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KuaFu

KuaFu est un projet de mission spatiale scientifique proposé par l'agence spatiale chinoise portant sur la météorologie de l'espace. La mission qui serait développée en coopération avec l'Agence spatiale européenne et l'Agence spatiale canadienne comprend trois satellites dont l'un est positionné au point de Lagrange L1 et les deux autres sur des orbites polaires autour de la Terre. L'objectif de KuaFu est de recueillir des données sur l'ensemble du processus initié par les perturbations solaires jusqu'à leur dissipation dans l'environnement terrestre. La mission devait être lancée en 2017. Le projet est abandonné à la suite du retrait du Canada.

Contexte

En 2011 dans le cadre de son 12e plan quinquennal la Chine met en place le programme prioritaire stratégique des sciences spatiales (SPP) et confie au Centre national des sciences spatiales (NSSC), centre de recherche rattaché à l'Académie chinoise des sciences, la gestion et le développement de cinq missions scientifiques ambitieuses : les satellites DAMPE et HXMT dans le domaine de l'astrophysique, QUESS pour les télécommunications quantiques, ShiJian-10 qui embarque des expériences de biologie spatiale et KuaFu qui doit étudier l'influence du Soleil sur l'atmosphère terrestre[1].

Objectifs

L'Ă©jection de masse coronale par le Soleil est un phĂ©nomène Ă  grande Ă©chelle qui modifie les caractĂ©ristiques du vent solaire en se dĂ©plaçant Ă  très grande vitesse dans le milieu interplanĂ©taire (entre 100 km/s et 2 500 km/s). La distance Terre-Soleil est parcourue en quelques jours. Le champ magnĂ©tique très important associĂ© Ă  ce phĂ©nomène peut provoquer lorsqu'il atteint la Terre des orages magnĂ©tiques en interagissant avec le champ magnĂ©tique terrestre. Ces orages ont une incidence sur certaines activitĂ©s humaines (fonctionnement des satellites en orbite terrestre, lignes Ă  haute tension...). La naissance de ce type de phĂ©nomène, son dĂ©roulement et ses interactions avec l'environnement terrestre sont aujourd'hui mal compris.

KuaFu doit fournir des observations globales, continues et sur le long terme, de l'ensemble de la séquence des événements de la naissance de la perturbation jusqu'à la dissipation de l’énergie dans la magnétosphère terrestre interne et la zone aurorale en passant par sa propagation dans le milieu interplanétaire. Cette étude doit améliorer les prévisions de la météorologie de l'espace. Les données recueillies doivent en particulier permettre de[2] :

  • identifier les indices annonçant les perturbations de l'activitĂ© solaire ;
  • modĂ©liser le couplage entre ces phĂ©nomènes et les perturbations de l'environnement terrestre ;
  • Ă©tudier des processus de transfert d'Ă©nergie Ă  l’œuvre au sein du système Terre-Soleil ;
  • Ă©tudier le degrĂ© d'influence de l'ionosphère sur le dĂ©veloppement des sous-orages et le flux d'Ă©nergie auroral en observant simultanĂ©ment les hĂ©misphères au soleil et dans l'ombre ;
  • Ă©tudier les processus de dissipation d’énergie dans la magnĂ©tosphère interne ;
  • Ă©tudier le rĂ´le des diffĂ©rents types d'ions dans la dynamique de la magnĂ©tosphère interne, durant les orages magnĂ©tiques.

Historique

Le projet KuaFu (dans la mythologie chinoise, KuaFu était un géant qui tentait en vain de capturer le Soleil) a été proposé par Chuanyi Tu à la National Natural Science Foundation of China (en) (NSFC) en . Une pré étude a démarré en . Plusieurs réunions réunissant scientifiques chinois et des participants canadiens et européens se sont tenues par la suite pour définir les objectifs et l'architecture de la mission. La fin de la phase A a eu lieu en . Le projet a été reporté sine die à la suite du retrait du Canada[3].

DĂ©roulement de la mission

La mission utilise trois satellites :

  • KuaFu-A, est positionnĂ© au point de Lagrange L1 situĂ© entre la Terre et le Soleil. Il est en position d'observer en permanence le Soleil sans Ă©clipse et se trouve sur le chemin des perturbations dĂ©clenchĂ©es par le Soleil ;
  • les satellites KuaFu-B1 et KuaFu-B2 tournent sur des orbites polaires (inclinaison 90°) autour de la Terre de manière Ă  fournir une observation des aurores borĂ©ales et australes ainsi que de la magnĂ©tosphère interne. Ils suivent une mĂŞme orbite elliptique (environ 6 000 Ă— 40 000 km) qui les fait traverser les ceintures de radiation interne et externe et qui permet au champ optique des instruments de couvrir l'ensemble de la rĂ©gion aurorale. Leur phasage (dĂ©calage sur l'orbite) permet de disposer en permanence de donnĂ©es sur la zone oĂą se produisent les aurores borĂ©ales.

Caractéristiques des satellites

KuaFu-A

Le satellite KuaFu-A, qui est positionné au point de Lagrange L1, effectue une surveillance constante à la fois de l'activité solaire et du milieu interplanétaire en amont de la Terre. Les instruments d'observation de l'activité solaire, en particulier de l'éjection de masse coronale, comprennent un imageur fonctionnant dans l'ultraviolet lointain et extrême, un imageur spectrographe (MOSES) fonctionnant sur la même partie du spectre électromagnétique, un coronographe Lyman-Alpha (1,15 à 2,5 rayons solaires), un coronographe en lumière visible (2,5 à 15 rayons solaires) ainsi qu'un instrument de mesure de l'irradiance du Soleil (SIM). Les instruments mesurant in situ la propagation des perturbations solaires dans le milieu interplanétaire comprennent une suite d'instruments de mesure du vent solaire (SWIP), un capteur de particules énergétiques solaires (SEPS), un spectromètre à rayons X durs et rayons gamma (HXGR) ainsi qu'un instrument de mesures des ondes radio (RBI)[4] - [2].

KuaFu-B

Les deux satellites, KuaFu-B1 et KuaFu-B2, qui circulent sur des orbites polaires autour de la Terre utilisent des instruments de mesure in situ des particules chargées à haute énergie (instrument HECPE), à moyenne énergie (IES/IPS), à basse énergie (type PEACE, TBC), un magnétomètre à saturation (FGM), un analyseur d'atomes neutres des anneaux de courant (NAIK), un imageur fonctionnant dans l'ultraviolet lointain avec un objectif grand angle (WFAI) ainsi qu'un imageur spectrographe pour les protons des zones aurorales[5].

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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