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L'Aurore (film, 1927)

L'Aurore (titre original : Sunrise) est un film américain réalisé par Friedrich Wilhelm Murnau, sorti en 1927.

L'Aurore
Description de l'image Sunrise - A Song of Two Humans.jpg.
Titre original Sunrise:
A Song of Two Humans
RĂ©alisation Friedrich Wilhelm Murnau
Scénario Carl Mayer
Hermann Sudermann
Acteurs principaux
Sociétés de production Fox Film Corporation
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Film dramatique
Durée 95 minutes
Sortie 1927

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

Synopsis

Une femme de la ville, qui passe ses vacances dans un petit village, séduit un fermier et le convainc de tuer son épouse. Mais au moment de noyer l'épouse dans le lac, le fermier ne s'y résout pas et sa femme s'enfuit attrapant un tramway qui passe. Le fermier la suit, et le tramway amène les deux époux à la ville. Là, progressivement, ils se retrouvent, découvrant le rire et la fête dans l'atmosphère urbaine, avant de s'en retourner chez eux. Mais une violente tempête les attend sur le lac. Le fermier, se croyant le seul survivant du naufrage et son épouse morte pour de bon, tente de tuer la séductrice de la ville. Mais sa femme a pu être sauvée et, au moment où l'aurore se lève, les deux époux se retrouvent dans leur amour, alors que la femme de la ville s'enfuit.

Fiche technique

Distribution

Non crédités :

Commentaires

Ce film a été tourné après l'invitation adressée à Murnau par le producteur William Fox qui avait vu Le Dernier des hommes. C'est le premier film américain de Murnau[1]. Déjà très connu par ses films européens, en particulier Nosferatu, il a bénéficié d'un budget illimité pour ce film.

Murnau utilise le son Movietone, un procédé son sur film, faisant de Sunrise l'un des premiers longs métrages comportant une partition musicale et une bande-son (musique et bruitages, pas de dialogues) synchronisées.

Selon Ado Kyrou : « Le génie cinématographique de Murnau fit des prodiges. L'histoire, d'insipide, devint sublime grâce à une prodigieuse science de l'image. »

Le film recourt (pour la reprĂ©sentation de la ville) Ă  d'Ă©normes dĂ©cors stylisĂ©s qui crĂ©ent un monde gigantesque et fĂ©erique ; Ă  lui seul, le dĂ©cor de la rue a semble-t-il dĂ©passĂ© la somme de 200 000 $ (Il aurait Ă©tĂ© rĂ©utilisĂ© dans de nombreuses productions de la Fox, dont Les Quatre Fils de John Ford (1928)[2]).

La prise de vue, assurée par Charles Rosher et Karl Struss, présente de nombreuses innovations cinématographiques. Les travellings sont remarquables. Les intertitres, peu nombreux, laissent la place à de longues séquences d'action pure. L'utilisation de la perspective forcée est saisissante, en particulier dans une séquence montrant la ville avec au premier plan des personnages et décors de taille normale tandis qu'à l'arrière-plan décors et silhouettes sont beaucoup plus petits. La technique de la surimpression est également utilisée, par exemple pour évoquer l'influence qu'exerce la femme de la ville sur l'homme, même lorsqu'elle n'est pas là.

Comme l'indique un carton affiché au début du film ainsi que la dénomination très générique des protagonistes (« l'homme », « la femme »), Murnau n'a pas voulu raconter l'histoire particulière de deux personnages mais dépeindre une situation-type et des sentiments universels.

Murnau a travaillé particulièrement la photographie dans les scènes nocturnes qui constituent l'essentiel du film. François Truffaut dit de L'Aurore qu'il est « le plus beau film du monde ». C’est un des films préférés de Michel Houellebecq[3].

La bande-son comporte des arrangements pour orchestre de la Marche funèbre d'une marionnette, de Charles Gounod (1872); du Prélude en la mineur de Frédéric Chopin et d'un air des Maîtres-Chanteurs de Richard Wagner.

L'Aurore a obtenu trois prix lors de la première cérémonie des Oscars en 1929 : meilleure valeur artistique (prix décerné une seule fois), meilleure actrice (Janet Gaynor, pour trois films à la fois) et meilleure photographie (Charles Rosher et Karl Struss).

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

Références

  1. L'Encyclopédie du Cinéma, Roger Boussinot, Ed. Bordas, 1986 p. 1183
  2. Tag Gallagher, John Ford : The Man and his Films (University of California Press, 1986), p.55
  3. « Michel Houellebecq : Littérature, sexe et Goncourt chez Thierry Ardisson », sur YouTube (consulté le )
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