Kāhili
Un kāhili est un sceptre du Royaume d'Hawaï. La hampe est constituée d'un os long d'un aliʻi ennemi vaincu et le plumeau de plumes d'oiseaux de proie[1] - [2]. Le paʻa-kāhili est le titre de celui qui transporte et arbore le kāhili à côté de son souverain[1].
Symbolique et protocole
Le kāhili est le symbole de la royauté à Hawaï[1] - . Il représente le pouvoir divin actif dans sa forme destructive[2]. Dans le protocole, il est toujours placé au-dessus de la tête du souverain[2]. Chaque kāhili est unique si bien qu'ils reçoivent tous un nom qui leur est propre[2]. Son lien puissant avec son souverain permet même de le représenter lorsque celui-ci est absent[2]. Seul un aliʻi peut détenir un kāhili.
L'incorporation d'un os d'un aliʻi vaincu permet peut-être de faire le lien entre le nouveau souverain et la nouvelle terre gagnée en rappelant la légitimité de la conquête[2].
Outre son usage symbolique, un kāhili peut être utilisé lors de rituels de sorcellerie voire dans certains cas de crever les yeux des ennemis vaincus[2].
Histoire
Les premiers contacts européens avec des kāhili se font en 1825 lorsque James Cook en récupère sept parmi de nombreux autres objets polynésiens[3] et que le peintre Robert Dampier réalise un portrait de la princesse Nāhiʻenaʻena tenant un kāhili[4].
Fondé en 1889, le muséum Bishop à Honolulu possède une kāhili room regroupant une importante collection de ces sceptres et de portraits de souverains.
Références
- (en) Mary Kawena Pukui, Hawaiian Dictionary : Hawaiian-English, English-Hawaiian, Université d'Hawaï, , 572 p. (présentation en ligne, lire en ligne), p. 112
- (en) Valerio Valeri, Kingship and Sacrifice : Ritual and Society in Ancient Hawaii, Université de Chicago, , 446 p. (présentation en ligne, lire en ligne), p. 152
- (en) Thane K. Pratt, Conservation Biology of Hawaiian Forest Birds : Implications for Island Avifauna, Université Yale, , 707 p. (présentation en ligne, lire en ligne), p. 62
- (en) Ruth M. Tabrah, Hawaii : A History, W. W. Norton, (présentation en ligne)