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Kong (CĂ´te d'Ivoire)

Kong est une ville du nord-est de la Côte d’Ivoire, située à proximité du parc national de la Comoé. Cette ancienne ville marchande fut détruite par Samory Touré en 1897 puis reconstruite.

Kong
Kong (CĂ´te d'Ivoire)
La mosquée de Kong en 2002
Administration
Pays Drapeau de la CĂ´te d'Ivoire CĂ´te d'Ivoire
District District des Savanes
RĂ©gion Tchologo
DĂ©partement Kong
Maire Berte Aboudramane Tiemoko
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 9° 09â€?nbsp;02â€?nbsp;nord, 4° 36â€?nbsp;37â€?nbsp;ouest
Localisation
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Kong
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Kong

    Histoire

    Arrivée de l'explorateur Binger à Kong en 1888 (gravure Édouard Riou)
    Une mosquée de Kong (gravure 1892)

    Émergence de Kong

    Kong émergea en tant que place commerciale lorsque les marchands du Mali commencèrent à faire du commerce sur le territoire peuplé par les Sénoufos. La zone entre Kong et Dabakala serait la zone originelle où les commerçants mandé firent venir les Dioulas, qui s'installèrent à partir du XIIe siècle.

    L'explorateur français Louis-Gustave Binger écrit concernant la fondation de Kong : « [...] Kong aurait été fondée à la même époque que Djenné (1043-44). Ce n'est pas impossible, mais j'en doute fort, car dans aucune histoire arabe, il n'est fait mention de l'existence de cette ville, et les premiers voyageurs qui révèlent l'existence de montagnes à Kong et d'un pays portant ce nom sont : Mungo-Park et Bowdich. Barth, lui, parle de l'existence d'une ville de Kong »[1].

    Les marchands dioula transformèrent Kong en un marché transfrontalier où l’on échangeait des marchandises du désert du nord, comme le sel et le textile, contre celles des forêts du sud (noix de cola, or, esclaves). Tandis que la prospérité de Kong croissait, ses premiers maîtres, du clan Traoré (Tarawéré), firent la synthèse des traditions dioula et sénoufo et étendirent leur autorité sur les régions avoisinantes.

    En 1710, Sékou Oumar Ouattara, un guerrier dioula, envahit la région et conquit la ville de Kong grâce à l'avantage procuré par sa cavalerie. Sous son autorité, la ville passa du statut de petite ville-Etat à celui de capitale du puissant empire de Kong, qui dominait une grande partie de la région.

    Visite de l'explorateur français Binger

    Louis-Gustave Binger y entre le et y est accueilli très cordialement[2]. Il y rencontre le roi Karamokho-Oulé Ouattara et le chef de la ville, Diarawary Ouattara[3], ennemis de Samory.

    Il dĂ©crit ainsi la citĂ© : « La ville n'est pas bâtie rĂ©gulièrement. Les ruelles sont tortueuses et Ă©troites. Sur quelques petites places il y a un ficus, un dattier ou un bombax couronnĂ© de nids de cigognes ; çà et lĂ , on trouve aussi des terrains vagues desquels on a extrait de la terre Ă  bâtir... »[4]. La ville possède alors cinq mosquĂ©es ayant chacune deux minarets et Binger estime la population Ă  15 000 habitants. Les musulmans qu'il rencontre sont très tolĂ©rants[5] et le commerce très actifs. Il dĂ©crit aussi les mĹ“urs, l'habillement des filles et des femmes, les divertissements, les usages, l'organisation policière, les coiffures, etc.[6], la religion et l'instruction[7].

    Il quitte la ville le lundi avec une lettre de recommandation de Karamokho-Oulé[8].

    Binger, lors de son voyage retour y revient le samedi . Il y rencontre alors Marcel Treich-Laplène : « L'émotion que je ressentis est difficile à décrire. Je tombai dans les bras de ce brave compatriote, qui, à peine remis d'un long séjour à la Côte de l'Or, s'était spontanément offert pour aller me ravitailler. Il m'apportait, en plus d'une lettre de ma mère, des nouvelles de quelques bons amis, qui me firent oublier toutes mes fatigues et privations »[9].

    Binger quitte Kong le [10].

    Destruction de la ville par Samory Touré et conquête française

    Au XIXe siècle, Samory Touré détruisit la ville, qui passa sous le contrôle colonial français en 1898.

    Bien que la ville ne joua plus qu'un rôle très secondaire dans la région, la Mosquée du Vendredi de Kong survécut et la ville fut en grande partie reconstruite dans le style architectural sahélien[11].

    Administration

    Depuis trente ans, la famille de l'actuel président Ouattara domine sans partage la vie politique locale[12]. Aux législatives de 2016, un des frères du président, Téné Birahima Ouattara, a recueilli 99,76 % des suffrages. Lors de l'élection présidentielle, en 2015, seuls 15 bulletins sur 14�38 ne désignaient pas Alassane Ouattara[12].

    Après Gaoussou Ouattara (1995-2013) et Téné Birahima Ouattara (2013-2018), le président a choisi de confier la mairie à Berté Abdrahamane Tiémoko, qui a gagné avec 100 % des voix[12]. Natif de la ville et très proche du chef de l’État, il est le directeur de l’IPS-CGRAE, la caisse générale de retraite des fonctionnaires. Il est le premier mais à ne pas appartenir à la famille du président[12].

    Kong a été érigée en chef-lieu de département[12].

    Les trois quarts de ses habitants s’appellent Ouattara[12]. le cimetière des saints est le cimetière où sont enterrées les personnes pieuses qui ont vécu à Kong[13].

    A proximitĂ© de la mairie se trouve les vestiges de la case de Binger[14].   

    Economie

    Au début du siècle dernier, les habitants ont refusé que le train des colons passe par Kong. Le chemin de fer a donc été construit à 90 km plus à l’ouest, à Ferkessédougou, qui a du coup pris le pas sur Kong. Celle-ci est désormais une ville marginalisée, une petite bourgade endormie de quelques milliers d’âmes[12].

    le lundi est le grand jour de marché à Kong[15].

    DĂ©mographie

    Dès le milieu des années 80, des Lobi, venus de l'extrême nord-est de la Côte d'Ivoire, se sont installés pour planter l'igname à quelques kilomètres de Kong. Les Dioulas l'ont accepté, tout comme, déjà auparavant, la venue des Palakas, planteurs de tabac. Toutefois, dix ans plus tard, les habitants de Kong sont largement minoritaires au sein de leur circonscription, les Lobi, à eux seuls, étant désormais cinq fois plus nombreux qu'eux[16].

    Loisirs

    La DĂ©tente est le seul maquis de la ville[12].A  Kong, la religion islamique influe sur les fĂŞtes et danses  traditionnelles. 98% de la population est musulman[17].

    Transport

    Pour aller à Kong, en provenance de Ferkessédougou, il a longtemps fallu deux bonnes heures sur une piste de latérite cahoteuse[12]. La route bitumée est désormais achevée.

    Un projet de construction d'un aéroport a commencé à être officiellement évoqué en avril 2022. Selon les autorités, ce projet « permettra surtout de faciliter les opérations militaires dans le contexte de lutte contre le terrorisme que l’État a engagées dans cette partie du pays »[18].

    Patrimoine

    Seules les deux mosquées soudanaises en pisé rappellent la grandeur passée de Kong[12]. Celles-ci, appelées la grande et la petite mosquée de Kong[19], ont été placées sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité.

    Notes et références

    1. L-G. Binger, Du Niger au golfe de Guinée, Hachette, 1892, p. 323
    2. L-G. Binger, Du Niger au golfe de Guinée, Hachette, 1892, p. 288-289
    3. Ibid, p. 288
    4. Binger, p. 297
    5. Binger, p. 298
    6. Binger p. 300-304
    7. Binger, p. 326-327
    8. Binger, p. 331
    9. L.G.Binger, Du Niger au golfe de Guinée, vol. 2, Hachette, 1892, p. 200
    10. Ibid, p. 205
    11. Mosquées de style soudanais du Nord ivoirien (site en série) - UNESCO World Heritage Centre
    12. Anna Sylvestre-Treiner, « Côte d’Ivoire : Kong, capitale d’un empire disparu devenue le fief electoral d’Alassane Ouattara �Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
    13. Fondation Atef OMAĂŹS, Le Fatom CĂ´te d'Ivoire, CĂ´te d'Ivoire, Malika Ă©dition, , 367 p., p. 327
    14. Fondation Atef OMAĂŹS, Le Fatom, Cpote d'Ivoire, Malika Ă©dition, , 367 p., p. 324
    15. Fondation Atef OMAĂŹS, Le Fatom CĂ´te d'Ivoire, CĂ´te d'Ivoire, malika Ă©dition, , 367 p., p. 324
    16. Stephen Smith, « En Côte-d'Ivoire, le réveil de l'empire de Kong », sur Libération, (consulté le )
    17. Fondation Atef OMAĂŹS, le Fatom CĂ´te d'Ivoire, CĂ´te d'Ivoire, Malika Ă©dition, , 367 p., p. 324
    18. « Lutte contre le terrorisme, bientôt un aéroport à Kong | 7info », sur | 7info, (consulté le )
    19. UNESCO Centre du patrimoine mondial, « Mosquées de style soudanais du Nord ivoirien », sur UNESCO Centre du patrimoine mondial (consulté le )

    Sources

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Antoine Dincuff, Kong et Bobo-Dioulasso, capitales Dyoula, UniversitĂ© Paris 1, 1970? (mĂ©moire de maĂ®trise d'Histoire)
    • Philippe Lemoine, Les Jula de Kong vus par L. G. Binger Ă  travers sa relation de voyage : Essai d'exploitation et d'analyse critique d'une source, UniversitĂ© Paris 1, 1993, 215 p. (mĂ©moire de maĂ®trise d'Histoire)
    • Georges Niamkey Kodjo (Ă©d.), CĂ´te d'Ivoire : 1894-1895 : la ville de Kong et Samori, d'après le journal inĂ©dit du Français Georges Bailly, L'Harmattan, Paris, 1991, 147 p. (ISBN 2-7384-0774-9)
    • Georges Niamkey Kodjo, Le royaume de Kong (CĂ´te d'Ivoire), des origines Ă  la fin du XIXe siècle, Editions Etudes africaines
    • Roger Oula, Les sites de Labine et Welasso. Étude ethnoarchĂ©ologique de la rĂ©gion de Kong (nord-est de la CĂ´te d'Ivoire)
    • Louis Tauxier, Les États de Kong (CĂ´te d'Ivoire), Ed. Karthala, 2003

    Liens externes

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