Khaganat turc
Le Khaganat turc (552 à 744, vieux turc : 𐱅𐰇𐰼𐰜, translittération : Türk xanlïqï ; chinois simplifié : 突厥汗国 ; pinyin : ), également appelé khanat Göktürk est un empire (khaganat) établit par le clan Ashina des Göktürks en Asie centrale, au Moyen Âge. Sous la gouvernance de Bumin Khagan (mort en 552) et ses fils, les Ashina succédèrent au Khaganat Ruanran comme puissance principale du plateau mongol et établirent un empire plus puissant, qui s'étendit rapidement pour diriger de larges territoires d'Asie centrale. Ce khaganat interagit de façon importante avec différentes dynasties du Nord de la Chine et durant de longues périodes, exerça un contrôle sur les lucratifs échanges de la route de la soie.
otk (otk) 𐱅𐰇𐰼𐰜 (Türk xanlïqï)
Göktürk Kağanlığı
–
Statut | khaganat (Empire) |
---|---|
Capitale | Ordu-Baliq |
Langue(s) | Anciennes langues turques |
Religion | Tengrisme |
551 — 552 | Bumin Khagan |
---|---|
553 — 576 | İstemi Yabghu |
682 — 694 | Ilterish khaghan |
---|---|
691 — 716 | Kapaghan Khaghan |
716 — 734 | Bilge Khagan |
742 — 744 | Özmiş Khagan (en) |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
La première dynastie s'effondre en 581, initiant ainsi une série de conflits politiques et de guerres civiles qui fragmentent le khanat en deux factions, le Khaganat turc oriental et le Khaganat turc occidental, qui furent finalement assujetties à la Dynastie Tang. Un siècle plus tard, un second khaganat turc, renouvelé émerge en 682, il dura jusqu'à 744, lorsqu'il fut déchu par les Ouïghours et qu'ils y créèrent le khaganat ouïgour.
Premier Khaganat
Les origines du khanat turc remontent à 546, lorsque Bumin Khagan fit une grève préventive contre les groupes ouïghours et tiele planifiant une révolte contre leurs suzerains, le khanat de Rouran. Pour ce service, il s'attendait à être récompensé par une princesse rouran, et ainsi se marier dans la famille royale. Cependant, le khagan Rouran, Yujiulü Anagui, lui envoya un émissaire pour le réprimander, en disant: « Vous êtes mon esclave forgeron. Comment osez-vous prononcer ces mots? ». Ce commentaire enregistré dans les chroniques chinoises ne doit pas être pris au pied de la lettre, mais représente probablement une forme de vassalité, voire d'alliance inégale entre Bumin et le khagan Rouran.
Bumin déçu s'allia aux Wei occidentaux contre le Rouran, leur ennemi commun. En 552, Bumin vainquit Anagui et ses forces au nord de Huaihuang (aujourd'hui Zhangjiakou, Hebei).
Après avoir excellé à la fois dans la bataille et la diplomatie, Bumin se déclare Illig Khagan du nouveau khanat à Otukan, mais meurt un an plus tard. Son fils, Mugan Qaghan, vainc l'Empire hephthalite, Khitan et Kirghize. Le frère de Bumin, Istämi (mort en 576), portait le titre de « Yabgu de l'Occident » et collabora avec l'Empire sassanide d'Iran pour vaincre et détruire les Héphtalites (Huns blancs), alliés du Rouran. Cette guerre a resserré l'emprise du clan Ashina sur la route de la soie.
La politique d'expansion occidentale d'Istämi a introduit les Göktürks en Europe. En 576, les Göktürks traversèrent le détroit de Kertch en Crimée. Cinq ans plus tard, ils assiègent Chersonèse ; leur cavalerie continue à parcourir les steppes de Crimée jusqu'en 590. Quant aux frontières sud, elles tirent au sud de l'Amou-Daria, mettant l'Ashina en conflit avec leurs anciens alliés, l'Empire sassanide. Une grande partie de la Bactriane (y compris Balkh) est restée une dépendance de l'Ashina jusqu'à la fin du siècle.
Conséquences
De 640 à 657, les guerres intertribales et interdynastiques continuent et sont exacerbées par le soulèvement général des Oghouzes (Tiele) dans le nord, jusqu'à ce que l'armée des Tang envahisse Semirech'e, défasse les troupes des tribus occidentales et capture le dernier Khagan, décédé deux ans plus tard en captivité.
Ainsi, le premier Khaganat turc a effectivement cessé d'exister, à l'est et à l'ouest, en 630, bien que l'agonie du Khaganat occidental ait duré jusqu'en 657. Le premier Khaganat turc a joué un rôle extrêmement important dans l'histoire politique et ethnique de l'Asie centrale. Ses conquêtes s'accompagnent des migrations des tribus turques, qui s'étendent sur de vastes territoires d'Eurasie. En raison de l'expansion du Khaganat vers l'Ouest, les tribus turques ont complètement remplacé les nomades iraniens dans les steppes du nord[1].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Turkic Khaganate » (voir la liste des auteurs).
- (en) Yuri Bregel Brill, An Historical Atlas of Central Asia, 2003