Joseph Ducreux
Joseph Ducreux, né à Nancy le et mort le sur la route de Paris à Saint-Denis, est un portraitiste, pastelliste, miniaturiste et graveur lorrain, puis après 1766, français.
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(musée de la Révolution française).
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Biographie
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En Lorraine, Joseph Ducreux a dû étudier son art d’abord avec son père, peintre également.
À Paris en 1760, il travaille avec Quentin de La Tour, spécialiste du portrait. En ce qui concerne la technique de Ducreux pour la peinture à l'huile, l'influence de Jean-Baptiste Greuze est très importante. Spécialiste du portrait, Ducreux a pour modèles de ses premiers pastels : Pierre-Jean Mariette, le Comte de Caylus et Ange Laurent Lalive de Jully. Ces œuvres doivent être des copies d'après Quentin de La Tour.
En 1769, Ducreux est envoyé à Vienne pour peindre Marie-Antoinette avant qu'elle ne quitte son pays natal pour épouser Louis XVI. Fait baron, il devient le premier peintre de la Reine en remerciement pour ses services par l'intermédiaire de la reine bien qu'il ne soit pas membre de l'Académie royale de peinture.
Ses autoportraits bien connus de la fin des années 1780 montrent son intention de rompre avec la tradition et son intérêt pour la physiognomonie. Cette pseudo-science se base sur le physique et plus particulièrement le visage de quelqu'un pour définir son caractère et sa personnalité. Ducreux tente de capturer et de rendre la personnalité de ses modèles.
La Révolution française le fait s'installer à Londres, où il dessine les derniers portraits de Louis XVI juste avant son exécution.
En 1793, il est de retour à Paris où Jacques Louis David s'associe à lui et l'aide à poursuivre une carrière officielle. La résidence de Ducreux devient un salon informel où les artistes se font portraiturer.
En juillet 1802, à l'âge de soixante-sept ans, Joseph Ducreux meurt d'une apoplexie foudroyante, sur la route de Paris à Saint-Denis.
Rôle politique, personnalité et descendance
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Ducreux a également joué un rôle politique ; ses relations étaient considérables ; il a peint la cour d’Allemagne, celle d'Angleterre, celle de France ; il a connu tous les personnages marquants de son époque, dans tous les rangs ; il a laissés des documents précieux pour l'historien.
Il était également connu pour avoir le caractère le plus irascible du monde, et pour être presque toujours en colère ; Méhul a fait son portrait dans le personnage de L'Irato ou l’Emporté, dont les paroles sont de Marsollier[1]. L'habitude qu'avait ce peintre de refaire souvent son propre portrait, dans des attitudes différentes, lui facilitait merveilleusement le talent d'atteindre la ressemblance et de saisir l’expression des physionomies. L'autoportrait connu sous le nom du Moqueur est le plus remarquable de cet artiste.
Joseph Ducreux a eu plusieurs enfants :
- son fils aîné, Jules, était peintre de batailles ; capitaine d’infanterie à vingt-six ans, il fut attaché en qualité d'officier historiographe de l'armée au général en chef Dumouriez[2]. Il mourut peu après la bataille de Jemmapes. Ses plans, ses travaux et ses dessins sont aux archives du ministère de la guerre.
- Son autre fils, Léon, filleul du duc et de la duchesse de Feltre, était soldat d'ordonnance sous les ordres immédiats de son frère. Peintre de fleurs, il mourut à Strasbourg, chez sa marraine, également à la suite de la guerre.
- Le dernier fils de Ducreux, Adrien, élève de son père et de Greuze, mourut à seize ans.
- Sa fille aînée Rose-Adélaïde s'illustra également en peinture mais mourut à quarante ans[3].
- Une seule enfant a survécu à Joseph Ducreux, Antoinette-Clémence Ducreux, filleule de la reine Marie-Antoinette. Elle était peintre de fleurs, de miniature et de portrait au pastel ; elle a servi de modèle à Greuze à l'âge de 15 ans pour L'Accordée de village. Elle épousa son cousin germain, Maignan Ducreux, filleul du duc d'Orléans.
Postérité dans les médias
L'Autoportrait en moqueur a connu sur Internet une certaine notoriété à partir de 2009, sous forme de mème, notamment en raison d'une ressemblance entre sa posture sur le portrait et celle de certains rappeurs ; de célèbres paroles de rap lui sont alors associées, réécrites dans un anglais victorien littéraire et suranné[4].
Galerie
- Autoportrait (vers 1791).
- Le Discret (vers 1790).
- Eau-forte par Ducreux (1791).
- Georges Cadoudal (1800).
Note et référence
- Dans le premier ou le second acte, l'acteur doit se frapper la poitrine en s'écriant : c’est Du Creux, Du Creux !
- Bellier de La Chavignerie 1865, p. 74
- « Self-Portrait with a Harp », sur www.metmuseum.org (consulté le )
- Joseph Ducreux -Archaic rap.
Voir aussi
Bibliographie
- Georgette Lyon, Joseph Ducreux. Premier peintre de Marie-Antoinette, Paris, 1958.
- Émilie-Juliette Gauby, Joseph Ducreux 1735-1802. Peintre de portraits, mémoire, Blaise Pascal Université de Clermont II, 2004.
- Émile Bellier de La Chavignerie, Les Artistes français du xviiie siècle oubliés ou dédaignés, Vve, Paris, Jules Renouard, (lire en ligne)
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- AGORHA
- Bridgeman Art Library
- J. Paul Getty Museum
- (en) Art UK
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) Bénézit
- (en) Grove Art Online
- (en) National Gallery of Art
- (en + sv) Nationalmuseum
- (nl + en) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
- Joseph Ducreux dans la base joconde
- Neil Jeffares : "Pastels & Pastellists" : chapitre (en Anglais) consacré à Joseph Ducreux