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Jutta Hipp with Zoot Sims

Jutta Hipp with Zoot Sims est un album de jazz enregistré en 1956 par la pianiste allemande Jutta Hipp, avec Zoot Sims, Jerry Lloyd, Ahmed Abdul-Malik et Ed Thigpen[1] - [2].

Jutta Hipp with Zoot Sims
Description de cette image, également commentée ci-après
Portrait de Jutta Hipp à son piano.

Historique

Zoot Sims en 1976.
Rudy Van Gelder.

Contexte

Jutta Hipp apprend le jazz durant la Seconde Guerre mondiale en écoutant des airs de jazz joués sur les stations de radio des Alliés, qui étaient interdites d'écoute[3].

Après une carrière jazz en Allemagne de l'Ouest de 1946 à 1955[3] - [4] - [5], elle est découverte en 1954 par le critique musical de jazz et producteur de disques anglo-américain Leonard Feather, qui estime qu'elle est de classe mondiale[6] et la convainc à la fin de l'année 1955 à immigrer aux États-Unis[5].

Jutta Hipp s'installe à New York en [1] et Feather la fait engager en au club de jazz Hickory House de New York où elle joue pendant 6 mois[7] - [8] - [9].

Par l'intermédiaire de l'agence de Feather, trois disques sont publiés en 1956 sur le label Blue Note : Jutta Hipp With Zoot Sims et deux volumes de Jutta Hipp at the Hickory House[7] - [10] - [11] - [12] - [9].

Jutta Hipp devient la première musicienne de jazz européenne (et la deuxième musicienne blanche) à obtenir un contrat avec Blue Note[8] - [13] - [14].

Enregistrement et production

L'album Jutta Hipp with Zoot Sims est produit par le fondateur du légendaire label de jazz Blue Note, Alfred Lion[1] - [15] - [2] ou Alfred Loew de son vrai nom, un producteur né en Allemagne en 1908 qui voyagea aux États-Unis en 1930 et s'y établit en 1938 pour fuir l'Allemagne nazie[16] - [17] - [18].

Il est enregistré par Rudy Van Gelder le dans son studio à Hackensack (New Jersey)[2] - [19] - [15] - [20].

Rudy Van Gelder était un ingénieur du son spécialisé dans le jazz, considéré comme l'un des meilleurs ingénieurs de l'histoire de l'enregistrement, dont on estime qu'il a enregistré et mixé plus de 2 000 albums[21]. Son studio connu durant les années 1950 sous le nom de « Van Gelder Studio, Hackensack, New Jersey » était en fait le living room de ses parents[21]. Ce n'est qu'en 1959 qu'il ouvrira son vrai studio, connu sous le nom de « Van Gelder Studio, Englewood Cliffs, New Jersey »[21].

L'album Jutta Hipp with Zoot Sims a donc été enregistré dans le living room des parents de Rudy Van Gelder.

Publication

L'album est publié en 1956 sous forme de disque vinyle long play (LP) sur le label Blue Note sous la référence Blue Note BLP 1530[2] - [15] - [22] - [20].

La notice du LP original (original liner notes) est de la main de Leonard Feather[15] - [20], un pianiste, compositeur et producteur de jazz d'origine britannique qui a longtemps été l'auteur le plus lu et le plus influent en matière de jazz[23].

La conception graphique de l'album est l'œuvre de Reid Miles[2] - [15], un photographe et designer américain né en 1927 et recruté en 1955 par Francis Wolff pour Blue Note, pour lequel il réalisa des centaines de pochettes d'albums et développa « un langage graphique vraiment unique et caractéristique »[24] en intégrant soit des photos de Wolff soit ses propres photos, en faisant de la monochromie un art et en jouant avec les typographies jusqu'à envahir de lettres les couvertures des albums[25] - [17].

Rééditions

L'album Jutta Hipp with Zoot Sims est réédité à plusieurs reprises en LP à partir de 1972 par les labels Blue Note, EMI-Capitol Music, Classic Records, EMI Music Japan, DOL et Toshiba EMI[1] - [26].

À partir de 1995, il est publié en CD par les labels Blue Note, Toshiba EMI, Phantom Import Distribution et EMI Music Distribution[1] - [26].

L'album est remastérisé en 2007 par Rudy Van Gelder lui-même[2], alors âgé de 83 ans.

Accueil critique

Le site AllMusic attribue 4½ étoiles à l'album Jutta Hipp with Zoot Sims[1].

Le critique musical Scott Yanow d'AllMusic souligne que « Avec le grand ténor Zoot Sims (qui domine la musique), le trompettiste un peu hésitant Jerry Lloyd (qui est brièvement sorti de sa retraite), le bassiste Ahmed Abdul-Malik et le batteur Ed Thigpen, Hipp est excellente sur les morceaux originaux et sur des standards comme Violets for Your Furs, Almost Like Being in Love et Wee Dot de JJ Johnson. Cet enregistrement jadis rare vaut la peine d'être acquis par les collectionneurs de jazz. »[1]. Yanow ajoute « Réédité en 1996 sur CD avec deux morceaux supplémentaires, la musique de Hipp est très agréable et swingante. »[1].

Pour Bob Rush, de la revue Cadence, le disque « met en vedette le saxophoniste ténor Zoot Sims, en tant que voix dominante. Hipp a de beaux solos tandis que le trompettiste Jerry Lloyd (qui est sorti brièvement de sa retraite) s'essouffle à cause de son manque de pratique ; le bassiste Ahmed Abdul-Malik et le batteur Ed Thigpen complètent le groupe. »[27]

Pour René Zipperlen, du journal allemand Taz, son troisième album est le plus réussi : « Il la réunit avec Zoot Sims, le saxophoniste américain avec lequel elle avait déjà joué dans l'ancien monde - et qui domine l'album. Hipp se montre ici avec des rythmes plus puissants »[28].

Liste des morceaux

Les titres 1 à 6 furent publiés sur l'album Blue Note originel :

No TitreAuteur Durée
1. Just BluesZoot Sims 8:44
2. Violets for Your FursTom Adair / Matt Dennis 6:10
3. Down HomeJerry Lloyd 6:44
4. Almost Like Being in LoveAlan Jay Lerner / Frederick Loewe 6:17
5. Wee-DotJ.J. Johnson / L. Parker 7:30
6. Too Close for ComfortJerry Bock / Larry Holofcener / George David Weiss 6:50
42:15

Deux morceaux furent ajoutés à partir de 1996 aux versions en CD :

  • These Foolish Things (Harry Link - Holt Marvell - Jack Strachey)
  • 'S Wonderful (George Gershwin - Ira Gerswhin)

Musiciens

Articles connexes

Références

  1. (en) Scott Yanow, « Jutta Hipp with Zoot Sims », sur allmusic.com (consulté le ).
  2. (en) Jaquette du CD Jutta Hipp with Zoot Sims, CD Blue Note records RVG édition  946 3 93178 2 0, 2008.
  3. (en) Marc Myers, « Jutta Hipp: The Inside Story », sur JazzWax,
  4. (en) Scott Yanow, « Jutta Hipp - Biography by Scott Yanow », sur AllMusic
  5. (en) Bob Blumenthal, notice du CD Jutta Hipp with Zoot Sims, Jutta Hipp, CD Blue Note records RVG édition  946 3 93178 20, 2008.
  6. (en) Michael H. Kater, Different Drummers: Jazz in the Culture of Nazi Germany, Oxford University Press, 1992, p. 208.
  7. (en) Ben Ratliff, « Jutta Hipp, 78, Jazz Pianist With a Lean, Percussive Style », The New York Times,
  8. (de) Gerlinde Kämmerer, « Hipp, Jutta », sur le site de la Ville de Leipzig (Stadt Leipzig),
  9. (de) Dietrich Schlegel, « Die Jutta Hipp-Story, nacherzählt von Dietrich Schlegel », Jazz Zeitung,
  10. (en) Chris M.Slawecki, « Jutta Hipp With Zoot Sims », sur All about Jazz,
  11. (de) Katja von Schuttenbach, « Eine Straße und eine Feier für Jutta Hipp », sur Stadt Leipzig,
  12. (de) « Jutta Hipp - Lost Tapes - The german Recordings 1952- 1955 », sur Da Capo
  13. (de) « Jutta Hipp With Zoot Sims (Rudy Van Gelder Remasters) », sur JPC.de
  14. (de) Ferdinand Dupuis-Panther, « Jutta Hipp: The German Recordings 1952-1955 », sur Jazz Halo
  15. (en) Discogs : Jutta Hipp With Zoot Sims
  16. (en) Discogs : Alfred Lion
  17. Sylvain Siclier, « Blue Note fête soixante-dix ans au service du jazz », Le Monde,
  18. Dirt Noze, « Reid Miles, la magie des pochettes Blue Note », foxylounge.com,
  19. (en) Jazzdisco - Jutta Hipp Discography
  20. « Jutta Hipp with Zoot Sims », BNF
  21. (en) Discogs : Rudy Van Gelder
  22. (en) « Blue Note Records Catalog: 1500 series », sur jazzdisco.org (consulté le )
  23. Discogs : Leonard Feather
  24. Clément Romier, « Reid Miles, une vision du jazz », Ceegee
  25. (en) Discogs : Reid Miles
  26. (en) Discogs : liste des versions publiées
  27. (en) Bob Rush, Cadence, Volume 23, Numéros 2 à 6, 1997, p. 29.
  28. (de) René Zipperlen, « Überleben im Bebop-Business », Taz,
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