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Julien Le Guet

Julien Le Guet, né à Beauvais en 1976, est un batelier dans le marais poitevin[1] et militant écologiste, porte-parole du mouvement Bassines non merci[2] et figure du mouvement d'opposition aux retenues d'eau dans le marais poitevin.

Julien Le Guet
Julien Le Guet en juin 2022.
Biographie
Naissance
Formation
Activité

Biographie

Julien Le Guet naît en 1976[2] à Beauvais[3], dans une famille d'instituteurs de Picardie[1]. Son père est adjoint au maire communiste à Méru dans l'Oise. À l'âge de cinq ans, il visite le marais poitevin pour la première fois, marais où s'établiront par la suite ses parents. À 14 ans, il devient batelier dans le marais, qu'il fait visiter en barque aux touristes[2].

Engagement écologique

Il part étudier la biologie à l'université d'Amiens. Après avoir obtenu sa licence, Julien Le Guet revient à 23 ans dans les Deux-Sèvres. Objecteur de conscience au Parc Interrégional du Marais Poitevin où il et affecté à la mise en place de projet pédagogique et d'accompagner l'équipe en charge de mettre en place une zone Natura 2000 . Néanmoins, face au poids des « lobbies agricoles, notamment celui de la FNSEA », il décide de revenir au militantisme de terrain[2], tout en exerçant en tant que batelier[1]. Il crée avec ses amis batelier, L'Evail, une association de protection du marais poitevin, pour protester contre les projets d'aménagement destinés à l'agriculture industrielle[2] ou à l'industrie touristique.

Face aux projets de constructions de réserves de substitution (appelées « bassines » ou « méga-bassines » par leurs opposants), il dénonce l'accaparement de l'eau et l'assèchement des nappes phréatiques[1]. Il crée avec une vingtaine d'organisation et des citoyens du Marais poitevin le collectif Bassines non merci en 2017[2]. Dix-neuf bassines sont alors en projet de construction dans les Deux-Sèvres. En novembre 2017, une première manifestation, une chaîne humaine, rassemble 1 500 personnes à Amuré[2].

L'opposition aux bassines prend de l'ampleur, avec des manifestations et des opérations de désobéissance civile régulières, et Julien Le Guet devient le porte-parole du mouvement[1]. Il critique ces projets qui menacent la biodiversité du marais poitevin et risquent d'épuiser la ressource en eau au profit des agriculteurs qui cultivent du maïs[4].

En 2021, il se présente aux élections départementales dans le canton de Frontenay-Rohan-Rohan, aux côtés de Virginie Léonard, dans une liste rassemblant plusieurs organisations écologistes, partis et collectifs citoyens[5]. Les deux arrivent en troisième position avec 19,15% des voix au premier tour[6].

Le 27 octobre 2021, il est placé en garde à vue à la suite d'une manifestation en septembre à la bassine de Mauzé-sur-le-Mignon[7], en raison des propos tenus lors de la manifestation "Si l'Etat et les porteurs de projet venaient à s'enférer dans ce passage en force, la règle pourrait être à présent : Pour Une bassine construite, trois bassines détruites ( des truites?)". Son domicile est également perquisitionné par la gendarmerie[2]. Cette garde à vue suscite des critiques des organisations écologistes et syndicles, qui dénoncent une tentative d'intimidation des militants[8].

En mars 2022, une caméra de surveillance est découverte devant le domicile de son père, où avaient eu lieu quelques réunions du collectif[9] ; Julien Le Guet estime qu'il s'agit probablement de la cellule Déméter qui cherche à espionner les militants anti-bassines[9]. La préfecture reconnaît par la suite que le dispositif a été placée par les forces de police[10]. La caméra est ensuite déplacée devant un terrier de loutre[9] - [2]. Son neveu, également militant anti-bassine, est victime en novembre 2022 d'une agression physique visant, selon Les Soulèvements de la Terre, à l'intimider dans son combat politique[2]. En janvier 2023, Julien Le Guet retrouve un traceur GPS sous sa voiture[11], installé par la police pour suivre ses déplacements[10].

À la suite de la manifestation anti-bassine à Sainte-Soline en octobre 2022, Julien Le Guet et d'autres militants écologistes sont qualifiés d'« éco-terroristes » par le ministre de l'intérieur Gérald Darmanin[1]. Le 17 mars 2023, il est en placé en garde à vue pour sa participation à la manifestation d'octobre[12]. Il est mis sous contrôle judiciaire et interdit de territoire à Sainte-Soline et Mauzé-sur-le-Mignon (jusqu'à son procès le 8 septembre). Cela intervient quelques jours avant une grande manifestation organisée par Bassines non merci à Sainte-Soline[12]. Il affirme être la victime d'un procès politique, ayant pour but de l'empêcher de manifester[13]. Il se rend sur le camp des manifestants installé dans un champ à Vanzay le 24 mars, alors qu'une importante manifestation se déroule pour empêcher la construction de la bassine de Sainte-Soline[14].

Références

  1. « VIDÉO. Qui est Julien Le Guet, la figure du mouvement anti-bassines ? », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine, (consulté le )
  2. Reporterre, « Julien Le Guet, l’homme qui fait trembler les mégabassines », sur Reporterre, le média de l'écologie, (consulté le )
  3. Martin Fort, « À Sainte-Soline, Julien Le Guet est le leader de la lutte contre les méga-bassines », Le Journal du Dimanche, (lire en ligne, consulté le )
  4. Corinne CHAUVIGNÉ, « Niortais. Ils ne veulent plus de maïs dans le Marais poitevin », sur Courrier de l'Ouest, (consulté le )
  5. « Canton de Frontenay-Rohan-Rohan : Julien Le Guet et Virginie Léonard candidats aux départementales pour Il est temps ! », La Nouvelle République, (lire en ligne)
  6. « Frontenay-Rohan-Rohan (79270) : Résultats des élections départementales 2021 », sur ladepeche.fr, (consulté le )
  7. Ludovic Sarrazin, « Deux-Sèvres : Julien Le Guet porte parole emblématique des "anti-bassines" placé en garde à vue », sur AUNISTV : La Rochelle Charente-Maritime, toute l'information en continu. Actualités locales, faits divers, économie, loisir, culture, sport, politique, (consulté le )
  8. « Julien Le Guet, porte-parole du collectif "Bassines Non Merci !" mis en garde à vue avec deux autres sympathisants », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine, (consulté le )
  9. « Julien Le Guet, leader du mouvement Bassines Non Merci, espionné par une caméra de surveillance », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine, (consulté le )
  10. Pauline Moullot, « Surveillance des militants anti-bassines : un traceur GPS retrouvé sous le véhicule de Julien Le Guet », Libération, (lire en ligne)
  11. « Julien Le Guet, leader du mouvement Bassines Non Merci, retrouve un traceur GPS sous sa voiture », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine (consulté le )
  12. « Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines Non Merci ! interdit de territoire à Sainte-Soline et à Mauzé-sur-le-Mignon », sur France 3 Nouvelle-Aquitaine, (consulté le )
  13. Julien Renon, « Placé sous contrôle judiciaire, Julien Le Guet dénonce « un procès politique » », sur ouest-france.fr, (consulté le )
  14. « Deux-Sèvres : une marée humaine a envahi Vanzay et Sainte-Soline frustrée de ne pouvoir « prendre » la bassine », La Nouvelle-République, (lire en ligne)

Voir aussi

  • Ressource relative à l'audiovisuel :

Filmographie

  • Modèle:De l’eau jaillit le feu, de Fabien Mazzocco, 2023
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