthiques, Paris, François Bourin, , 244 p. (ISBN 2-87686-110-0) — Prix Médicis essai
- Alain Etchegoyen, La démocratie malade du mensonge, Paris, F. Bourin, , 228 p. (ISBN 2-87686-153-4) — Grand prix de l'Académie française.
- Victor Klemperer, LTI, 1947
Notes et références
- La chronique des Ă©ditions La fabrique
- émission de Là -bas si j'y suis de février 2006
- « LQR. La propagande du quotidien », critique de François Brune dans Le Monde diplomatique
- Nicolas Weill, « Caricature contre langue de bois », Le Monde, 15 avril 2006 : « parfois l’analyse tombe juste » mais « parfois aussi l’opuscule dérape, victime d’un goût immodéré pour les listes de proscriptions, typique de bien des ouvrages de cette collection lancée par Pierre Bourdieu et ses proches ». Le Monde est cité à plusieurs reprises dans LQR.
- Résultats de la recherche de « LQR » sur le site d'Acrimed
- Grégory Rzepski et Alain Thorens, « Critique de la caricature ou caricature de la critique ? Le Monde a lu LQR », Acrimed, 25 avril 2006
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Présentation du livre sur le site de l'éditeur
- Critique d'un libraire
- Blog Livres Hebdo 02/02/2007
- « Éric Hazan analyse les diktats du discours dominant », CQFD ,
- « La "langue dévastée" des grands médias », Mikaël Faujour,
- Note de lecture et revues de critiques par le libertaire Philippe Coutant