Julien Le Guet
Julien Le Guet, né à Beauvais en 1976, est un batelier dans le marais poitevin[1] et militant écologiste, porte-parole du mouvement Bassines non merci[2] et figure du mouvement d'opposition aux retenues d'eau dans le marais poitevin.
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Biographie
Julien Le Guet naît en 1976[2] à Beauvais[3], dans une famille d'instituteurs de Picardie[1]. Son père est adjoint au maire communiste à Méru dans l'Oise. À l'âge de cinq ans, il visite le marais poitevin pour la première fois, marais où s'établiront par la suite ses parents. À 14 ans, il devient batelier dans le marais, qu'il fait visiter en barque aux touristes[2].
Engagement écologique
Il part étudier la biologie à l'université d'Amiens. Après avoir obtenu sa licence, Julien Le Guet revient à 23 ans dans les Deux-Sèvres. Objecteur de conscience au Parc Interrégional du Marais Poitevin où il et affecté à la mise en place de projet pédagogique et d'accompagner l'équipe en charge de mettre en place une zone Natura 2000 . Néanmoins, face au poids des « lobbies agricoles, notamment celui de la FNSEA », il décide de revenir au militantisme de terrain[2], tout en exerçant en tant que batelier[1]. Il crée avec ses amis batelier, L'Evail, une association de protection du marais poitevin, pour protester contre les projets d'aménagement destinés à l'agriculture industrielle[2] ou à l'industrie touristique.
Face aux projets de constructions de réserves de substitution (appelées « bassines » ou « méga-bassines » par leurs opposants), il dénonce l'accaparement de l'eau et l'assèchement des nappes phréatiques[1]. Il crée avec une vingtaine d'organisation et des citoyens du Marais poitevin le collectif Bassines non merci en 2017[2]. Dix-neuf bassines sont alors en projet de construction dans les Deux-Sèvres. En novembre 2017, une première manifestation, une chaîne humaine, rassemble 1 500 personnes à Amuré[2].
L'opposition aux bassines prend de l'ampleur, avec des manifestations et des opérations de désobéissance civile régulières, et Julien Le Guet devient le porte-parole du mouvement[1]. Il critique ces projets qui menacent la biodiversité du marais poitevin et risquent d'épuiser la ressource en eau au profit des agriculteurs qui cultivent du maïs[4].
En 2021, il se présente aux élections départementales dans le canton de Frontenay-Rohan-Rohan, aux côtés de Virginie Léonard, dans une liste rassemblant plusieurs organisations écologistes, partis et collectifs citoyens[5]. Les deux arrivent en troisième position avec 19,15% des voix au premier tour[6].
Le 27 octobre 2021, il est placé en garde à vue à la suite d'une manifestation en septembre à la bassine de Mauzé-sur-le-Mignon[7], en raison des propos tenus lors de la manifestation "Si l'Etat et les porteurs de projet venaient à s'enférer dans ce passage en force, la règle pourrait être à présent : Pour Une bassine construite, trois bassines détruites ( des truites?)". Son domicile est également perquisitionné par la gendarmerie[2]. Cette garde à vue suscite des critiques des organisations écologistes et syndicles, qui dénoncent une tentative d'intimidation des militants[8].
En mars 2022, une caméra de surveillance est découverte devant le domicile de son père, où avaient eu lieu quelques réunions du collectif[9] ; Julien Le Guet estime qu'il s'agit probablement de la cellule Déméter qui cherche à espionner les militants anti-bassines[9]. La préfecture reconnaît par la suite que le dispositif a été placée par les forces de police[10]. La caméra est ensuite déplacée devant un terrier de loutre[9] - [2]. Son neveu, également militant anti-bassine, est victime en novembre 2022 d'une agression physique visant, selon Les Soulèvements de la Terre, à l'intimider dans son combat politique[2]. En janvier 2023, Julien Le Guet retrouve un traceur GPS sous sa voiture[11], installé par la police pour suivre ses déplacements[10].
À la suite de la manifestation anti-bassine à Sainte-Soline en octobre 2022, Julien Le Guet et d'autres militants écologistes sont qualifiés d'« éco-terroristes » par le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin[1]. Le 17 mars 2023, il est en placé en garde à vue pour sa participation à la manifestation d'octobre[12]. Il est mis sous contrôle judiciaire et interdit de territoire à Sainte-Soline et Mauzé-sur-le-Mignon (jusqu'à son procès le 8 septembre). Cela intervient quelques jours avant une grande manifestation organisée par Bassines non merci à Sainte-Soline[12]. Il affirme être la victime d'un procès politique, ayant pour but de l'empêcher de manifester[13]. Il se rend sur le camp des manifestants installé dans un champ à Vanzay le 24 mars, alors qu'une importante manifestation se déroule pour empêcher la construction de la bassine de Sainte-Soline[14].
Références
- « VIDÉO. Qui est Julien Le Guet, la figure du mouvement anti-bassines ? », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine, (consulté le )
- Reporterre, « Julien Le Guet, l’homme qui fait trembler les mégabassines », sur Reporterre, le média de l'écologie, (consulté le )
- Martin Fort, « À Sainte-Soline, Julien Le Guet est le leader de la lutte contre les méga-bassines », Le Journal du Dimanche, (lire en ligne, consulté le )
- Corinne CHAUVIGNÉ, « Niortais. Ils ne veulent plus de maïs dans le Marais poitevin », sur Courrier de l'Ouest, (consulté le )
- « Canton de Frontenay-Rohan-Rohan : Julien Le Guet et Virginie Léonard candidats aux départementales pour Il est temps ! », La Nouvelle République, (lire en ligne)
- « Frontenay-Rohan-Rohan (79270) : Résultats des élections départementales 2021 », sur ladepeche.fr, (consulté le )
- Ludovic Sarrazin, « Deux-Sèvres : Julien Le Guet porte parole emblématique des "anti-bassines" placé en garde à vue », sur AUNISTV : La Rochelle Charente-Maritime, toute l'information en continu. Actualités locales, faits divers, économie, loisir, culture, sport, politique, (consulté le )
- « Julien Le Guet, porte-parole du collectif "Bassines Non Merci !" mis en garde à vue avec deux autres sympathisants », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine, (consulté le )
- « Julien Le Guet, leader du mouvement Bassines Non Merci, espionné par une caméra de surveillance », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine, (consulté le )
- Pauline Moullot, « Surveillance des militants anti-bassines : un traceur GPS retrouvé sous le véhicule de Julien Le Guet », Libération, (lire en ligne)
- « Julien Le Guet, leader du mouvement Bassines Non Merci, retrouve un traceur GPS sous sa voiture », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine (consulté le )
- « Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines Non Merci ! interdit de territoire à Sainte-Soline et à Mauzé-sur-le-Mignon », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine, (consulté le )
- Julien Renon, « Placé sous contrôle judiciaire, Julien Le Guet dénonce « un procès politique » », sur ouest-france.fr, (consulté le )
- « Deux-Sèvres : une marée humaine a envahi Vanzay et Sainte-Soline frustrée de ne pouvoir « prendre » la bassine », La Nouvelle-République, (lire en ligne)
Voir aussi
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- (en) IMDb
Filmographie
- Julien, le marais et la libellule, de France 3, 2022 [présentation en ligne]
- Modèle:De l’eau jaillit le feu, de Fabien Mazzocco, 2023