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L'Hourloupe

L'Hourloupe est un ensemble de travaux rĂ©alisĂ©s par Jean Dubuffet de 1962 Ă  1974, et qu'il a poursuivi jusqu'en 1983, deux ans avant sa mort. Le mot « hourloupe Â» a Ă©tĂ© inventĂ© par l'artiste pour qualifier sa sĂ©rie nouvelle manière dont divers Ă©lĂ©ments ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s Ă  Venise au Palazzo Grassi sur le Grand Canal en 1964[1]. L'Hourloupe comprend des huiles sur toile, dessins, praticables, assemblages, sculptures, architectures, constructions, avec trois couleurs essentielles : rouge, bleu et blanc. Les Ĺ“uvres sont caractĂ©risĂ©es au fil des ans de plus en plus nettement par des rayures et des hachures qui sont la marque de Jean Dubuffet dans les vingt et une annĂ©es Ă  venir, jusqu'Ă  sa mort en 1985[2].

L'origine du mot

Dans les biographies de Dubuffet, diverses interprĂ©tations sont donnĂ©es sur l'origine du mot « hourloupe Â». Le texte de la fondation Dubuffet l'explique ainsi « Le mot Hourloupe Ă©tait le titre d'un petit livre publiĂ© rĂ©cemment et dans lequel figuraient, avec un texte en jargon, des reproductions de dessins aux stylobille rouge et bleu. Je l'associais, par assonance, Ă  hurler, hululer, loup , Riquet Ă  la Houppe et le titre Le Horla du livre de Maupassant inspirĂ© d'Ă©garement mental[3]. » Selon Jean-Louis Ferrier Yann Le Pichon, Hourloupe est mot-valise composĂ© du mot « loup » et d'« entourloupe »[4].

Le mot « hourloupe Â» est dĂ©finitivement acquis en 1962 dans l'univers de Dubuffet. Il figure sur la page de titre d'un texte calligraphiĂ© et illustrĂ© de dessins au stylo Ă  bille noir rouge et bleu, sur fond noir, intitulĂ© L'Hourloupe 16 Ă— 12,5 cm, rĂ©alisĂ© du 15 au [5]. Les neuf pages calligraphiĂ©es comprennent des dessins reprĂ©sentant des "animaux" version Dubuffet avec rayures encore peu prononcĂ©es : "Taurot Panachet" page 1, "Canare" page3, ou des objets : "Caftiaire" page 4, ou des personnages : "Santinaile", p. 5 "Cerviteure", p. 8, Chaçeurd, p. 9[6].

Les peintures et assemblages

D'abord développé en huiles sur toiles en plusieurs couleurs de grand format:

  • Automobile Ă  la route noire, , huile sur toile 195 Ă— 150 cm, localisation inconnue[7].
  • ĂŠtre et paraĂ®tre, , huile sur toile, 195 Ă— 150 cm, localisation inconnue[8].
  • La MarĂ©e d'Hourloupe, 1963, huile sur toile, 200 Ă— 300 cm, localisation inconnue[9].

En 1964, Dubuffet montre ses travaux récents au Palazzo Grassi lors de la Biennale de Venise. Il a rompu avec les Matériologies et les études de sol pour travailler sur le thème du tissu urbain, des foules, le tout emmêlé dans des couleurs vives et des sinuosités comme : Légende de la rue. Les travaux de cette série qui comprend des toiles, des encres de couleurs, des sculptures et des assemblages sont réunis sous le nom de L'Hourloupe . Gaëtan Picon y voit une suite des Matériologies et de Paris-Circus dont Légende de rue fait partie, Paris-Circus étant l'ensemble des tableaux sur les foules et la ville [10].

« En répondant au téléphone Jean laisse courir sur le papier son stylobille rouge, d'où les dessins semi-automatiques qu'il barde de rayures rouges et bleues. Découpant ces figures, il les pose ensuite sur fond noir et en tire un petit livre de vingt-six pages de texte jargonnant, chaque page étant ornée d'un dessin au stylo à bille [10]. »

Bientôt, L'Hourloupe atteint des proportions de plus en plus grandes en même temps que se réduisent les couleurs:

  • Nunx Stans., 1965, Vinyle sur toile, 162 Ă— 829 cm, musĂ©e Solomon R. Guggenheim, New York

C'est par les rayures que Dubuffet rĂ©unit ensuite ses figures. Caballero, 1965, vinyle sur papier entoilĂ© 1965, 99 Ă— 68,5 cm. Ă€ partir de 1967-68, il se livre aux dĂ©coupes peintes auxquelles il donne le nom de « peintures monumentĂ©es ». L'Hourloupe est en rĂ©alitĂ© le nom provisoire d'un long travail[11] qui va de 1962 Ă  1974, mais qui se prolonge bien au-delĂ  dans ses sculptures, ses monuments et jusqu'Ă  la fin de sa vie, le dernier Ă©tant Tour aux figures dont il a rĂ©alisĂ© la maquette en 1967, commencĂ© la construction en 1983, deux ans avant sa mort.

Les assemblages vivants

De à , Dubuffet se met à animer ses assemblages de L'Hourloupe. Des morceaux hachurés composent des formes qu'il désigne sous le nom de "praticables", parce que ces dessins vont bouger : ils constituent les costumes de comédiens pour le spectacle Coucou bazar, qui sont des sculptures en mouvement.

Le spectacle a été présenté en 1973 à Paris [12], et en 2013 au Musée des arts décoratifs de Paris[13] - [14]

Il est construit Ă  partir de plusieurs personnages dont notamment[15]. :

  • "Perce Culotte", , peinture acrylique sur klĂ©gĂ©cell (chlorure de polyvinyle expansĂ©) 187 Ă— 103 cm
  • "Le Convulsioniste", peinture acrylique sur klĂ©gĂ©cell (chlorure de polyvinyle expansĂ©), 226 Ă— 118 cm
  • "Le Soldat", , bristol d'epoxy et polyurĂ©thane 225 Ă— 170 Ă— 75 cm
  • "Le Tromphateur", , bristol d'epoxy et polyurĂ©thane 260 Ă— 145 Ă— 655 cm[16].

Sculptures, architectures et parc de sculptures

Les Principales réalisations monumentales sont répertoriées et décrites sur le site de la Fondation Dubuffet[17] d'où les articles suivants ont tiré leur documentation en grande partie.

Il a aussi exécuté un groupe monumental de sculptures : Monument à la bête debout[18] pour la ville de Chicago où l'ensemble de l'Hourloupe était très aimé, et où les travaux de Dubuffet étaient très appréciés. Le Art Institut of Chicago a acquis plusieurs œuvres de l'artiste dès les années 1950[19].

La série des sculptures de l'Hourloupe comprend aussi les peintures monumentées qui sont des transferts de peinture sur des formes.

Bibliographie

Notes et références

Notes

    Références

    Article connexe

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