Kim Bok-dong
Kim Bok-dong, née le et morte le [1] en Corée du Sud, est une militante coréenne. Elle fait partie des 200 000 femmes de réconfort qui ont été contraintes à l'esclavage sexuel par l'armée japonaise, pendant la Seconde Guerre mondiale[2]. Depuis 1992, elle demande justice et réparation au gouvernement japonais pour la reconnaissance des victimes[3].
Naissance | |
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DĂ©cĂšs | |
Nom dans la langue maternelle |
êčëł”ë |
Romanisation révisée |
Gim Bok-dong |
McCune-Reischauer |
Kim Pok-tong |
Nationalité | |
Activités |
Militante pour les droits de la personne humaine, former comfort women, militante |
Biographie
Kim Bok-dong est nĂ©e Ă Yangsan, prĂšs de Busan, en CorĂ©e du Sud en . Sa famille d'abord riche doit ensuite faire face Ă la pauvretĂ©, ce qui contraint Kim Bok-dong Ă arrĂȘter ses Ă©tudes. Son pĂšre dĂ©cĂšde quand elle a huit ans. Elle est la quatriĂšme de six filles.
La CorĂ©e est une colonie japonaise depuis 1910. Entre 1931 et 1945, l'armĂ©e japonaise a systĂ©matiquement recrutĂ©, enlevĂ©, prostituĂ© des femmes des pays occupĂ©s pour les mettre Ă disposition de ses troupes[4]. En 1941, un Japonais et deux chefs de villages corĂ©ens proposent Ă Kim Bok-dong, alors dans sa quinziĂšme annĂ©e[5], de soutenir l'effort de guerre en travaillant dans une usine de confection de vĂȘtements militaires, pour une durĂ©e de trois ans. Si elle ne s'y soumet pas, les membres de sa famille seront considĂ©rĂ©s comme traĂźtres et dĂ©portĂ©s. Les autoritĂ©s japonaises font signer un document Ă sa mĂšre qui ne sait pas lire[6]. Pendant un mois, Kim Bok-dong, avec d'autres jeunes femmes, est envoyĂ©e Ă Taiwan. Puis, elle est envoyĂ©e dans une maison de rĂ©confort, ianjo en japonais, dans la province du Guangdong, dans le sud de la Chine. Elle est contrainte de servir sexuellement tous les jours les soldats de l'armĂ©e nippone. Toujours contrainte Ă l'esclavage sexuel, elle est ensuite envoyĂ©e dans diffĂ©rents territoires occupĂ©s par les japonais : Hong Kong, Singapour, l'IndonĂ©sie et la Malaisie[7]. Cinq ans plus tard, Ă l'Ăąge de 20 ans et aprĂšs la guerre, Kim Bok-dong est de retour dans sa ville natale. AprĂšs la Guerre de CorĂ©e, elle possĂšde et exploite avec succĂšs un restaurant Ă Busan, oĂč ses sĆurs plus ĂągĂ©s se sont installĂ©es. Kim Bok-dong se marie. Elle n'a pas d'enfant et pense que les violences sexuelles subies en sont la cause. Ce n'est qu'aprĂšs la mort de son mari qu'elle commence Ă parler du calvaire qu'elle a vĂ©cu[8].
Depuis 1992, elle demande justice et réparation au gouvernement japonais pour les femmes coréennes qui ont été contraintes à l'esclavage sexuel pendant la guerre[3].
Lutte pour la reconnaissance des victimes
Kim Bok-dong dĂ©clare : « MĂȘme quand je suis retournĂ©e dans mon pays, cela n'a jamais Ă©tĂ© une vĂ©ritable libĂ©ration pour moi »[9]. En 1991, Kim Hak-sun rompt le silence et raconte le calvaire des femmes de rĂ©confort. Un an aprĂšs, Kim Bok-dong dĂ©taille ce qui lui est arrivĂ© quand elle Ă©tait une esclave sexuelle, au service des soldats nippons. Depuis 1992, elle participe Ă la manifestation du mercredi, qui a lieu chaque mercredi Ă midi en face de l'Ambassade du Japon, Ă SĂ©oul. Elle a pour but d'obtenir justice et rĂ©paration du gouvernement japonais pour les femmes corĂ©ennes qui ont Ă©tĂ© contraintes Ă l'esclavage sexuel pendant la guerre. Plus de 200 000 femmes ont Ă©tĂ© contraintes de servir l'armĂ©e japonaise. En 2014, il ne reste que 50 survivantes[10].
En 1993, Kim Bok-dong assiste et témoigne à la Conférence des droits humains à Vienne, en Autriche. Elle travaille avec le Korean Council for the Women Drafted for Military Sexual Slavery by Japan (KCWD). Kim Bok-dong et Gil Won-ok proposent de consacrer l'argent qu'elles ont reçu pour réparation, afin de venir en aide à toutes les femmes victimes de violences sexuelles en temps de guerre. Avec le KCWD, elles créent la fondation Butterfly. En 2012, Rebecca Masika Katsuva, victime de viol pendant la guerre du Congo est la premiÚre femme que la fondation soutient[10]. La fondation vient en aide aux femmes vietnamiennes victimes de viols par les soldats coréens entre 1964 et 1973. Elle intervient en Bosnie auprÚs des femmes victimes de viols systématiques de la population musulmane par les soldats serbes[11].
Création artistique
En 1992, Kim Bok-dong vit dans la Maison du Partage dans la ville de Busan. Ayant participĂ© Ă un programme d'art-thĂ©rapie, elle commence Ă peindre[12]. Son Ćuvre raconte son histoire pour les gĂ©nĂ©rations futures. Ses crĂ©ations artistiques de la Maison de Partage font partie du programme de sensibilisation et d'Ă©ducation sur la question des femmes de rĂ©confort[13]. Dans sa dĂ©marche artistique, elle aborde les thĂšmes suivants : ses souvenirs d'enfance, l'esclavage sexuel dans l'armĂ©e Japonaise, sa vie actuelle et ses sentiments. Elle travaille la peinture, la gravure sur bois et le fusain. Ses Ćuvres comprennent Le Jour oĂč une Fille de 14 ans est enlevĂ©e (1998), Que les Jeunes se dĂ©robent, et soudain, je suis vieille et grise (1998), le Japon n'a pas d'intrusion - Dok Ăle est notre terre (1998), et Les feuilles de cet arbre dĂ©charnĂ© fleuriront un Jour (1998)[14].
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Kim Bok-dong » (voir la liste des auteurs).
- ìŽì륏, « DĂ©cĂšs de Kim Bok-dong, symbole des victimes de l'esclavage sexuel », sur Agence de presse Yonhap,â (consultĂ© le )
- Rapahelle Brillaud, « Femmes de rĂ©confort : «Nous "servions" quinze soldats japonais par jour» », LibĂ©ration.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) « Moon meets 'comfort women' [PHOTOS] », koreatimes,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (en-GB) « South Korea's 'comfort women' demand apology from Japan for wartime abuse », Sky News,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Comme Kim Bok-dong le précise dans son interview sur le programme Asian Boss (voir ci-dessous au paragraphe "liens externes"), les occidentaux comptent les années révolues mais les Coréens comptent les années entamées. Elle avait donc 14 ans. ("I was 14 in Western age, which is 15 in Korean age").
- Bogyean Ok, « Humanistic Globalization, Womanhood, and Comfort Women in South Korea », ProQuest Dissertations Publishing,â (lire en ligne).
- (en) « Kim Bok-dong still fighting for sex slave victims », koreatimes,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- (en) « Kim Bok-dong still fighting for sex slave victims », koreatimes,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- Mari Yamaguchi, « THE WORLD; Ex-Sex Slaves Fight for Japanese Apology; Now Elderly, the Remaining WWII-Era 'Comfort Women' Continue to Press for a Resolution », The Los Angeles Times,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- (en) Claire Lee, « In solidarity with wartime rape victims », The Korea Herald,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- Young-Hee Shim, « Metamorphosis of the korean 'comfort women': How did han ... turn into the cosmopolitan morality? », Development and Society, vol. 46(2),â , p. 251-278 (lire en ligne).
- (en) Lauren Hansen, « Touching portraits of former 'comfort women' », The Week,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) « Korean-American woman donates artwork on 'comfort women' », koreatimes,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (ko) A Collection of Paintings from Comfort Women [« A Collection of Paintings from Comfort Women »], Korea, Hye-jin,
Voir aussi
Liens externes
- Life as a Comfort Woman ("la vie d'une femme de réconfort"), interview de Kim Bok-dong en coréen, sous-titré en anglais, mis en ligne le 28 octobre 2018, par le programme Asian Boss, consulté le 3 septembre 2021.