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Kitzmiller v. Dover Area School

Le jugement Tammy Kitzmiller, et als v. Dover Area School District, et als (No. 04cv2688), est le premier dans une cour fédérale des États-Unis à condamner une école publique de district qui tentait d'obliger l'enseignement en classe de sciences de la pseudo-théorie du dessein intelligent comme une alternative scientifique à la théorie darwinienne largement établie. Les plaignants (Kitzmiller et al., contre l'intelligent design) arguent que cette théorie est une forme déguisée de créationnisme, et que l'inclusion de cette théorie dans les programmes des écoles publiques viole les principes d'applications du Premier Amendement de la Constitution des États-Unis d'Amérique qui établit le principe de la séparation de l'Église et de l'État.

Kitzmiller v. Dover Area School District
Titre Tammy Kitzmiller, et als v. Dover Area School District, et als
Code 04cv2688
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Tribunal (en) Cour fédérale de District des États-Unis du district central de Pennsylvanie[1]
Date
Personnalités
Composition de la cour John E. Jones III
DĂ©tails juridiques
Branche Droit de l'enseignement
Importance 1re cour fédérale à condamner l'enseignement du dessein intelligent dans une école publique
Réédition du procès du singe
Solution Enseigner le dessein intelligent dans les écoles publiques viole les principes d'application du Premier Amendement de la Constitution des USA (et le premier article de la Constitution de la Pennsylvanie), car le dessein intelligent ne peut être séparé des théories créationnistes, religieuses par essence.
Voir aussi
Mot clef et texte Liberté d'expression et de religion : Ier Amend. Const. U.S. ; Art. I § 3 Const. Penn. ;

28 U.S.C. §§ 1331, 1343; 42 U.S.C. § 1983; 28 U.S.C. §§ 2201 and 2202; 28 U.S.C. § 1367

Des parents d'Ă©lèves de l'Ă©cole publique du district de Dover, Pennsylvanie poursuivirent cette Ă©cole et le Conseil scolaire du district sur une dĂ©cision concernant le programme de biologie. Le règlement prescrivait la lecture Ă  haute voix, avant le cours de sciences parlant de l'Ă©volution (9e annĂ©e, âge moyen des Ă©lèves 15 ans), d'un avertissement critiquant la thĂ©orie darwinienne, et invitant les Ă©lèves Ă  lire un livre Ă  la bibliothèque de l'Ă©cole, Of Pandas and People (en), faisant la promotion du dessein intelligent.

Les plaignants ont été représentés par l'Union américaine des libertés civiles (American Civil Liberties Union ou ACLU), les Américains unis pour la séparation de l'Église et de l'État (Americans United for Separation of Church and State) et le cabinet d'avocats Pepper Hamilton LLP. Le Centre national pour l'éducation des sciences (National Center for Science Education ou NCSE) servit également de consultants pour les plaignants. Les défenseurs ont quant à eux été représentés par le Thomas More Law Center. La Fondation pour la Pensée et l'Éthique (The Foundation for Thought and Ethics), éditrice du livre fondateur de l'idée du dessein intelligent (Of Panda and People), tenta par ailleurs de rejoindre l'affaire en tant que défenseur, mais cette demande fut rejetée[2]. Le cas fut surnommé le Dover Panda Trial, se référant au Scopes Monkey Trial (procès du singe) de 1925, qui mit en lumière la progression des théories créationnistes aux États-Unis.

Les premières auditions ont eu lieu le . Le procès s'est fait sans jury, et l'instruction a été établie par le juge fédéral du district central de Pennsylvanie John Edward Jones III. Le procès se conclut le avec les auditions finales. Le jugement fut rendu le , et statua :

  • que les nouveaux programmes des Ă©coles publiques de Dover sont inconstitutionnels[3] ;
  • l'interdiction de l'apprentissage du dessein intelligent dans les classes de sciences des Ă©coles publiques[4].

Peu avant le jugement, des élections eurent lieu afin de renouveler le mandat des membres du Conseil scolaire. Une campagne électorale très dure avait opposé les membres sortants du Conseil, partisans du dessein intelligent et qui tentaient de se faire ré-élire, à une équipe d'opposition formée sur la base de la défense de l'école laïque. Le résultat de ces élections scolaires ont favorisé de manière très tranchée ces derniers et tous les conseillers scolaires qui tentaient de voir leur mandat reconduit ont été battus.

La nouvelle présidente du conseil scolaire de Dover, Bernadette Reinking, décidait après le jugement de ne pas faire appel[5].

Enjeux et conséquences

PDF of decision hosted on Wikimedia Commons at File:Kitzmiller v. Dover Area School District.pdf.

Le principal enjeu des plaignants pour ce procès était de démontrer que le dessein intelligent était assimilé à la religion, étant donné que ce courant de pensée ne mentionne pas clairement un « créateur » (i.e. Dieu), mais un « designer ». Ceci rendrait inconstitutionnel l'enseignement du dessein intelligent dans les écoles publiques, le Premier amendement des États-Unis interdisant l’institutionnalisation de quelconque religion. Les personnes favorables au dessein intelligent soutiennent la séparation de celui-ci d'une quelconque religion, alors que la majorité des critiques et des scientifiques reconnus y voient une pseudo-science, une théorie religieuse chrétienne déguisée. Comme la défense arguait que le dessein intelligent est une théorie scientifique valable équitable à la théorie de l'évolution, et que les élèves devaient donc connaître les deux côtés de la dispute, les plaignants devaient également démontrer qu'il n'y a pas de controverse sur l'évolution dans le monde scientifique, et que l'évolution est une théorie scientifique basée sur l'observation impérieuse des faits, qu'il sert de modèle pour des prédictions qui se sont incessamment révélées correctes, alors que le dessein intelligent ne permet pas de faire des prédictions, et n'est donc pas à proprement parler une théorie scientifique et ne devrait donc pas être enseigné dans les cours de science. Le jugement rendu par John E. Jones III, républicain et chrétien nommé par George W. Bush (lui-même défenseur du dessein intelligent) est finalement que les défenseurs du dessein intelligent étaient motivés par un agenda religieux, et que leur thèse ne peut être dissocié du créationnisme, thèse religieuse par essence, ni le « designer » d'un créateur divin, en l'occurrence ici du dieu chrétien.

Le résultat du procès révèle donc la filiation du dessein intelligent avec le créationnisme, et de fait permet de le considérer comme néo-créationniste. Les conséquences immédiates sont d'une part le retrait des programmes scolaires de la région de Dover de références à cette thèse néo-créationniste, et signe d'autre part l'arrêt de mort probable de l'enseignement de cette thèse dans les écoles publiques des États-Unis.

Contexte

Depuis le Procès du singe, qui a révélé la vitalité des pro-créationnisme, les procès de ce type (sur un programme scolaire litigieux) n'ont cessé de se multiplier. On retiendra principalement le procès Edwards v. Aguillard, en 1987, qui a définitivement banni les thèses religieuses créationnistes clairement définies des programmes scolaires, c'est-à-dire celles où l'on dit clairement « Dieu a créé telle chose tel jour ». À ce moment, les créationnistes ont cherché contourner ce jugement. Certains ont alors pensé à l'idée du dessein intelligent, qui, en ne révélant pas le nom d'un « créateur », ou de la « force créatrice », permettait de cacher la question religieuse, et de se former une pseudo-conscience scientifique, avec même le thème maintes fois repris du harcèlement des scientifiques darwiniens « conservateurs ».

Le conseil éducatif de Dover adopte en octobre 2004 une résolution demandant aux professeurs de biologie des écoles publiques de neuvième degré (niveau troisième) de lire le message qui suit :

« Le Pennsylvania Academic Standards demande aux élèves d'apprendre la théorie de l'évolution de Darwin, et d'en faire éventuellement le sujet d'une partie d'un contrôle de connaissances. »

« Puisque la théorie de Darwin est une théorie, elle continue à être testée alors que de nouvelles données sont découvertes. La Théorie n'est pas un fait. La Théorie présente des lacunes pour lesquelles il n'y a pas d'explication. Une théorie est définie comme une explication testée qui unifie une large série d'observations. »

« Le design intelligent est une explication sur l'origine de la vie qui diffère du point de vue Darwinien. L'ouvrage de référence Of Pandas and People est à la disposition des élèves qui seraient intéressés d'acquérir une compréhension de ce qu'implique réellement le design intelligent. »

« Comme pour toute théorie, les élèves sont appelés à garder un esprit critique. L'école laisse aux élèves et à leurs familles le soin de la discussion sur les origines de la vie. Le district étant guidé par les programmes standards, les leçons en cours se concentrent à permettre aux élèves de maîtriser les évaluations fondés sur ces standards . »

Trois des membres du conseil votèrent contre la proposition, mais ils furent minoritaires. Les professeurs de sciences refusèrent eux de lire le message à leurs élèves, citant le code de l'éducation de Pennsylvanie, qui dit que les professeurs peuvent refuser de transmettre des informations qu'ils considèrent fausses. Finalement, ce sont les administrateurs des écoles qui lurent le message en lieu et place des professeurs.

Le conseil Ă©ducatif Ă©voque des « lacunes » dans l'Ă©volution, qui doit plus ĂŞtre considĂ©rĂ©e comme une thĂ©orie et non un fait Ă©tabli, et que les Ă©lèves ont le droit d'Ă©tudier d'autres points de vue sur les origines de la vie. Le conseil Ă©ducatif dĂ©clare qu'il n'enseignera pas le design intelligent mais qu'il cherchera Ă  rendre conscients les Ă©lèves de l'existence d'une alternative Ă  l'Ă©volution. Il rĂ©fute l'idĂ©e que le design intelligent est une thĂ©orie religieuse dĂ©guisĂ©e, bien qu'il fĂ»t reprĂ©sentĂ© au procès notamment par le Thomas More Law Center, une organisation Ă  but non lucratif qui utilise les procès pour promouvoir « la libertĂ© religieuse des ChrĂ©tiens et des valeurs familiales sacrĂ©es. »

John West, du Discovery Institute (un cercle de réflexion chrétien conservateur), a dit que le procès montre les efforts de l'ACLU pour refuser les discours dissonants en science, et de faire preuve de fermeture. « C'est une tentative dérangeante, par un juge fédéral activiste, d'arrêter la propagation d'une idée scientifique et même d'empêcher les critiques de l'évolution darwinienne par la censure gouvernementale (...), et qui est une attaque à la liberté d'expression ». Ses opposants, représentés par l'Association Américaine pour la Progression de la Science (AAAS) et l'Association Nationale des Professeurs de Biologie (NABT), répondirent que son avis n'est pas qu'ironique, mais surtout hypocrite : le Discovery Institute s'oppose au naturalisme, le principe de base qui limite la science aux phénomènes naturels et à des causes naturelles, ce qui contredit son avis dans cette affaire.

Au mois de mai 2005, l'éditeur du livre Of Pandas and People, la Fondation pour la Pensée et l'Éthique (FTE) déposa une motion dans le but d'être appelée au procès. FTE argua qu'un jugement rendant le design intelligent religieux aurait des fortes conséquences financières, citant de possible pertes pour eux allant jusqu'à un demi million de dollar. Par cette voie, FTE voulait devenir un codéfendeur, aux côtés du conseil éducatif de la Dover Area, et ainsi apporter ses propres avocats et experts (dont William A. Dembski et Stephen C. Meyer) au cours du jugement. Dans sa décision sur cette motion, le juge John E. Jones III décida que la FTE n'était pas habilitée à intervenir dans le procès, car sa motion était inopportune, décrivant les arguments de la FTE (sur le fait qu'elle ne se soit pas impliquée plus tôt), comme « inutiles et dénués de sincérité ». Le juge Jones a également soutenu que la FTE avait failli à démontrer qu'elle avait « un intérêt réel à intervenir dans le procès en tant que partie », et que ses intérêts spécifiques n'étaient pas en adéquation avec ceux des défendeurs.

Déroulement du procès

TĂ©moins des plaignants

26 et

Kenneth R. Miller était le premier témoin des plaignants, appelé en tant qu'expert judiciaire. Au moment du procès, il est un professeur de biologie à l'université Brown, de religion catholique, expert en microbiologie, auteur de nombreux articles scientifiques évalués par les pairs, et de manuels scolaires sur la biologie pour les étudiants d'université et de lycée. Il a soutenu durant le procès que le dessein intelligent n'est pas scientifique et n'est pas accepté comme tel dans le monde scientifique. Il a défendu la théorie de l'évolution, qui est elle acceptée par l'écrasante majorité des spécialistes. Miller a également critiqué l'ouvrage pro dessein intelligent Of Pandas and People, proposé aux élèves de Dover comme une alternative crédible et scientifique à la théorie de l'évolution. Miller a notamment pointé les erreurs relatant de la microbiologie contenus dans l'ouvrage, les arguments contre l'évolution seraient scientifiquement non valables. Le livre est donc selon lui nocif pour les élèves, puisqu'il les induit en erreur. Il s'est ensuite attaqué à l'ouvrage Darwin's Black Box, qui argue pour la complexité irréductible, qui est une critique de l'évolution et non un argument qui soutient le dessein intelligent.

  • Tammy Kitzmiller Ă©tait la principale plaignante, parent d'Ă©lèves au lycĂ©e de Dover, elle a tĂ©moignĂ© sur les Ă©vĂ©nements factuels, et sur son dĂ©saccord de la dĂ©cision du conseil scolaire Ă  faire lire en cours de sciences un passage promouvant le dessein intelligent au dĂ©triment de l'Ă©volution.
  • Aralene Callahan Ă©tait une plaignante, parent d'Ă©lève au lycĂ©e de Dover, et ancienne membre du conseil scolaire. Elle a tĂ©moignĂ© sur l'intention des membres actuels du conseil scolaire de faire apprendre en cours de science le crĂ©ationnisme, et leur refus d'approuver un budget pour l'achat de manuels de biologie parce qu'ils Ă©taient « remplis de Darwinisme », alors que parallèlement ils ont approuvĂ© la donation de dizaines de copies de l'ouvrage Of Pandas and People Ă  prĂ©senter comme livre de rĂ©fĂ©rence. Elle a notamment dĂ©noncĂ© l'hostilitĂ© des membres William Buckingham et Alan Bonsell vis-Ă -vis de la thĂ©orie de l'Ă©volution, qu'ils ridiculisaient lors de rĂ©unions, et leurs dires que la sĂ©paration de l'Ă©glise et de l'Ă©tat serait un mythe.
  • Bryan Rehm Ă©tait un plaignant, parent d'Ă©lève au lycĂ©e de Dover, et ancien professeur de physiques Ă  ce lycĂ©e jusqu'en 2004. Lui et sa femme sont chrĂ©tiens et gèrent des activitĂ©s religieuses, comme le catĂ©chisme. Il a tĂ©moignĂ© d'une rĂ©union avec Alan Bonsell oĂą celui-ci n'approuvait pas des cours sur l'Ă©volution car c'Ă©tait en conflit avec ses positions, le crĂ©ationnisme Jeune-Terre. Rehm a confirmĂ© les rĂ©unions hostiles dĂ©crits par Callahan et a paraphrasĂ© William Buckingham dire « Il y a 2000 ans, quelqu'un est mort sur une croix. N'y a-t-il personne pour le dĂ©fendre? ». Lors de ces rĂ©unions, Buckingham aurait comparĂ© l'apprentissage de l'Ă©volution Ă  un lavage de cerveau par les libĂ©raux, et sa femme lisait des passages de l'Ancien Testament pour justifier l'apprentissage du crĂ©ationnisme en classes. Rehm a rajoutĂ© que cette affaire a provoquĂ© un environnement hostile, ses enfants ont Ă©tĂ© traitĂ©s d'athĂ©es malgrĂ© leurs convictions religieuses, parce qu'ils acceptent l'Ă©volution.
  • Robert T. Pennock Ă©tait appelĂ© en tant qu'expert judiciaire. Il est un philosophe des sciences ayant Ă©tudiĂ© le mouvement crĂ©ationniste et du dessein intelligent, professeur Ă  l'universitĂ© d'État du Michigan, cocrĂ©ateur du logiciel de simulation de vie artificielle Avida. Il a maintenu pendant le procès que le dessein intelligent n'est pas une science, et que ce mouvement cherche Ă  changer la dĂ©finition de science afin que le dessein intelligent puisse en faire partie.
  • Julie Smith Ă©tait une plaignante, catholique, parent d'Ă©lève au lycĂ©e de Dover. Elle a dĂ©crit la chronologie des Ă©vĂ©nements, et s'est plainte que la dĂ©cision du conseil scolaire a crĂ©Ă© un environnement scolaire nĂ©gatif sur sa fille, Ă©lève au lycĂ©e, qui a Ă©tĂ© convaincue que pour ĂŞtre une bonne chrĂ©tienne il ne faut pas croire en l'Ă©volution.
  • Christy Rehm Ă©tait une plaignante, femme de Bryan Rehm, parent d'Ă©lèves au lycĂ©e de Dover. Elle a confirmĂ© le tĂ©moignage de son mari sur les Ă©vĂ©nements et rĂ©unions publiques du conseil scolaire.
  • Beth Eveland Ă©tait une plaignante, elle a tĂ©moignĂ© sur les Ă©vĂ©nements et rĂ©unions publiques du conseil scolaire, confirmant les tĂ©moignages des autres plaignants.
  • Carol Brown Ă©tait une plaignante, parent d'Ă©lèves du lycĂ©e de Dover, et membre du conseil scolaire jusqu'en 2004 avant sa dĂ©mission pour cause de dĂ©saccord avec le reste du conseil qui a soutenu l'apprentissage du dessein intelligent. Elle a tĂ©moignĂ© que dès 2002, Alan Bonsell du conseil scolaire estimait que le crĂ©ationnisme devrait ĂŞtre enseignĂ© aux cĂ´tĂ©s de l'Ă©volution, elle a dĂ©crit les procĂ©dures de vote du conseil Ă  ce sujet, et que lorsqu'elle a dĂ©missionnĂ©, Bonsell et Buckingham l'ont traitĂ©e d'athĂ©e, bien qu'elle soit chrĂ©tienne, et ce dernier a rajoutĂ© qu'elle irait en enfer.
  • Jeffrey A. Brown Ă©tait un plaignant et l'Ă©poux de Carol Brown. Il a confirmĂ© son tĂ©moignage.
  • Frederick Callahan Ă©tait un plaignant et l'Ă©poux de Aralene Callahan. Il a confirmĂ© les tĂ©moignages des autres plaignants Ă  propos des rĂ©unions publiques du conseil scolaire.

John F. Haught était appelé en tant qu'expert judiciaire. Il est un théologien, de religion catholique, ayant publié de nombreux livres sur les relations entre science et religion, dont plusieurs sur la religion et l'évolution, et ancien professeur de théologie à l'université de Georgetown. Il a expliqué que la proposition de dessein intelligent est intrinsèquement religieuse, trouvant ses origines dans la « science de la création » (creation science), et que le « designer » implicitement proposé (mais non-nommé) est le dieu biblique. Il a rajouté que le dessein intelligent n'est pas une science, puisque par définition la science moderne cherche à trouver des explications naturelles à des phénomènes naturels, explications qui peuvent être testées. Il a également argué que science et religion ne sont pas en conflit, seulement qu'ils travaillent dans des sphères distinctes, et qu'ainsi la tentative d'inclure le dessein intelligent, la religion, dans le domaine de la science constitue un mélange illogique de concepts indépendants l'un de l'autre. John Haught a rajouté qu'en tant que croyant, il trouve le concept du dessein intelligent offensant, réduisant le « designer », Dieu, à un simple bricoleur qui s'amuse à fouiner et ajuster ses créations.

5 et

Barbara Forrest était appelée en tant qu'expert judiciaire. Au moment du procès, elle était professeur de philosophie au Southeastern Louisiana University, qui a travaillé sur les problématiques concernant l'évolution et le créationnisme, et également le dessein intelligent au sujet duquel elle a écrit un ouvrage et de nombreux articles critiques. Elle a expliqué durant son témoignage les stratégies des défenseurs du dessein intelligent, qui se définissent comme un « mouvement » ayant le but précis de promouvoir leur position, contrairement à la méthode scientifique habituelle. Elle considère que ce mouvement est une forme de créationnisme, et a attesté que les leaders eux-mêmes l'ont défini comme tel dans leurs discours, et utilisent des stratégies qu'ils appellent « big tent strategy » (« stratégie de la grande tente ») qui consiste à convaincre toutes les tendances créationnistes, y compris les créationnistes Jeune-Terre, à les soutenir, et la « wedge strategy » (« stratégie du coin ») qui consiste à s'imposer dans le débat scientifique et s'exposer dans les médias pour influencer l'opinion publique. Elle a également eu accès aux brouillons de l'ouvrage Of Pandas and People et remarqué que le terme « créationnisme » utilisé dans les brouillons a été remplacé par « dessein intelligent » pour la version publiée, ce qui suggère pour elle que les auteurs considèrent que les termes sont interchangeables.

Après le procès

Lors des élections de novembre 2005 désignant le conseil éducatif de Dover, aucun des membres qui vota en faveur du texte sur le design intelligent n'a été réélu, et le nouveau conseil éducatif qui prit sa place rejeta le texte. Le jugement ne fit pas l'objet d'un appel devant une juridiction supérieure.

Notes et références

  1. Cour fĂ©dĂ©rale de District des États-Unis du district central de Pennsylvanie : traduction de l'anglais « United States District Court for the Middle District of Pennsylvania Â»
  2. http://www.pamd.uscourts.gov/kitzmiller/04cv2688-111.pdf.
  3. http://www.pamd.uscourts.gov/kitzmiller/kitzmiller_342.pdf.
  4. Laurie Goodstein, « Judge Bars 'Intelligent Design' From Pa. Classes », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. « washingtonpost.com/wp-dyn/cont… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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