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Julien Magre

Julien Magre est un photographe français né en 1973 à Boulogne Billancourt. Il travaille essentiellement en argentique et en couleur, il est qualifié de « photographe de l'intimité» par la critique.

Julien Magre
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Distinction

Sollicité pour des photos de presse, il est représenté par la galerie Le Réverbère à Lyon. Il vit et travaille à Paris.

Biographie

Lors de ses études aux Arts décoratifs de Paris, dont il est diplômé en 2000, Julien Magre prend comme modèle une jeune femme, Caroline, qui deviendra son épouse et la mère de ses enfants et l'un des sujets avec eux, de plusieurs travaux autour de l'intime. Ses proches (familiaux et amicaux) constituent en effet depuis la fin des années 90 sa première inspiration.

En 2010, Agnès b. repère son travail, ce qui lui permet d'exposer son ouvrage Caroline, Histoire numéro 2 et des tirages extraits de l'ouvrage diffusé à la librairie de la Galerie du Jour. En plus de ses nombreuses expositions en France et à l'étranger, il est souvent sollicité depuis quelques années comme illustrateur de sujets d'actualité qui racontent certains de ses contemporains dans leur quotidien crû[1] - [2] - [3], ou comme portraitiste affectueux de sujets interviewés[4] - [5].

Le livre Je n'ai plus peur du noir (Filigranes, 2016) fait partie des dix meilleurs livres sélectionnés par le Prix Nadar 2017[6] ainsi que de la short-list des livres d'auteur aux rencontres de la photographie d'Arles 2017. Sa série « Sœur.... frère » a reçu la médaille d’argent dans la catégorie Inspiration à la 52 ème édition (2021) du Club des Directeurs Artistiques[7].

Photographe de l'intimité familiale

Le style artistique de Julien Magre s'Ă©labore dès le dĂ©part en puisant dans les ingrĂ©dients de l'intimitĂ© pure de la photo de couple, puis de famille qu'il extirpe totalement de leurs rites sociĂ©taux (mariage, anniversaire, fĂŞtes de NoĂ«l) et dans ceux de la poĂ©sie que la lĂ©gende ainsi racontĂ©e dĂ©gage. Dans les dix annĂ©es de photos qu'il a prises de sa femme, et de ses deux filles Louise et Suzanne, et rassemblĂ©es pour son livre Caroline Histoire numĂ©ro deux,  Julien Magre nous rend les trois hĂ©roĂŻnes Ă  la fois cinĂ©matographiques et incarnĂ©es, entre rĂŞveries, liens fragiles et corps palpables. Par la force qui s'en dĂ©gage et touche imperceptiblement notre propre intimitĂ©, nous devenons comme parties prenantes rĂŞveuses de cette vie qui passe[8] - [9].

Dans je n'ai plus peur du noir, Julien Magre choisit de photographier la maladie de Suzanne, 7 ans, qui collaborera activement Ă  ce projet commun. Le livre commence par des images de paysage prises la veille de l'annonce de la leucĂ©mie de sa fille cadette en Corrèze, puis expose sans dĂ©tours le quotidien hospitalier grâce aux objets choisis par elle, pour se refermer sur des photographies des premières vacances de Caroline, Louise et Julien sans Suzanne. Ce travail douloureux et puissant, celui d'un funambule qui oscille entre obscuritĂ© et lumière, entre noir et blanc et couleurs, entre visages inquiets ou profondĂ©ment tristes et paysages inertes, est un travail de mĂ©moire, un tĂ©moignage puissant sur l'indicible de la perte et sur le nĂ©cessaire retour Ă  une autre forme de vie[10] - [11].

« Et j'avais oublié la mort, comme un idiot », écrit Julien Magre en .

Photographe de l'intimité des paysages

Dans une suite photographique commandĂ©e par la sociĂ©tĂ© française de paris hippiques PMU, La robe et la main et qui constitue la première Ĺ“uvre qu'il compose (presque) sans la prĂ©sence de sa famille, il montre Ă  voir ce que le public des hippodromes ne voit pas d'ordinaire, les coulisses, les techniciens de l'ombre, et puissamment cette Ă©trange intimitĂ© entre l'homme et l'animal « les regards intenses des chevaux, les regards plus inquiets des hommes », dira-t-il. Avec une dimension philosophique assumĂ©e : mettre en lumière les paradoxes crĂ©Ă©s par les interactions entre nature et culture, entre instinct et intelligence, entre enfermement et Ă©mancipation qui font la particularitĂ© de cette forĂŞt de Chantilly sauvage et domptĂ©e tour Ă  tour[12].

Le paradoxe créé par les images du travail qu'il qualifie d'anti road-movie S'il y a lieu, je pars avec vous — l'habitacle de la voiture ou l'aire d'arrêt investis par le cercle familial d'une part et les hallucinations auxquelles ses membres peuvent assister ensemble ou personnellement sur une autoroute de nuit d'autre part — nous permet de savourer sa capacité à nous faire partager l'intimité dans tous ses états[13] - [14] - [15] - [16].

Entre 2011 et 2020, Julien Magre signe des ouvrages ou des contributions chez Filigranes, Xavier Barral et Éditions Textuel.

Publications

  • Une marche photographique en France, Ă©ditions Textuel, collectif Tendance Floue, [17].
  • S'il y a lieu, je pars avec vous, Le Bal - Éditions Xavier Barral, [18].
  • La robe et la main, Ă©ditions Filigranes,
  • Je n'ai plus peur du noir, Ă©ditions Filigranes, [19] - Short List du prix du livre d'auteur aux Rencontres d'Arles 2017.
  • Troubles, Ă©ditions Filigranes, .
  • Caroline, Histoire numĂ©ro deux, Ă©ditions Filigranes, .

RĂ©compenses et distinctions

(Liste non exhaustive)

  • 2022 : Prix NiĂ©pce Gens d'images[20]
  • 2022 : LaurĂ©at de la commande photographique du ministère de la Culture[20]


Expositions (sélection)

Entre 2010 et 2020, Julien Magre a exposé ses œuvres artistiques dans plusieurs galeries en France, pour des expositions centrées sur son seul travail et également pour des projets collectifs, notamment lors d'expositions dans la galerie lyonnaise Le Réverbère.

  • Azimut (exposition collective), MusĂ©e NicĂ©phore NiĂ©pce de Châlons-sur-SaĂ´ne, [21] - [22].
  • Galerie Le RĂ©verbère :
    • Envies d'ailleurs (exposition collective), mai 2021[23]
    • C'est quoi l'Ă©tĂ© pour vous ? (exposition collective), [24] ;
    • La poĂ©sie abstraite du rĂ©el (exposition collective), [25] ;
    • Elles (exposition personnelle), 2017. Elle rĂ©unit plus de trois cents de ses photographies rĂ©alisĂ©es entre 1999 et 2017[26].
  • Sophie Calle, Julien Magre, StĂ©phane Couturier, Alain Bublex, Antoine d'Agata, S'il y a lieu, je pars avec vous (exposition collective), Le Bal, [27].
  • Julien Magre et Laure Vasconi, Nuit AmĂ©ricaine (exposition collective), La Filature, Mulhouse, .
  • Elles veulent dĂ©jĂ  s'enfuir (exposition personnelle), Galerie La Conserverie, [28].
  • Histoire de Famille (Marseille-Provence 2013) dans Elles veulent dĂ©jĂ  s'enfuir (exposition collective), Galerie La JetĂ©e, .
  • Exposition personnelle autour du livre Caroline, Histoire numĂ©ro deux (Paris Photo 2010), Galerie du Jour, .

Notes et références

  1. Sybille Vincendon, « Auusi grande soit-elle, la maison finit par étouffer », Libération,‎ (lire en ligne)
  2. Julia Vergely, « Enfants et confinement : “Je crains la montée en puissance des phobies scolaires” », Télérama,‎ (lire en ligne)
  3. Rachid Laïreche et Ramsès Kefi, « L'autre rive sans voyage », Libération,‎ (lire en ligne)
  4. Christophe Carrière, « Les misérables, la banlieue, caméra au poing », L'Express,‎ (lire en ligne)
  5. Léonard Billot, « Rencontre avec Kate Tempest, rappeuse surdouée qui réveille la scène poétique britannique », Les Inrocks,‎ (lire en ligne)
  6. Irène Birtchansky, « Résultats de recherche pour « julien magre » – Page 2 – Association Gens d'images » (consulté le )
  7. Le Club des Directeurs Artistiques, « Le Palmarès », sur leclubdesde.org,
  8. Clémentine Mercier, « Elles, maison et sentiments », Libération,‎ (lire en ligne)
  9. Marie-Julie Chalu, « Théâtre de la vie », Boum!Bang!,‎
  10. Roger-Yves Roche, « A la lumière de ses yeux », En attendant Nadeau,‎ (lire en ligne)
  11. Emilie Chaudet, « Se laisser tirer par l'aube, je n'ai plus peur du noir, Julien Magre », France Culture, les petits matins,‎ (lire en ligne)
  12. Gauillaume Lasserre, « Julien Magre-Hippodrome intime », Mediapart,‎ (lire en ligne)
  13. Eric Delvaux, « Julien Magre, c'est ma fille, elle s'appelle Louise », sur France Inter,
  14. Marie Richeux, « S'il y a lieu, on part en famille », France Culture,‎ (lire en ligne)
  15. Magali Jauffret, « l'autoroute, drôle d'endroit pour une fiction », L'Humanité,‎ (lire en ligne)
  16. « Diaporama-L'autoroute hallucinée », Libération,‎ (lire en ligne)
  17. « Une marche photographique en France », sur editions textuel,
  18. Natacha Wolinski, « Les artistes prennent l'autoroute au Bal », Le Quotidien de l'Art,‎ (lire en ligne)
  19. Yves Gabay, « «J'ai voulu faire un livre sur ma fille, sans pathos» », La Dépêche,‎ (lire en ligne)
  20. afp, « Photographie : le prix Niépce 2022 attribué à Julien Magre » (consulté le )
  21. Gilles Renault, « Azimut, odes de la route. », Libération,‎ (lire en ligne)
  22. Elodie Cabrera, « quand le collectif Tendance floue arpentait la France tout « Azimut » », Télérama,‎ (lire en ligne)
  23. « La galerie Le Réverbère présente « Envie(s) d’ailleurs ! » », FISHEYE,‎ , Agenda (isheyemagazine.fr/agenda/la-galerie-le-reverbere-presente-envies-dailleurs/)
  24. « c'est quoi l'été pour vous? », sur L'oeil de la photographie,
  25. « la poésie abstraite du réle », sur Paris Art
  26. La galerie le Réverbère, « Elles », sur Galerie le Réverbère,
  27. « S'il y a lieu, je pars avec vous. », sur le Bal,
  28. Léa Bismuth, « Elles veulent déjà s'enfuir/Julien Magre », sur Galerie la Conserverie,

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