L'Anneau d'améthyste
L'Anneau d'améthyste est un roman d'Anatole France publié en 1899. Il fait partie de l'Histoire Contemporaine, tétralogie dont il constitue le troisiÚme volet.
L'Anneau d'améthyste | ||||||||
Auteur | Anatole France | |||||||
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Pays | France | |||||||
Genre | roman | |||||||
Ăditeur | Calmann LĂ©vy | |||||||
Lieu de parution | Paris | |||||||
Date de parution | 1899 | |||||||
Nombre de pages | 419 | |||||||
Chronologie | ||||||||
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Ce roman poursuit lâhistoire de M. Bergeret ainsi que la candidature de lâabbĂ© Guitrel Ă lâĂ©vĂȘchĂ© de Tourcoing, ces deux thĂšmes ayant Ă©tĂ© entamĂ©s dĂšs le premier livre de la tĂ©tralogie, L'Orme du mail. Les personnages sont pour la plupart prĂ©sents dĂšs ce premier livre et l'auteur ne redonne pas d'explication par la suite sur leur histoire.
Le roman se situe en pleine affaire Dreyfus.
Résumé
Mme Bergeret ayant rĂ©solu de quitter M. Bergeret pour habiter chez sa mĂšre (voir Le Mannequin dâosier) a le malheur de rendre visite Ă Mme Lacarelle pour un dernier adieu. M. Lacarelle, cĂ©lĂ©britĂ© locale pour sa ressemblance (par la moustache) avec le chef gaulois ĂporĂ©dorix a la rĂ©putation dâembrasser toutes les femmes quâil rencontre. Mme Bergeret ne fait pas exception, mais elle croit Ă la sincĂ©ritĂ© de ce baiser et, dans lâĂ©tat dĂ©primĂ© oĂč elle se trouve, le rend au moment mĂȘme oĂč Mme Lacarelle paraĂźt. Bref, Mme Bergeret quitte sa ville dans la honte, ce en quoi il est dit quâelle est restĂ©e « un jour de trop ».
M. Bergeret, une fois sa femme partie, finit par se dĂ©barrasser de sa servante incompĂ©tente et alcoolique. Il en prend une autre, une certaine AngĂ©lique, qui pour soulager sa solitude lui fera cadeau dâun jeune chien du nom de Riquet, auquel M. Bergeret sâattachera.
M. Bergeret, comme dans les Ă©pisodes prĂ©cĂ©dents, se trouve plongĂ© dans des discussions ayant trait Ă lâactualitĂ©. Il est dreyfusard, simplement parce que cette cause lui paraĂźt juste. Lâerreur judiciaire est Ă©galement possible, mĂȘme dans lâarmĂ©e française. Bergeret est le symbole de la force et de la vĂ©ritĂ© du raisonnement dans un monde entraĂźnĂ© par la passion. LĂ oĂč dâautres voient dans le dreyfusisme un affront Ă lâarmĂ©e, lui ne voit quâune protestation juste face Ă une erreur judiciaire. Sa vaste Ă©rudition lui permet de prendre du recul par rapport Ă lâĂ©vĂ©nement, ce en quoi il peut du reste paraĂźtre pĂ©dant. Ses discours sont toujours dĂ©calĂ©s, ce qui ajoute un ton comique au rĂ©cit ; il philosophe et cite les auteurs classiques tandis que dans la rue la foule passe en scandant des insultes contre les dreyfusards.
Ils sont une poignĂ©e Ă ĂȘtre dreyfusards dans la ville, et le recteur de lâUniversitĂ© en fait partie, ce qui vaut Ă M. Bergeret de rentrer dans ses bonnes grĂąces et enfin dâĂȘtre nommĂ© professeur titulaire. Ă la fin du livre, il est mĂȘme nommĂ© Ă Paris ; il rĂ©alise alors quâil est lui aussi capable de sâattacher aux ĂȘtres et aux choses et ce dĂ©part sera un arrachement.
Se poursuit Ă©galement lâhistoire de la jeune Honorine qui (Ă lâinstar de Bernadette Soubirous dont elle est une caricature) a des visions de la Vierge. On y apprend quâelle a un amant avec lequel elle ne pratique pas lâabstinence, bien au contraire, ce qui embarrasse assez le clergĂ©. On dĂ©cide de ne plus faire aucune publicitĂ© Ă son propos.
La candidature de M. lâabbĂ© Guitrel va prendre un tour particulier avec lâintervention de la famille Bonmont, dâorigine israĂ©lite mais convertie au catholicisme. Mme Bonmont, veuve du baron Bonmont, a un jeune amant, Raoul Marcien, lequel est violemment antidreyfusard ce dont elle souffre.
NĂ©anmoins les Bonmont cherchent Ă sâintĂ©grer davantage dans la bonne sociĂ©tĂ©. Ils font le don dâun ciboire aux BrĂ©cĂ© afin dâen dĂ©corer lâĂ©glise locale. Le duc de BrĂ©cĂ©, antisĂ©mite mĂȘme envers les convertis, se contente de renvoyer une carte de remerciement. La mĂšre et le fils Ernest se demandent comment se faire accepter de cette noblesse, dâautant quâErnest a fort envie dâobtenir le « bouton », une dĂ©coration qui lui permettra dâĂȘtre invitĂ© aux parties de chasse du duc. Lui vient alors lâidĂ©e de pousser la candidature de lâabbĂ© Guitrel, pour lequel les BrĂ©cĂ© militent Ă©galement. Le jeune Ernest se lie dâamitiĂ© au rĂ©giment avec Gustave Dellion, dont le frĂšre Philippe est amant dâune certaine Mme Clotilde de Gromance qui elle-mĂȘme connaĂźt le ministre du culte M. Loyer (en cette pĂ©riode de concordat, les Ă©vĂȘques Ă©taient nommĂ©s par le pape Ă partir dâune liste Ă©tablie par le gouvernement français). Elle usera de son charme sur M. Loyer (qui a par ailleurs passĂ© lâĂąge de la gaudriole mais sâen trouve flattĂ©). Elle ignore que Mme Worms-Clavelin milite aussi dans le mĂȘme sens auprĂšs de Maurice Cheiral, neveu et chef de cabinet du ministre : elle devra donner son corps au jeune Cheiral afin que, câest du moins ce quâil prĂ©tend, lâabbĂ© Guitrel fasse partie de la liste des candidats agrĂ©Ă©s: la chose aura lieu dans un fiacre, en une saisissante parodie de la scĂšne du fiacre de Madame Bovary.
Ainsi lâabbĂ© Guitrel est reçu par M. Loyer, intriguĂ© de voir un homme dâĂglise appuyĂ© par tant de belles femmes (Mme Bonmont vient Ă©galement de lui rendre visite). LâabbĂ© Guitrel fait bonne impression et quelques mois plus tard est nommĂ© Ă©vĂȘque grĂące Ă lâappui de ces dames.
Dans le dernier chapitre, Mgr Guitrel, reniant les assurances verbales qu'il avait données au ministre Loyer, adresse une lettre ouverte au président de la République pour protester contre le relÚvement des taxes et impÎts dont sont frappées par décret les institutions religieuses. Sera-t-il relevé de ses fonctions ?