Kharbaga
Le kharbaga, ou kharbga, est un jeu de société combinatoire abstrait traditionnel de l'Afrique du Nord. Ce jeu de stratégie utilise un damier carré de 7 cases sur 7 et 48 pions que se partagent 2 joueurs. Il correspond au jeu de « seega » ou « siga »[1] pratiqué en Égypte, Éthiopie et Somalie avec un damier plus petit et moins de pions. A ne pas confondre avec un autre jeu connu sous le nom de "sig" qui est plutôt un jeu de plateau à la fois jeu de hasard et jeu de course (racegame) dont le but ultime est de parvenir le premier à destination au terme d'un parcours[2].
Jeu de société
Date de 1re édition | Antiquité |
---|---|
Format | jeu de dames |
Mécanismes |
stratégie psychologie |
Joueur(s) | 2 |
Âge | À partir de 7 ans |
Durée annoncée | au choix des joueurs |
habileté physique Non | réflexion décision Oui | générateur de hasard Non | info. compl. et parfaite Oui |
Ce jeu apparaît comme un dérivé du jeu gréco-latin le Ludus latrunculorum ou Latroncules[3], il s'apparente au jeu de dames par le mouvement des pions mais sans promotion en dames, et au jeu de go par la possibilité d'enfermement de l’adversaire.
Encore très présent dans les Aures en Algérie et dans le sud de la Tunisie, le kharbaga est un passe-temps populaire des anciens dans les villages où il se joue avec des moyens sommaires : le damier est virtuel ou marqué dans le sable et les pions sont constitués de petits cailloux noirs et blancs ou de noyaux de dattes ou de capsules de soda. La formule rituelle "ach kalbak mat" avertit l'adversaire qu'il se fait prendre un pion.
Déroulement d'une partie
Sans se préoccuper de la couleur des cases, les joueurs placent à tour de rôle chacun deux pions sur le damier sauf sur la case centrale ('Dar anas' = la maison du milieu, souvent marquée d'une croix). On déplace ensuite les pions d'une seule case, de manière orthogonale (pas en diagonale), en avançant ou en reculant verticalement ou horizontalement, dans le but de prendre un pion adverse en le coinçant verticalement ou horizontalement entre deux pions. Un pion posé par déplacement sur la case centrale est imprenable. L'objectif est de s'emparer de tous les pions de l'adversaire : le premier qui réussit à le faire a gagné. Quand la situation est bloquée, par exemple quand un joueur a réussi à protéger ses pions ou à enfermer les pions adverses avec une barrière, le joueur qui a capturé le plus de pions est vainqueur. Quand le nombre est égal, il y a match nul[4].
On trouve des tables de jeu de seega/khabarga et des versions pour ordinateur[5].
Précision
Le mot « kharbga » semble parfois désigner dans le domaine anglophone un jeu différent très proche du jeu de dames où les pions disposés en deux camps atteignant la dernière rangée de cases adverse deviennent des Mullahs (Sultans) aux déplacements étendus[6] alors que ce type de jeu est plutôt dénommé « Zamma » en français[7].
Galerie
Notes et références
- « Il en existe deux versions principales : Le Seega Khamausiyya où 2x12 pions s'affrontent sur un plateau de 5x5 cases (ou trous) et le Seega Saboucyya (= Kharbga) où 2x24 pions s'affrontent sur un plateau de 7x7 cases (ou trous). On connait aussi une version à 2x40 pions sur un plateau de 9x9 cases (ou trous) ». http://atil.ovh.org/noosphere/encadrement.php
- Kamel Gana, « De la transculturalité des figures ludiques – Institut des Belles Lettres Arabes », (consulté le )
- http://jeuxstrategie.free.fr/Seega_complet.php
- ou