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Kettenis

Kettenis est un village de la région germanophone de Belgique situé immédiatement au nord de la ville d'Eupen, à laquelle il est administrativement rattaché (Région wallonne de Belgique). C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977.

Kettenis
Kettenis
L'Ă©glise Sainte-Catherine, Ă  Kettenis
Administration
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
RĂ©gion Drapeau de la RĂ©gion wallonne RĂ©gion wallonne
Communauté Drapeau de la Communauté germanophone de Belgique Communauté germanophone
Province Drapeau de la province de Liège Province de Liège
Arrondissement Verviers
Commune Eupen
Code postal 4701
Zone téléphonique 087
DĂ©mographie
Population 4 000 hab.
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 50° 38′ nord, 6° 02′ est
Localisation
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Kettenis

    Histoire

    Ancien régime

    Le nom de l’endroit apparaît pour la première fois dans les archives en 1214. Le village originel se développe autour d’un château aujourd’hui disparu, habité par la famille « van Kettenys » ou « von Kettenis », dont plusieurs membres sont mentionnés à l’époque comme échevins du tribunal du Ban de Walhorn, une division de l’ancien duché de Limbourg. Une première église y est bâtie vers 1400[1].

    Non loin de là, une autre famille noble habite le château de Liberme, fief du Stift de la cathédrale d’Aix-la-Chapelle mentionné dès 1334, et une branche de cette famille s’établit dans un troisième château du voisinage, le château de Weims. On trouve aussi, dans un rayon de quelques kilomètres, le château de Merols (ou Waldenburg; mentionné dès 1241), et le château de Tal, de construction beaucoup plus récente (1758)[2].

    Ă€ la suite du dĂ©frichement et du dĂ©veloppement progressif de l’habitat, les hameaux d’abord distincts qui s’étaient formĂ©s autour de ces places fortes se rapprochent l’un de l’autre et finissent par former deux entitĂ©s : les habitations autour de l’église et des châteaux de Liberme et de Weims constituent le village de Kettenis, tandis que le village de Merols entoure le château du mĂŞme nom[3].

    Outre l'agriculture, la principale activité de l'endroit sous l'ancien régime est l'industrie du drap, qui y est peut-être déjà implantée dès le XIVe siècle. L'étang d'Oberste Heide est utilisé pour laver la laine que l'on file et tisse dans le village. Les habitants travaillent souvent pour des marchands de la ville voisine d'Eupen, qui leur fournissent les matières premières. Le lavage et le filage de la laine est principalement effectué par les femmes, aidées à l'occasion par les enfants[4].

    Période française

    Le , les troupes françaises occupent le Ban de Walhorn, qui devient un canton et est englobĂ© en 1795 dans le dĂ©partement de l’Ourthe. Pierre AndrĂ© Guillaume Joseph Poswick, originaire du hameau de Weims, administre la « Mairie de Kettenis et Merols », au sein de laquelle les deux villages sont dĂ©sormais rĂ©unis. L’entitĂ© compte Ă  l’époque 1180 habitants. L’instauration des lois rĂ©publicaines ne se fait pas sans mal dans la rĂ©gion ; Ă  l’instauration de la conscription obligatoire, en 1798, le mĂ©contentement de la population est Ă  son comble. Plus tard, lors des campagnes napolĂ©oniennes, une trentaine d’habitants de Kettenis seront enrĂ´lĂ©s dans la « Grande ArmĂ©e », et certains d’entre eux pĂ©riront sur le champ de bataille[5].

    L'industrie du drap continue à prospérer dans le village pendant la plus grande partie de la période française, favorisée par l'appartenance à une nouvelle union douanière s'étendant de la France au Rhin[6].

    PĂ©riode prussienne

    Après la défaite de Napoléon, le congrès de Vienne divise l’ancien duché de Limbourg en deux parties ; la plus grande est attribuée au Royaume des Pays-Bas, mais le canton d’Eupen, dans lequel se trouve désormais Kettenis, est englobé dans le Royaume de Prusse. La mécanisation progressive des activités de tissage, combinée aux changements politiques induisant des changements dans la structure du marché, provoque un déclin progressif des activités drapières à Kettenis. Beaucoup d'habitants perdent leur emploi[7]. Une quarantaine de ressortissants de Kettenis sont enrôlés dans l’armée prussienne lors de la guerre avec l’Autriche, en 1866, puis lors de la guerre franco-prussienne de 1870/71. Un effectif encore supérieur est mobilisé lorsqu’éclate le premier conflit mondial, et 24 habitants de la commune seront tués au combat[8].

    PĂ©riode belge

    Après l’armistice de 1918, le traitĂ© de Versailles attribue la rĂ©gion d’Eupen et MalmĂ©dy Ă  la Belgique, mais l’accalmie est de courte durĂ©e, et dès l’accession au pouvoir d’Hitler, des groupes de pression, soutenus par le IIIe Reich et mal muselĂ©s par le gouvernement belge, militent pour le retour Ă  l’Allemagne. Ă€ la fin des annĂ©es 1930, les tensions entre pro-belges et pro-allemands sont palpables au conseil communal de Kettenis. Alors que les hommes de la commune qui sont mobilisĂ©s dans l’armĂ©e belge sont postĂ©s sur d’autres lignes de dĂ©fense plus loin dans le pays, les troupes allemandes massĂ©es Ă  la frontière toute proche envahissent la rĂ©gion Ă  l’aube du sans rencontrer de rĂ©sistance. Le , un dĂ©cret du FĂĽhrer rĂ©annexe les cantons d’Eupen et Malmedy au Reich allemand. Dix jours plus tard, l’armĂ©e belge capitule. Les soldats belges de Kettenis rentrent dans leurs foyers ; l’un d’entre eux a Ă©tĂ© tuĂ© dans les Flandres. Il leur faut Ă  prĂ©sent rĂ©endosser un autre uniforme : en quatre ans, 187 habitants du village sont enrĂ´lĂ©s dans la Wehrmacht, et  53 d’entre eux ne reviendront jamais dans leurs foyers.  Le conflit fait Ă©galement plusieurs victimes civiles dans la commune, parmi lesquelles Maria Kreuels, une rĂ©sistante torturĂ©e par la Gestapo[9].

    Pendant cette pĂ©riode, Kettenis est le siège d’une administration communale Ă©tendue aux villages voisins d’Eynatten, Hauset et Walhorn, et gĂ©rĂ©e par l’AmtsbĂĽrgermeister Zielinski. Le , l’armĂ©e amĂ©ricaine pĂ©nètre dans le village et met fin Ă  l’occupation nazie. Christian Joseph Klein sera le premier bourgmestre de l’immĂ©diat après-guerre, marquĂ© par le retour des prisonniers et une normalisation difficile. Deux autres bourgmestres, Joseph Thissen et Alphonse Renardy, administreront encore Kettenis jusqu’à la fusion des communes de , date Ă  laquelle le village devient une section de la commune d’Eupen[10].

    Patrimoine

    • L'Ă©glise Sainte-Catherine, du XIVe siècle, avec l'autel de J.J.Couven, en son temps l'architecte des princes Ă©vĂŞques de Liège[11].
    • Le château Weims[12].
    • Le château de LibermĂ©, château fort Ă  douves mentionnĂ© pour la première fois en 1334[13].
    • Le château de Tal[14].
    • Le château Waldenburg (Waldenburgshaus), anciennement château de Merols[15].

    Bibliographie

    Heeren, Bernhard, Kettenis, ein Heimatbuch. Eupen, Markus-Verlag, 1977.

    Notes et références

    1.   Heeren, B., Kettenis, ein Heimatbuch. Eupen, 1977, p.7-12.
    2.   Heeren, B., op.cit., p.13-24.
    3.   Heeren, B., op.cit., p.25.
    4. Heeren, B, op.cit., p.185-187.
    5. Heeren, B., op.cit, p.264-305.
    6. Heeren, B., op.cit., p.190.
    7. Heeren, B., op.cit., p.193.
    8. Heeren, B., op.cit., p.306-323.
    9. Heeren, B., op.cit., p. 325-333.
    10. Heeren, B., op.cit., p. 333-335.
    11. « Eglise Sainte-Catherine de Kettenis », sur www.ostbelgien.be (consulté le )
    12. « un peu d'histoire », sur schlossweims.be (consulté le )
    13. « Château Liberme », sur www.ostbelgien.eu (consulté le )
    14. « Château de Tal », sur www.ostbelgien.eu (consulté le )
    15. « Château Waldenburg », sur www.trois-frontieres.be (consulté le )
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