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Léonard Melki

Leonard Melki, né le et mort le ) né Yūsuf Habīb Melkī et sous le nom religieux de Līūnār de Baabdāt , est un prêtre catholique oriental et membre de l'Ordre des Frères mineurs capucins[1], qui fut assassiné à Mardin par des soldats turcs au cours du génocide arménien pendant la Première Guerre mondiale[2].

Léonard Melki
Image illustrative de l’article Léonard Melki
Martyr
Naissance
Décès
Nationalité Ottomane
Ordre religieux Frères mineurs capucins
Béatification à Beyrouth par le card. Marcello Semeraro
Vénéré par l'Église catholique

Il est proclamé bienheureux le par le cardinal Marcello Semeraro[3].

Biographie

Septième des onze enfants d'Habīb Awaiss Melkī (1840–1906) et de Noura Bou Moussi Kanaan Yammine (1845–1917), Yūsuf Habīb Melkī est né le à Baabdat. Il a été baptisé dans l'église paroissiale locale maronite de Notre-Dame, le , par le curé de la paroisse, P. Hanna Labaki. Son parrain était Assaad Raji Labaki[4].

Il allait à l'église Notre-Dame située près de chez lui, en compagnie de ses frères et sœurs. Son père, qui était connu pour sa voix talentueuse, aidait le prêtre pendant la messe en chantant des hymnes. Léonard et son frère Khalil reçurent tous deux leur confirmation en même temps le , dans l'église latine et non dans l'église catholique maronite, car certains villageois locaux, dont la famille de Léonard, avaient quitté l'église catholique maronite et rejoint l'église catholique latine pour des raisons politiques, sociales et économiques. À l'époque, la célébration de la première communion n'avait pas encore été instituée dans l'église catholique latine.

Léonard est allé à l'école primaire, comme beaucoup d’enfants libanais chrétiens de l'époque, pour suivre des cours sous un chêne à Baabdat. Son professeur était le curé maronite Geries Yacoub Abi Hayla. Après que certaines familles de Baabdat eurent rejoint l'église catholique latine, la Sacrée congrégation pour la propagation de la foi demanda à l'Ordre des Frères mineurs capucins de servir cette paroisse latine nouvellement établie. En raison de la présence de capucins à Baabdat, Léonard souhaita rejoindre leur Ordre et poursuivit ainsi son éducation sous leur égide. Il fut envoyé au séminaire de San Stefano près d'Istanbul en [5].

Il commença son noviciat en 1899 et reçut l'habit le ; il reçut son nouveau nom religieux environ une semaine plus tard en l'honneur de saint Léonard de Port-Maurice. Il fit sa première profession à San Stefano le . Puis il passa au grand séminaire à Boudja où il reçut à la fois la tonsure et les ordres mineurs, le , avant d'être fait diacre le . Léonard Melki fut ordonné prêtre le .

Il passa un examen de prédication le et reçut le certificat de prédicateur apostolique le mois suivant. Il était destiné à être envoyé en mission dans l'Empire ottoman et commença sa mission à Mardin, où il fit office de professeur et de prédicateur[6]. Il promut le Tiers-Ordre de saint François, diffusa son apostolat évangélique et actif sur ses lieux de travail, ce qui entraîna une augmentation du nombre des tertiaires.

Au cours de l'année 1910, en raison de sa mauvaise santé, il fut envoyé au poste capucin de Maamouret-el-Aziz pour se reposer, car le climat y était plus clément. Il fut autorisé à se rendre au Liban où il passa quelques mois en 1911. Il retourna au poste capucin d’Urfa à la Noël 1911 et y resta jusqu'en 1914, avant de retourner à Mardin[7].

Léonard fut accusé par le gouvernement ottoman de conspiration au profit du gouvernement français et fut finalement arrêté le . Léonard fut menacé et reçut un ultimatum : se convertir à l'islam et être libéré ou mourir chrétien. Il choisit la seconde option. Par conséquent, il fut torturé par les Turcs de diverses manières, notamment battu, tiré par la barbe et jeté dans de longs escaliers à l'intérieur de la forteresse de Mardin, où il était détenu. En outre, il fut pendu par les pieds pendant des heures et subit la torture de l'arrachage de ses ongles et de ses ongles de pied. Après une semaine de torture dans la forteresse, Léonard Melki et des centaines d'autres prisonniers chrétiens de Mardin furent contraints de parcourir des kilomètres à pied hors de la ville et vers le désert afin d'être exécutés. Léonard Melki a été assassiné le [8].

Processus de béatification

La phase initiale du processus de béatification commença après le transfert à Beyrouth du forum pour la béatification du vicariat apostolique d'Anatolie le ; il fut titré Serviteur de Dieu le durant le pontificat du pape Benoît XVI après que la Congrégation pour les causes des saints eut émis le nihil obstat officiel pour la cause.

Le procès diocésain s'ouvrit le et conclut ultérieurement son travail le , alors qu'un second procès allait s’ouvrir quelque temps après et se clôturer le ; la Congrégation pour les causes des saints valida ces procès à Rome le et reçut les deux parties distinctes du dossier de la Positio de la part de la postulation en 2014, puis en 2015. Le comité des consulteurs historiens de la Congrégation pour les causes des saints approuva la cause à l'unanimité en [9].

Depuis 2013, le père Carlo Calloni, capucin, fait office de postulateur pour cette cause, assisté par le père libanais Tony Haddad, capucin.

Le , le Pape François donne son accord pour la promulgation du décret d'approbation du martyre des deux Pères Capucins : Léonard et Thomas. Ainsi, le parcours suivi par la Cause touche à sa fin et il ne reste que l'annonce, par le Saint-Père, de la date de la cérémonie au Liban, après consultation avec les autorités civiles et religieuses du pays[10].

Références

  1. (en-GB) « Leonardo Melki (1881-1915) (N. Prot. 2690) », sur Cappuccini (consulté le )
  2. « Biographie Le martyre Léonard Melki », sur www.leonardmelki.org
  3. « Au Liban, deux martyrs franciscains béatifiés », sur www.vaticannews.va
  4. « Biographie Enfance à Baabdath Léonard Melki », sur www.leonardmelki.org
  5. Joseph Labaki, Baabdat Beyt el ibada, Lebanon, Dar Alkarma, , 130 p.
  6. Lettre du Père Léonard au Père Général à Rome, Mardin, 11 décembre 1906 (Archives générales des Capucins à Rome, Mésopotamie Fonds H72, Privati 86)
  7. Lettre du Père Léonard au Père Supérieur de la Mission à Urfa, Maamouret-el-Aziz, 29 mars 1911 (Archives générales des Capucins à Rome, Fonds M-72 de la Mésopotamie, Privati 15)
  8. Isaac Armaleh, Alqouçara fi nakabat annassara, , 169, 193–197
  9. Communication avec le vice-postulateur, le père Tony Haddad, capucin
  10. « Bulletin du bureau de presse »

Liens externes

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