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Kundalinî yoga

Le kuṇḍalinī yoga tire son nom du terme sanskrit kuṇḍalinī qui désigne une « force psychique » qui serait présente en chaque être humain et qui évoluerait le long d'un canal principal (Suṣumṇā) situé dans la colonne vertébrale[1], au centre de la moelle épinière, depuis le sacrum jusqu'au sommet de la tête. Le terme est popularisé par Yogi Bhajan, qui a importé ce type de yoga aux Etats-Unis dans les années 1970.

Le kuṇḍalinī yoga prétend viser à l'éveil de la conscience du soi par la maîtrise de cette énergie, la kuṇḍalinī, par la pratique d'āsana (posture), de prāṇāyāma (techniques de souffle), de bandha (fermetures, contractions) et la récitation de mantra.

Selon les adeptes des pratiques liées au kundalini yoga, l'éveil brutal ou mal accompagné de la kundalini peut engendrer des troubles psychiques tels que la psychose[2].

Une brève histoire du kuṇḍalinī yoga

Le kuṇḍalinī yoga en Inde

Le kuṇḍalinī yoga est l'une des 22 écoles de yoga. Celui-ci appartient à la tradition indienne non orthodoxe et est exposé dans la Yoga kuṇḍalinī upanishad qui fait partie du groupe des yoga upanishad.

On l'a aussi appelé rāja yoga (même si désormais ce terme fait référence à une autre école yogique), soit qu'il ait été réservé à la noblesse, à l'élite (du sanskrit rāja pour "roi", "royal"), soit qu'il ait été considéré alors comme la "voie royale" vers l'épanouissement de la conscience.

Dans la tradition yogique indienne, le kuṇḍalinī yoga est considéré comme une pratique puissante pour parvenir à l'extinction du cycle des existences successives (saṃsāra). Celle-ci est liée à la tradition tantrique, avec la réputation de donner accès à des pouvoirs occultes et surnaturels (ou siddhi). Le kuṇḍalinī yoga est associé aux sidhas (ou sâdhus) les plus expérimentés, et enseigné de façon confidentielle.

Carl Gustav Jung et le kuṇḍalinī yoga

Le kuṇḍalinī yoga fut introduit en Europe par l'entremise de Carl Gustav Jung au cours de conférences qu'il donna sur ce sujet en 1932 au Club psychologique de Zurich, alors que la discipline était encore totalement inconnue en Occident[3]. Cependant, cette découverte resta purement théorique et ne donna lieu à aucune pratique du Kundalinî-Yoga.

Le kuṇḍalinī yoga en Occident

Les premiers rudiments d'enseignements publics du kuṇḍalinī yoga furent exposés par Vivekananda à l'occasion de l'exposition de Chicago, aux États-Unis, qui eut lieu en 1892[4].

À partir de 1969, le kuṇḍalinī yoga fut enseigné aux États-Unis et en Europe par un maître de cette discipline, Yogi Bhajan. Préconisant notamment le kuṇḍalinī yoga pour aider les toxicomanes à sortir de la dépendance aux drogues[5] (programme SuperHealth, fondé en 1973, qui vaudra à Yogi Bhajan une reconnaissance du Sénat américain[6]), il diffusa son enseignement à travers le monde entier pendant 35 ans, avec comme objectif de former des professeurs.

Le chercheur Philip Deslippe (Université de Californie, Santa Barbara) a montré comment Yogi Bhajan a inventé la notion de "lignée d'or" ("golden chain") pour trouver des origines anciennes aux pratiques qu'il a imaginées en s'inspirant des autres yoga posturaux contemporains[7]. Selon Deslippe, « [ce yoga] était un bricolage (sic) créé par Yogi Bhajan lui-même et dérivé de deux personnalités principales : un enseignant de hatha yoga nommé Swami Dhirendra Brahmachari et le sikh Maharaj Virsa Singh[7] ».

Bibliographie

Kundalinî-Yoga
  • Satya Singh, Manuel du yoga kundalini, Editions Marabout, 1996. (ISBN 2-501-02137-1)
  • Shakta Kaur Khalsa, Le yoga pour les femmes, Editions Pearson Pratique, 2005. (ISBN 2-744-06123-9)
  • Michel Manor, Kundalini yoga : La science de l'être total, Guy Trédaniel Editeur, (ISBN 2-857-07620-7)
  • Lothar Rüdiger Lütke, Kundalini, l'éveil de la force de vie, Guy Trédaniel Editeur, (ISBN 2-85707-707-6)
  • (en) Yogi Bhajan, The teachings of Yogi Bhajan, KRI Publications, (ISBN 0-895090-52-X)
  • Tara Michaël, Corps subtil et corps causal. "La Description des six chakra" et quelques textes sanscrits sur le kuṇḍalinī yoga, Paris, Le Courrier du livre, 1979, 278 p.
  • (en) Arthur Avalon, The Serpent Power, 1974 [lire en ligne]
Psychologie analytique
Kundalinî
  • Carl Gustav Jung, nouv. éd. sous le titre Psychologie du yoga de la Kundalinî, 2005 (ISBN 2-226-15711-5).
  • A. Avalon - La puissance du serpent. Introduction au tantrisme, Traduit par C. Vachon sur la 4e éd. angl., Ganesh et Cie, Madras. 1950, Dervy Ed., Paris.
  • Lilian Silburn, La Kuṇḍalinī ou l'Énergie des profondeurs : étude d'ensemble d'après les textes du Śivaïsme non dualiste du Kaśmir, Paris, les Deux Océans, , 266 p. (ISBN 2-86681-006-6, BNF 34758911, lire en ligne).
  • (en) V.G. Rele, The mysterious kundalini - Bombay, 1927, ed. D.P. Toraporevala.

Notes et références

  1. Gérard Huet, Dictionnaire Héritage du Sanscrit (lire en ligne)
  2. (en) Greyson, Bruce. (1993). The physio-kundalini syndrome and mental Illness. The Journal of Transpersonal Psychology. [lire en ligne]
  3. C.G. Jung, S. Shamdasani, ed.: The Psychology of Kundalini Yoga: Notes of the Seminar Given in 1932
  4. Raja Yoga. Vivekananda. Éd. Sundeep Prakashan, 2004. (ISBN 9788180900365)
  5. http://www.unodc.org/ngo/showSingleDetailed.do?req_org_uid=16420 Office des Nations unies contre la drogue et le crime - Répertoire des ONG
  6. The Library of Congress - Honoring the life and contribution of Yogi Bhajan
  7. (en) Philip Deslippe, « From Maharaj to Mahan Tantric: The Construction of Yogi Bhajan's Kundalini Yoga », Sikh Formations, (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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