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Jules-François Pernod

Jules-François Pernod (-), né et mort à Avignon, était un homme d'affaires, travaillant d'abord dans le secteur de la teinturerie, puis dans le secteur de la production d'absinthe. Il a créé en 1888 la marque d'absinthe Jules Pernod[1].

Jules-François Pernod
Biographie
Naissance
Décès
(Ă  89 ans)
Avignon
Nationalité
Activité
Enfant
Publicité absinthe Jules Pernod.

Origines familiales

Son père Gaspard Pernod, né le à Lalleyriat (Ain) et mort le à Avignon, était issu d'une vieille famille de l'Ain implantée à Lalleyriat depuis au moins le XVIIe siècle. Gaspard Pernod était venu s'installer dans la préfecture du Vaucluse comme teinturier en soies et indiennes[2].

La famille de Jules-François Pernod n'a aucun lien de parenté avec la famille de Henri-Louis Pernod, le célèbre distillateur suisse inventeur du procédé de fabrication de l'absinthe[3].

La production de garance (1860-1882)

Jules-François Pernod commence sa carrière professionnelle chez Thomas Frères comme chef de fabrication de produits chimiques destinés à être employés comme engrais. Parallèlement, il mène des travaux sur l'extraction du rouge de la garance, plante abondamment cultivée dans la région et découvre, vers 1858, un procédé pratique.

En 1860 il crée à Monfavet près d'Avignon (Vaucluse), avec deux financiers qui lui font confiance, la Maison Poncet, Picard et Cie, dont le but est « l'extraction de la couleur des racines de garance par le procédé Jules Pernod ». Avec pour principal débouché l'armée, qui arbore à cette époque des pantalons rouges, l'entreprise grandit rapidement.

En 1876, après avoir réalisé des capitaux suffisants, Jules-François Pernod se sépare de ses deux financiers et fonde la Maison Jules Pernod et Cie, toujours à Montfavet, dont le but est toujours la fabrication et le traitement d'extraits de garance, mais aussi la fabrication d'engrais chimiques[4].

Mais bientôt en butte à des difficultés économiques et financières, Jules-François Pernod décide d'abandonner la production d'extraits de garance et de se tourner vers la distillation d'alcools (liqueurs, kirsch, rhum, cognac), tout en conservant cependant jusqu'en 1910 la production d'engrais chimiques. Il n'est pas encore question à cette époque de produire de l'absinthe.

La production d'absinthe (1882-1915)

Affiche de l'absinthe Jules Pernod.

En 1882, Jules-François Pernod rebaptise la société Jules Pernod et Cie sous le nouveau nom plus simple et plus direct de Jules Pernod et, profitant d'une homonymie avec la célèbre marque d'absinthe Pernod Fils de Pontarlier, se lance à son tour dans la fabrication d'absinthe. Le , il dépose sa marque : Absinthe Jules Pernod[5].

En 1908, avec ses deux fils Jules-Félix (1871-1928) et Joseph-Louis (1872-1911) qui travaillent avec lui, Jules-François Pernod débaptise la société Jules Pernod qui redevient Jules Pernod et Cie. Elle continuera de produire de l'absinthe, jusqu'à son interdiction en France en 1915.

Entre-temps, à partir de 1909, une bataille judiciaire s'engage. La société Pernod Fils de Pontarlier attaque en procès la société Jules Pernod et Cie d'Avignon, afin d'interdire à cette dernière l'utilisation du nom « Pernod » pour ses produits. Le procès est gagné en appel le par la société Jules Pernod et Cie qui conserve le droit de vendre son absinthe sous la marque Jules Pernod.

Maison de Jules Pernod Ă  Avignon.

Rapidement enrichi par la commercialisation de la fée verte, Jules-François Pernod s'est fait construire de son vivant une somptueuse demeure au 75 rue Guillaume Puy[6].

Le , peu avant sa mort, Jules-François Pernod rebaptise la société Jules Pernod et Cie sous une nouvelle raison sociale : Pernod Père et Fils (à ne pas confondre avec la Maison Pernod Fils de Pontarlier créée en 1805 par Henri-Louis Pernod). Son fils Joseph-Louis étant mort en 1911, c'est à son autre fils, Jules-Félix, qu'il reviendra de poursuivre l'affaire familiale après la mort de son père.

En 1921, l'entreprise deviendra une société anonyme sous le nom Les Établissements Pernod Père et Fils. Le de la même année, Jules-Félix Pernod dépose les trois marques "Anis Pernod", "Pernod" et "Un Pernod", devançant ainsi la marque rivale Pernod Fils de Pontarlier qui ne pourra plus utiliser ces mots pour désigner ses produits.

Finalement en 1928, la société Pernod Père et Fils d'Avignon et la société Pernod Fils de Pontarlier décident de fusionner pour donner naissance à la société Les Etablissements Pernod. C'est cette société qui donnera plus tard naissance en 1975 au groupe Pernod Ricard.

Notes et références

  1. Marie-Claude Delahaye, Pernod. 200 ans d'entreprise, Auvers-sur-Oise, Musée de l'Absinthe, , pages 174 à 199.
  2. Marc Maynègre, op. cit., p. 57.
  3. Généalogie de la famille de Jules-François PERNOD. Celui-ci a pour ancêtres : Jean-Pierre PERNOD, né vers 1674, mort le 12 février 1739 à Lalleyriat (Ain), marié le 18 février 1697 à Lalleyriat avec Jeanne BRUN (1673-1761). D’où : Jean-Baptiste PERNOD, né le 22 janvier 1700 à Lalleyriat (Ain), mort le 19 novembre 1772 à Lalleyriat, marié le 26 février 1732 à Lalleyriat avec Claudine DUNAND (1708-1780). D’où : Joseph PERNOD, né le 10 mars 1752 à Lalleyriat (Ain), mort le 24 floréal an VIII (14 mai 1800) à Saint-Pierre-la-Palud (Rhône), marié le 10 février 1777 à Lalleyriat avec Marie-Anne HUMBERT (1753-1816). D’où : Gaspard PERNOD, né le 6 décembre 1781 à Lalleyriat (Ain), mort le 12 octobre 1843 à Avignon (Vaucluse), marié le 28 mai 1823 à Avignon avec Thérèse COSTE (1797-1878). D’où : Jules-François PERNOD, né le 20 août 1827 à Avignon et mort le 29 octobre 1916 à Avignon. Source : registres paroissiaux et d'état civil de Lalleyriat dans l'Ain, consultables en ligne (Archives départementales de l'Ain).
  4. Marie-Claude Delahaye, Pernod. 200 ans d'entreprise, Auvers-sur-Oise, Musée de l'Absinthe, , page 176
  5. Marie-Claude Delahaye, Pernod. 200 ans d'entreprise, Auvers-sur-Oise, Musée de l'Absinthe, , page 179
  6. Marc Maynègre, op. cit., pp. 57-58.

Bibliographie

  • Marie-Claude Delahaye, Pernod. 200 ans d'entreprise, MusĂ©e de l'Absinthe, Auvers-sur-Oise, 2005.
  • Marc Maynègre, De la Porte Limbert au Portail Peint, histoire et anecdotes d’un vieux quartier d’Avignon, Sorgues, 1991, (ISBN 2950554903)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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