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Léon Livinhac

Léon Livinhac ( au hameau de Ginals dans la paroisse de Buzeins - à Maison-Carrée) est un missionnaire d'Afrique, de la société des Pères Blancs. Il est le fondateur de l'Église catholique au Buganda (actuel Ouganda). Il était évêque titulaire (in partibus) de Pacando (it), archevêque titulaire d'Oxyrhynque (de). Il est le deuxième Supérieur général des Missionnaires d'Afrique (après le fondateur, Mgr Lavigerie), de 1890 à sa mort, à laquelle il a su donner un essor significatif, malgré la tragédie de la Première Guerre mondiale à la fin de son mandat.

Léon Livinhac
Fonctions
Archevêque titulaire (d)
Oxyrynchus (d)
à partir du
Évêque catholique
à partir du
Évêque titulaire
Diocèse de Pacandus (d)
à partir du
Vicaire apostolique
Archidiocèse de Kampala
à partir du
Biographie
Naissance
Décès
(à 76 ans)
El Harrach
Nationalité
Activité

Biographie

Premières années

Il naît le dans l'Aveyron dans une famille d'agriculteurs très chrétienne, deuxième d'une fratrie de trois enfants. Baptisé Auguste-Simon-Léon-Jules, il est appelé « Léon ». Après la mort rapide de ses deux parents, avant l'âge de ses 6 ans, il est éduqué par sa grand-mère et ses tantes[1]. Il suit sa première scolarité à l'école de Saint-Geniez-d'Olt, puis entre au collège diocésain Saint-Denis de Saint-Geniez-d'Olt, chez les Frères des écoles chrétiennes. Ensuite, il poursuit ses études au séminaire sulpicien de Rodez en qui comptait alors près de trois cents séminaristes ! Il reçoit les ordres mineurs en 1870 et le diaconat en .

Débuts de carrière

En , Léon Livinhac s'adresse, après avoir entendu au séminaire une conférence d'un de ses envoyés, à Mgr Lavigerie qui a récemment fondé la Société des missionnaires d'Afrique et fait son entrée au noviciat de Maison-Carrée près d'Alger, en avril suivant. Il a comme formateur un jésuite, le P. Terrasse (1831-1922) qui lui donne une solide spiritualité ignatienne. Il est ordonné prêtre par Mgr Lavigerie, le . Bien qu'il n'ait pas terminé son noviciat, il est immédiatement nommé vice-recteur et professeur de théologie au scolasticat des Pères Blancs. Il prononce ses vœux le et il est élu le suivant membre du conseil général de la Société. À cette époque, elle comprend quarante-trois Pères et neuf Frères.

Il est envoyé pour sa première mission en en Kabylie chez les Ouadhias, où il demeure quelques mois avant d'être nommé directeur du scolasticat de Maison-Carrée.

Victoria-Nyanza

En , il est nommé dans les hauts plateaux de l'Afrique équatoriale, où il part avec un groupe de dix missionnaires et où il demeure jusqu'en 1889, spécialement aux abords du lac Victoria. Il fonde avec ses collaborateurs l'Église du Bouganda et parcourt cette immense région, souvent dans les conditions les plus difficiles. Il étudie la langue luganda et en écrit une grammaire. En 1883, il établit son siège à Kamoga dans le Boukoumbi, au sud du lac Victoria (crique de Smith [2]), dans une zone moins soumise aux conflits.

Mgr Livinhac après son sacre en 1885.

En , il est nommé vicaire apostolique du Victoria-Nyanza. Il retourne quelque temps à Maison-Carrée pour se faire sacrer évêque par Mgr Lavigerie[3]. Il est de retour à son vicariat en , pour trouver une région en proie aux troubles les plus vifs. Il parcourt le Bouganda en 1886, à l'époque du martyre des martyrs de l'Ouganda, assassinés sur ordre du kabaka (roi tribal) Mwanga II. Les missionnaires protestants avaient songé à une action commune avec les missionnaires catholiques pour les faire libérer, mais Mgr Livinhac avait décliné, pensant que ce serait pire. Le kabaka avait besoin une dernière fois de prouver sa force et rien ne pouvait l'arrêter. Léon Livinhac ne se rendra plus dans cette région qu'à de courts intermèdes en 1888 et en 1890.

Le , il ordonne à la chapelle de la mission de Kipalapala son ami Jean-Baptiste Charbonnier vicaire apostolique du Tanganyika : c'est la première fois qu'un évêque est ordonné en Afrique équatoriale.

Supérieur général

En , il est élu supérieur de la Société. Il a le temps d'ordonner son successeur et ancien élève l'Alsacien Jean-Joseph Hirth le jour de la Pentecôte 1890 à Kamanga, avant de rentrer en France où il arrive à Marseille, le avec quatorze jeunes Bagandas, pour participer au congrès anti-esclavagiste de Paris, puis il se rend avec eux à Rome et il est installé comme supérieur général le .

Ses deux premières années sont difficiles, car le fondateur Mgr Lavigerie est actif au sein de la Société et Mgr Livinhac ne doit pas lui porter ombrage. Il meurt en 1892. Mgr Livinhac est réélu en 1894 et en 1900. Il est élu à vie en 1906.

Maison-mère à Maison-Carrée.

En tant que supérieur, il demeure à la « Maison-Mère » de Maison-Carrée et doit en gérer son domaine agricole et viticole d'Oulid Adda[4]. Il est obligé de tenir compte des tensions entre puissances coloniales qui se partagent l'Afrique et de faire attention à envoyer en mission des Pères de la même nationalité si possible que les autorités coloniales du lieu et atténuer également les tensions qui se nouent entre celles-ci et les missionnaires.

Entre 1892 et 1922, pendant les trente ans de son véritable « mandat », la Société connaît une croissance considérable. Elle passe de trois à seize évêques, de cent quatre-vingt-cinq prêtres et soixante-quatre frères, à six cent soixante-quatorze prêtres et cent quatre-vingts frères !

C'est à lui qu'incombe la tâche de rédiger les constitutions de la Société et d'écrire quantité de circulaires à destination des missionnaires, de veiller à lever des fonds et à publier nombre de feuilles et journaux d'information.

Il meurt à Maison-Carrée en à l'âge de soixante-seize ans. C'était un homme modeste, mais en même temps capable de déployer l'énergie la plus résolue tout en projetant son autorité[5].

Il est enterré depuis 2007 au sanctuaire de Nabulagala en Ouganda.

Quelques publications

  • Instructions de Monseigneur Livinhac aux Missionnaires d'Afrique (Pères Blancs), Alger, 1938, 423 pp. - Lettres circulaires adressées aux Missionnaires d'Afrique (Pères Blancs) : 1889-1912. Recueil de 97 lettres (no 1 - no 97).
  • Léon Livinhac: Lettres circulaires adressées aux Missionnaires d'Afrique (Pères Blancs) : 1912-1922. (no 98 - no 134).
  • Léon Livinhac: Manuel de langue luganda comprenant la grammaire et un recueil de contes et de légendes, Établissements Benziger & Co. S.A., 1894, 290 pp.

Bibliographie

  • (en) J. Van der Burgt, Cross and Flag in Africa : The "White Fathers" During the Colonial Scramble 1892-1914, New York, 2006, 294 pp.
  • Société des missionnaires d'Afrique: « Mgr Léon Livinhac ». Notices nécrologiques (1922-1931), Tome IV, p. 65-80.

Notes et références

  1. site des Pères Blancs, Biographie de Léon Livinhac sur le site des pères blancs
  2. Georges Leblond, Le Père Auguste Achte et la mission de l'Ouganda, Paris, Procure des Pères blancs, 1928, p. 26
  3. Le 14 septembre 1884
  4. Qui passe à une société immobilière en 1899, gérée par les Pères
  5. Jean-Claude Ceillier, Histoire des missionnaires d'Afrique (Pères blancs): de la fondation par Mgr Lavigerie à la mort du fondateur (1868-1892), éditions Karthala, p. 274, 2008, (ISBN 978-2-84586-983-7)

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